vendredi, décembre 28, 2007

Ils voulaient devenir fous (suite et fin)

Elle roulait vite, trop vite à son sens et il pensait subitement qu’il fallait tout arrêter, maintenant avant qu’il ne soit trop tard.

Il avait aussi l’envie de la serrer très fort, ou plutôt qu’elle le prenne dans ses bras. Il avait peur…

Il l’embrassa.

Un baiser fougueux, passionné, tendre et mitigé.

Il ne pensait qu’à une seule chose, l’envie. L’envie de la prendre. L’envie d’arrêter de rouler et de la prendre, là, immédiatement.

Il sait qu’elle est fragile, délicate et si forte à la fois. Il la savait aussi toute envies et ça le rassurait de voir, dans ses yeux qui brillaient de larmes refoulées, et de sentir, dans ce frémissement qui la saisissait, que la jeune fille qu’il avait connue il y a tant d’années est aujourd’hui ressuscitée, elle est tout en vie…

Ses yeux larmoyaient. Elle essayait de le cacher, de se dérober à son regard scrutateur. En un laps de temps de quelques secondes elle s’est redécouverte. Elle a redécouvert le sentiment, l’unique sentiment qui pouvait faire vibrer son âme et elle en était tellement bouleversée.

Pourquoi diable fallait-il qu’elle le rencontra ce soir ? Pourquoi le cherchait-elle ?

Elle avait vécu le pire, la solitude forcée, l’angoisse et la peur d’être malaimée. Elle avait décidé de dénigrer à tout jamais l’amour et ses faiblesses…et là voilà, encore une fois, brulant d’une passion subite, d’une extase foudroyante. Elle se sentait revivre, dans ses bras, au souvenir de son premier amour…

- Rentrons !

- Qu’est ce qui te prend ? Tu ne veux plus me suivre jusqu’au bout ?

- Je ne pense pas que ce soit une bonne idée finalement. Arrêtes la voiture ! Je conduis…

- Il n’en est pas question. Tu oublies peut être que pour une fois c’est moi qui dicte les règles du jeu ?

- Ce n’est pas un jeu. En tout cas ce n’est pas amusant. Rentrons, ensembles. Laisses moi te montrer que je peux encore tout arranger…

- Tout arranger ? Mais de quoi parles-tu ? Tu as accepté de me suivre ce soir, jusqu’au bout…

- Je préfère rentrer…

- Soit !

Elle fit demi-tour, l’esprit dans le vide…une seule envie en tête. Le déposer le plus vite possible et reprendre son chemin.

L’air était tendu. Ils gardaient obstinément le silence l’un et l’autre, chacun plongé dans ses réflexions.

Devant chez-lui, il descendit de la voiture et au moment de fermer la portière …

- Je t’aime idiote.

- Tu n’es pas encore prêt pour connaitre le chemin du possible et le mirage de l’impossible. Tu es un mauvais joueur finalement. Je t’ai aimé une fois…mais aujourd’hui je voulais juste me le rappeler.

Elle partit le cœur léger, un sourire rêveur au souvenir d’un premier baiser…un souvenir très lointain, d’un premier amour, de ses vingt ans, de cette soif de découvrir la vie et de savourer ses plaisirs…

Jaillit alors ce rire sonore. Un rire méchant.

N’avait-il pas affirmé jadis qu’elle était un ange qui courtisait avec les diables ?

PS: The end :) (enfin je pense...)

vendredi, décembre 14, 2007

Ils voulaient devenir fous (suite)

En elle le feu s’attisait encore plus. Ses pensées se bousculaient. Cet homme à côté d’elle est le sien. Elle l’a toujours désiré, attendu, aimé...

Il lui appartient en quelque sorte, mais il ne veut pas l’avouer. Elle ferait tout pour lui arracher cet aveu au risque de le perdre à jamais.

Et pourtant en cet instant même ceci n’a plus grande importance. Ce soir elle voudrait plutôt lui faire partager son rêve à elle. Qu’il décide de lui appartenir ou de prendre le chemin opposé du sien cela lui importe peu. Elle veut surtout voir en ses yeux la flamme de cette même folie qui l’anime. Elle voudrait tant devenir son maitre et le mettre sur le premier perron d’une ascension vers l’infini. Elle voudrait tant ébranler ses certitudes, lui faire comprendre que l’important ce n’est pas ce qu’il a mais l’effort qu’il fait pour l’obtenir. Nul résultat ne justifie le moyen, car le moyen, l’initiation, l’apprentissage et les découvertes incongrues à chaque recoin de rue c’est ce qui fait qu’on vie, qu’on est libre. Il n’y aura plus de but, plus de raison pour faire les choses…

« Mais qu’est ce la vie au juste ? Comment vivre ? »
Tiens ! Elle ne veut plus rien de lui, ni aveu, ni amour, ni servitude !
- Dis-moi…pourquoi me suis-tu ?
- Je n’en sais fichtrement rien. Peut être que c’est juste l’envie de voir tes limites.
- Moi je voudrais te faire découvrir les tiennes. Allons, ne m’emballe pas avec de jolies phrases comme à ton habitude. Sois honnête pour une fois.
- D’accord, disons que j’ai envie de t’emmener dans mon lit ce soir…
- Tu es drôle.
- Pourquoi tu dis cela ?
- Parce que tu sais impertinemment que j’irai si tu le propose…tu n’as pas besoin de faire cet énorme sacrifice…
- Un sacrifice que de voir ta folie, la vivre et te redécouvrir ? Aucunement ! Ceci dit, oui c’est vrai…j’aurais pu le proposer tout simplement…mais…
- Je sais que tu n’aime pas la facilité. Comme j’arrive à te comprendre !
- Tu es peut être la seule dans ce vaste monde…

Il dit cette dernière phrase comme en chuchotant. Il avait déjà l’esprit ailleurs. Tout ceci commence à l’épuiser d’ailleurs. L’envie de la suivre, de la prendre dans ses bras, de lui caresser les épaules…et cette attente !

Il attendait le dénouement, guettait le moindre indice sur ses intentions. Elle est belle ce soir, belle et mystérieuse, et l’effort qu’il déploie à vouloir percer le mystère l’épuise…

(A suivre)

jeudi, décembre 13, 2007

Ils voulaient devenir fous

Elle soutint son regard quelques secondes l’air de demander « veux-tu me suivre ? ». Il souriait, ne disait rien.

Elle démarra la voiture, sourit à son tour et accéléra.

Il y avait en elle une envie brulante de lui faire partager sa folie. Le mener au bout de ses angoisses, se griser ensemble au vent de la douce liberté, de la ravageuse envie de voler.

- Veux-tu me suivre ?

- En enfer s’il le faut, mais je préfère encore le paradis

- Arrêtes donc ces répliques toutes prêtes et répond moi. Me suivras-tu ? Sans savoir vers où pourrait nous mener mon délire ?

- Ce n’était pas une réplique toute prête ma chère. Je suis sérieux. Je te suivrais, en enfer s’il le faut, mais…

- Voyons, en es-tu si sûr ? N’oublie pas que je te connais depuis bien longtemps, tu es un peureux au fond.

- Et toi une capricieuse !

- Soit ! Tu veux me faire croire que ce soir, je ne sais pour quelle raison tu éprouves enfin le courage qui t’a tant fait défaut toutes ces années ? Tu veux me faire vraiment croire qu’importe où nous allons, qu’importe ce qu’il en découlera, tu continueras à me suivre ?

- Rien que cette nuit ma jolie. Oui !

- Cela me convient. Rien que cette nuit. Je t’avertis cependant que la démence d’une femme en détresse pourrait t’être fatale. Je pourrais faire de cette nuit la toute dernière…

Il se tut, ne sachant s’il faudrait croire ces paroles ou ce visage angélique et cette expression calme et sereine qui ne l’a quittée depuis le début de la soirée. Son sourire pourrait charmer le plus soupçonneux des hommes. Il sait par ailleurs qu’elle est imprévisible. Une femme qui aime le jeu, le théâtre, le délire. Une passionnée de la vie qui cherche les extrêmes. Une femme qui veut voir la mort en face, la défier, lui afficher à la face son sourire le plus ironique et ensuite lui céder…

- Je te laisse les reines, de cette soirée et du reste s’il le faut.

- Et moi je te remercie pour ta confiance. Je penserais en route ce que j’en ferais.

Elle accéléra d’avantage. Depuis un bon moment déjà elle ne roule plus sur les grands boulevards mais prend des rues de plus en plus étroites, de plus en plus sombres.

La musique de fond commençait à saisir ses sens. Il ne l’avait pas remarquée au début, mais c’était un mélange de rythmes asiatiques et roumains à la fois. Un genre qu’il n’avait jamais écouté jusqu’alors et ceci l’intriguait.

Son visage affichait toujours la quiétude. On dirait qu’elle connaissait bien son chemin, qu’elle savait exactement ce qu’elle voulait faire de cette nuit et qu’elle y avait pensé pendant un long moment.

Il ne pouvait imaginer ce qui se passait dans sa jolie petite tête et surtout il ne le voulait pas car il en avait peur...

(A suivre)

jeudi, novembre 29, 2007

La révolution des déments

Une envie incommensurable me prend aujourd’hui de raconter une histoire. Non pas de celles qui ont prouvé par leur déroulement et le peu de traces laissées dans mon esprit, ma mémoire et mon cœur qu’elles étaient et resteraient finalement quelconques, mais une autre…de celles qui content, qu’on imagine ou imagine vivre, de celles qu’on lègue à la prospérité (et là je m’incline respectueusement devant mon enclin à être quelque peu prétentieuse et vaniteuse et à l’assumer amplement !)

Me souvient l’histoire lointaine, se situant pourtant dans un passé proche temporellement, d’une vie houleuse où j’ambitionnais de changer le monde. Oui rien que ça ! Changer le monde. Ebranler les idées ancrées dans les esprits sur les traditions, les usages, la famille, et ce qu’on peut faire chacun de notre petite vie insignifiante devant l’âge de l’humanité.

J’avais imaginé à l’époque une révolution basée sur des idées nouvelles. Faire tomber l’humanité dans une sorte de frénésie ambiante où le seul besoin commun à tous est de vaincre la peur de la mort. Devenir chacun un dieu et un esclave, une femme et un homme, l’enfant et le sage vieillard,… Ebranler simplement l’ordre établi des choses et perturber les esprits carrés confectionnés selon les lois d’institutions que nous n’avons nullement choisi mais que d’autres, reconnus plus courageux mais pas nécessairement plus intelligents ont put établir sans demander le consentement du vulgum pourtant numériquement dominant.

Ainsi donc, je renouvelle mon ancien vœu de vouloir changer la face du monde, non pas seule en me barricadant sur mes propres suppositions et résolutions totalement vaines et fortuites (elles l’ont manifestement été puisque je n’ai réussi la moindre petite révolution jusqu’à cet instant), mais en ralliant à ma cause tous les esprits qui se déchainent aujourd’hui à vouloir trouver une issue honorable à cette lute interne qui a peut être duré depuis les premiers élans de révoltes chez les uns et les autres.

Sans aller plus dans des détails fortuits. Je vous pose la question : « seriez-vous prêts à vous rallier à ma cause ? à rejoindre la société secrète aujourd’hui même et à oublier toutes vos autres résolutions d’antant ? »

Ah, je vous avertie, ne soyez pas pressés de donner votre consentement, sinon vous risquez de regretter votre empressement et de sombrer dans une sorte d’inquiétude qui pourrait nuire à vos bonnes volontés.


PS : C’était pour rigoler un bon coup…quoique…Dostoeivski me rend un peu démente ;)

dimanche, novembre 04, 2007

Un jour d'anniversaire

On est le douze Aout.

J’étais née pareil jour il y a vingt sept ans, à quatre heure du matin.

Je me suis réveillée à quatre heure justement aujourd’hui. Un cauchemar!

Ce n’est point excès de pessimisme mais juste une réalité, c'était un banal cauchemar, comme j'ai eu l'habitude d'en avoir.

J’ai passé une journée seule, ou plutôt esseulée…par moi-même coupée du monde volontairement. J’avais besoin de faire le vide, d’enlever la brume qui envahit mon esprit.

J’ai enlevé le brouillard, bronzé sur la plage, mangé une sole grillée à midi et laissé intacte la deuxième, erré dans ma voiture dans les deux boulevards de la ville…et mangé une pizza le soir.

J’ai pensé à mes parents, à mes amis…à tous ceux qui ont voulu me faire des vœux de bonheur et qui n’ont trouvé qu’une boite vocale.

J’ai découvert que je pouvais me faire kidnapper sans que personne ne s’en aperçoive.

Je peux notamment disparaitre pendant trois jours voire plus, sans que personne ne s’en inquiète. J’ai réussi à acquérir la liberté que j’ai toujours voulue avoir, tant et bien que désormais je suis une éternelle injoignable, une continuelle absente.

Et maintenant ?

Je n’ai qu’une seule envie. Dormir !

C’est dur de constater qu’on est si seule, laissant derrière nous parents et amis, qui au final se sont accommodés de l’absence...

Je vais dormir au risque de faire de ce jour une banale journée d’été. D’ailleurs que peut être ma naissance et mon déclin ? Une banale vie, ‘Une mouche est venue et puis s’est envolée’ dirait Khayyam !

Bonne nuit à moi et meilleurs vœux !

Essaouira, 12/08/07

jeudi, octobre 11, 2007

La princesse, ou comment régner (2)

De comment enchaîner les hommes qui avant d’êtres occupés vivaient sous leurs propres lois

Lorsque les hommes qu’on épouse sont accoutumés à vivre avec leurs lois et en liberté, il y a trois manières de les tenir : la première, les détruire (mais là on y gagne pas grand-chose si ce n’est l’ombre d’un mari) ; la seconde : envahir leur vie, maîtriser leurs éléments vitaux, en gros devenir l’air qu’ils respirent.
Et la troisième ? La résignation !
J’avais envie de dire la patience, mais un homme ne change jamais, les mauvaises habitudes demeurent, puisqu’elles ne sont que des caractéristiques innées qu’on voudrait prendre pour des secondes natures.
Nous avons donc une chance sur trois de réussir. Les femmes étant futées par essence, quoique c’est plus prudent de faire croire au contraire, elles réussissent très souvent la seconde manière : l’hégémonie !

Des ménages mixtes (au cas où vous auriez signé l’accord pour un deuxième mariage…idiote !)

Alors là je peux vraiment rien pour vous, mais je vais tout de même essayer pour toutes les femmes démunies de cervelle. D’abord ne vous faites pas d’illusion, c’est dans le nouveau et concurrent ménage que vont résider les problèmes. Il y aura une autre femme qui adoptera les mêmes stratagèmes pour arriver au même but final. Vous aurez le choix ou de déclarer la guerre sur deux fronts et risquer qu’ils ne s’unissent contre vous, ou de nouer ici et là des alliances qu’il ne faudrait avoir aucun scrupule à rompre quand le besoin s’y ressent.
Bref, instruisez vous un petit chouia et lisez Machiavel…au lieu de Sade !

samedi, octobre 06, 2007

La princesse, ou comment régner (1)

A moi, la magnifique (A vous aussi les filles)

Sans trop de tournures de phrases bien respectueuses et assez hypocrites pour introduire mon message, je te dis, Oh honorable moi, que je mets à ta disposition ma connaissance de l’histoire des grandes dames, notamment moi-même, pour te monter le chemin qui mène à la connaissance. Le savoir de comment régner dans ta maison, dans le cœur de ton chéri, sur son porte monnaie, dans sa famille, sur ses rêves et ses envies.

Ce qui suit, s’inscrit dans ce dessein claire et ostensiblement pressant.


Combien il y a de genres de ménages et comment on les acquiert

Tous les ménages, tous les pouvoirs qui ont eu et ont autorité sur les hommes sont ou des républiques fondées par des femmes, ou des monarchies féminines. Il ne faut pas se leurrer !

Le reste, n’est que tentative de ménage qui jamais ne réussira. L’idée est que là où un homme est au pouvoir on est certain de faire la guerre et de rester inculte…

La république étant cependant beaucoup plus crédible qu’une monarchie. Il faut donc régner en totalitaire et faire croire qu’on partage le pouvoir.

Mais avant de régner, il faut acquérir son pouvoir ou par les larmes, ou par la fortune (ici dans le sens de vider son porte monnaie et non d’avoir de la chance). Deux armes redoutables qui valent toute la vaillance du monde.


Prochainement:

"De comment enchaîner les hommes qui avant d’êtres occupés vivaient sous leurs propres lois"

mardi, octobre 02, 2007

Joyeux anniversaire Marc










Mohamed Melihi

Un joyeux anniversaire pour une personne qui me fait me rappeler mes meilleurs souvenirs, la sensibilité envahissante qui nous tient devant un beau tableau et cette envie de toujours aller chercher la beauté là où elle se cache.

Marc, okbal myat 3am (en marocain : puissions nous fêter ton centième anniversaire).

samedi, septembre 29, 2007

Bang bang!

Quémander au temps qui s’en va une seconde de gloire
Quémander aux rayons du soleil une lumière d’espoir

Exiger de l’autre une halte aux déboires
Exiger de soi de toujours y croire

Voir la vie
En noir…

Enfin !
Des fois…

jeudi, septembre 27, 2007

Rose rouge

Sourire à…
Une, non deux roses
Et Ma vie se meut en une prose
Ou un poème à peine éclos
Des mots et des sons
Nés d’une couleur
Rouge vif
Mots
Noirs
Sons
Noirs
Et
Un
Do

Qui jaillit du cœur d’une guitare

dimanche, septembre 23, 2007

Une histoire quelconque

J’aurais voulu revenir dix ans en arrière et revivre encore cette sensation d’amour inconditionnel.

Il est des moments dans la vie où l’émotionnel ne laisse aucune place au rationnel. Le cœur bat, des fois trop fort, et empêche toute autre résonance dans l’esprit. Ce fut mon cas. Ce fut ma vie il y a une dizaine d’année. Ce fut les plus belles années de cette vie.

Je vécu mes plus belles années d’amour à aimer dans la solitude. L’objet de mon amour langoureux était un homme que j’avais rencontré par une belle soirée d’été.

Ce fut comme une apparition, ou presque.

Je venais à peine de fêter mes quinze printemps. J’étais rêveuse. Toujours à errer dans mes pensées, dans des rêveries où il était surtout question de rencontrer l’homme de ma vie, mon prince, mon poète, mon artiste.

Cette soirée là fut différente. C’était en quelque sorte la dernière de l’été. Les amies de mes sœurs devaient rentrer chez elles. L’été étant terminé, elles rentraient avec leur famille dans leur ville lointaine. L’une d’elle, Nadia, devait rencontrer dans la même soirée son amoureux qui partait également le lendemain. Au début il n’était pas question que je les accompagne. J’étais une adolescente timide alors qu’elles étaient toutes de jeunes filles épanouies. Le hasard en avait décidé autrement. Je suis sortie rencontrer cette belle histoire d’amour qui dura trois ans.

Quand je suis descendue de la voiture, j’ai immédiatement remarqué son beau sourire. Je ne me souviens plus vraiment de la suite des événements. Je tenais à l’époque un journal que j’ai du perdre chemin faisant. La vie est incroyable. Elle emprunte des sentiers tortueux.

- Bonsoir, c’est Adil et toi ?

- Laila.

- Au fait, comme les autres ont décidé de déambuler en couples, il ne te reste que moi pour te tenir compagnie.

Je souris timidement.

- Bien sûr. On va marcher ?

On a marché pendant des heures. On avait discuté de tout et de rien. De nos goûts musicaux, nos lectures, la vie. La vie dont je ne connaissais rien et qu’il avait déjà appris à vivre. J’avais quinze ans, il en avait vingt quatre. Il me souriait.

Je croyais à une nouvelle amitié. J’en avais tant à l’époque. Je ne pouvais croire à de l’amour tellement j’étais idéaliste et réaliste à la fois, rêveuse et consciente que mes rêves ne sont pas sensés se réaliser.

Nos regards je retrouvaient souvent accrochés l’un à l’autre au courant de la soirée. J’étais timide, je frissonnais. Il était un charmeur avéré.

Il me prit soudain la main. Et la jeune fille que j’étais sentait ses jambes osciller. Je me rends compte qu’à ce moment précis de cette histoire, je porte un regard tellement hautain par rapport à toutes ces sensations fortes que j’ai dues ressentir à l’époque. Je suis mesquine, tellement méchante envers celle qui était moi.

Et pourtant je le sais, pour l’avoir écrit des milliers de fois sur des pages blanches, que cette soirée là était l’une des plus belles de ma vie, que pour la première fois j’éprouvais les sensations d’une femme face au destin incertain que présage la rencontre avec un homme dont le sourire la désarme…

Je me suis laissée aller à sa caresse, en silence, comme une prière collective à la quête d’une lévitation au-delà du temps et de l’espace. Un moment particulier que je n’avais jamais réussi à oublier, que dix ans plus tard je me rappelle avec une étonnante netteté ; « un souvenir qui restera gravé dans ma mémoire tel que rien ni personne ne pourra l’effacer » avais-je écrit à l’époque dans ce journal que j’avais fini par perdre. Je me souviens de cette phrase car elle a du être celle que j’ai écrite le plus dans ma vie !

La suite était des plus romantiques. Il pressait doucement sa main sur la mienne à chaque fois qu’il prononçait le mot « toi », qu’il répétait mon prénom « Laila » avec rêverie, qu’il me souriait. Cette soirée fut longue, « ce fut une vie » avais-je encore noté dans mon journal perdu.

Au terme de cette longue balade au bord de la mer…

Tiens c’était au bord de la mer et j’avais oublié de le mentionner. D’ailleurs, cette histoire ne pouvait se passer qu’au bord de la mer !

Ma rencontre avec mon premier amour ne pouvait être qu’au bord de la mer. Cette mer qui m’avait accompagnée dans mes poèmes, dans mes rêves, dans mes balades solitaires et toutes ces oraisons que je chantais au soleil couchant.

Je disais donc au terme de cette longue balade, il était question de rencontrer les autres et de rentrer tous en voiture. Il a préféré prendre place dans la même voiture que moi. Il me tenait dans ses bras, ne lâchait pas ma main et en descendant il m’embrassa au coin de la bouche, me fit un clin d’œil et me dit tout bas : « on va bientôt se revoir, je te le promet ! ».

Il est parti. Je ne l’ai revu qu’après trois ans et il était quelconque. Ces sentiments d’amour profond, d’engouement inconditionné, de fougue fiévreuse que j’ai éprouvé durant trois années de ma vie, étaient quelconques…

samedi, septembre 22, 2007

Looking to the sky


Stars are asking why the moon is so close to me…
And I’m wondering why they are so shy

jeudi, septembre 20, 2007

Hier

Hier, lointain
Le temps d’une seconde
J’avais fermé les yeux
Il y avait du sable

Du vent, une tempête

Tu avais ouvert les bras

Et là…

Le bonheur inouï d’être enfin

Déjà mes yeux…

Mouillés

Des larmes de joie

Ou était-ce le sable ?

Hier encore, j’ai fermé les yeux
Le temps d’une seconde
Tu étais heureux
Elle était heureuse
J’étais heureuse
Et les larmes coulèrent
Invisibles
Mais ce n’est nullement le sable
C’est juste l’envie de toi
Le manque de toi
D’une tempête de sable
De tes bras.

dimanche, septembre 16, 2007

Pêches et meringues




















Un manque de quelque chose
Languir d’absence
La vie serait-elle morose ?
Ou est-ce la renaissance
D’un corps, d’une âme, de moi femme
Qui aujourd’hui s’annonce ?

Il faudrait peut-être continuer à offrir des meringues…

Une envie de quelque chose
Au port d’Alger
Sur les traces d’hier
Danser au clair de la lune
Chanter avec le vent des dunes
Pêches ou meringues ?

Il faudrait peut-être continuer à croquer des pêches…

Une histoire d’amour ou d’amitié
Des fins tragiques
Des rires sonores
Etais-je entrain de sourire ?
Ou est-ce juste l’envie de fuir
Au loin
Encore ?

Il faudrait peut-être inventer des meringues au goût de pêche…

mardi, septembre 11, 2007

L'ombre du chien

On ne l’a jamais vu sans son chien.

Deux ombres vaguant au gré du soleil, se confondant, se mirant l’une dans l’autre.

Le vieux molosse avait quelque chose d’attendrissant et d’effrayant à la fois. Le vieux, lui, n’avait rien de particulier que l’air attendrissant et effrayant de son chien.

Ils passaient le plus clair de leur temps dans les cimetières. Las et nonchalants, ils erraient sans but, s’asseyaient ici ou là, dormaient sous l’ombre généreuse d’un arbre ou s’adossaient, rêvassant sous le soleil brulant, à la tombe d’un inconnu.

Ils assistaient à tous les enterrements. Le vieux pleurait tout son jus. Le chien aboyait tristement. Les deux ombres se confondaient. Ils ne pleuraient pas le mort, mais la parcelle de terre qu’il leur a dérobée. Le cimetière devenait de plus en plus étroit, de plus en plus peuplé de morts inconnus.

On ne les a jamais vus après la tombée de la nuit. Les ombres de la vie s’éclipsaient et les leurs s’évanouissaient dans les couleurs mitigées du soleil couchant.

Un jour ils s’adossèrent hasardeusement à la tombe d’une jeune fille morte dans son sommeil. Ils ne quittèrent jamais plus cette tombe.

La tombe, la morte, le vieux et son chien étaient protégés par l’ombre délicieuse d’un grand arbre solitaire. Des fleurs sauvages avaient poussé tout autour et une odeur de musc embaumait l’air.

Les saisons se succédaient, mais l’arbre ne perdait pas ses feuilles, ni les fleurs leurs odeurs.

Ils fussent pendant de longues années la curiosité de la ville. Les gens spéculaient et jasaient sur leur étrange relation, leurs ombres indissociables et leur attachement infaillible à la tombe de la jeune fille. Ils finirent par les oublier.

On les avait perdus de vue pendant de longs mois, quand enfin le vieux apparu seul vaguant dans les rues aux heures désertes de l’après-midi.

On apprit que le chien avait périt. L’ombre du vieux avait disparu mais celle du chien continuait à le suivre.

Sur la tombe de la jeune fille on pouvait distinguer l’ombre généreuse du grand arbre mêlée à une forme humaine.

mardi, septembre 04, 2007

Bonjour Amour

Une lueur de soleil qui s’éclipse
Une autre te pique telle une épice

Et des aux-revoir à l’infini glissent

Les adieux et l’oubli s’enlisent

Bonjour amour, bonjour ma mie
Et dire qu’au lever du soleil je gi
Pleine d’amertume et le répit
S’empare d’une âme qui à peine se réjouie

Pleure pas petite fille, princesse
Tu iras par ces chemins diverses
Tu retrouveras la paix et l’ivresse
Au détour d’une vie en détresse

Une vie belle et pleine de grâce
Un cœur tout en audace
Envahissent mon âme et l’enlacent
Pourtant tout en moi se lasse

Tristesse point il y a
Tendresse et désarroi
Maladresse et brin de joie
Tout en toi régénère ce toi

Les ailes brûlées me font mal
Les voix chagrinées emballent
L’envie de danser dans un bal
Au bras d’un rêve qui me trimballe

mardi, juin 05, 2007

Au fil des mots...




















Elle : Pourquoi les larmes ?

Elle l’autre : Quand une âme souffre la vie, elle commence à espérer l’état originel. Voltiger, s’envoler, aller au-delà du tangible et briser les chaînes du corps. Elle s’obstine alors à faire souffrir la chaire, sa prison humaine. Le corps qui tient tellement à son habitant se bat, résiste et fini par pleurer de douleur…

Elle : Que fait souffrir cette âme ?

Elle l’autre : L’âme souffre lorsqu’elle commence à désirer une autre vie, car la sienne est trop étroite ou trop ingrate.

Elle : Et toi ? Pourquoi souffres-tu ?

Elle l’autre : Parce que mon âme ne cesse de se tourmenter, de vouloir partir ailleurs, de rêver l’autre vie qu’elle avait jadis esquissée.

Elle : Parle moi de cette vie.

Elle l’autres : Elle se résume en un cœur libre et un esprit léger et des histoires…

Elle : Mais encore ?

Elle l’autre : Imagine une femme, la quarantaine, entourée d’enfants, racontant des contes et distribuant des douceurs.

Elle : La belle image !

Elle l’autre : Imagine encore cette même femme qui devient soudain muette. Les enfants qui attendent les histoires, et le silence…

Elle : …

Elle l’autre : Tu perds tes mots. Tu te fais trahir par un moment d’inattention et tout est fini. Tu recouvre les mots et l’envie de voir, écouter et raconter, et là tu retrouve la joie rejaillir dans les regards des enfants.

Elle : Je suis confuse. Comment faire pour retrouver ce mot, la vie ?

Elle l’autre : La désirer et n’en accepter aucune autre !

jeudi, mai 31, 2007

Des mots sans les mots et un temps qui fut...

Ce fut par une belle nuit d’été.

Il était là, beau, souriant, exaltant un charme fou. Il m’avait souri tendrement et sans se poser de questions m’avait pris la main pour m’emmener dans une longue balade sur le sable à la lumière d’une lune lointaine.

Il m’avait raconté sa vie et moi la mienne. On a rit. On s’est perdu dans nos rêveries et on a continué à marcher jusqu’à ce que sonna l’heure du départ.

En partant, il avait déposé sur ma joue gauche un baiser. Le baiser d’adieu car jamais on ne s’est revu depuis.

Je l’avais perdu dans l’immensité de la vie. J’avais fais confiance au destin et il m’avait trahi. Ce fut mon premier chagrin.

Un chagrin que j’avais traduit par une passion pour l’amour et pour la vie.

...

Il fut un temps ou le seul fait de me réveiller le matin bercée par un premier rayon de soleil suffisait à mon bonheur.

Aujourd’hui on dirait que les rayons me boudent ou qu’entre eux et moi il y a un mur épais et sombre qui me prive de chaleur et de lumière.

lundi, avril 30, 2007

Flip le chat de gouttières (6)


Résumé des épisodes précédents : Philippe est un chat appartement à un français, M.U. , qui vient d’arriver au port de Tanger. Le chat se perd dans le port et s’en va déambuler dans la ville où il fit la rencontre d’une bande de chats de gouttières…




Il courut encore jusqu’au coucher du soleil.

Epuisé, il se laissât aller à un léger somme vautré à même la chaussée. Ce fut une aubaine de ne pas se faire écraser par des talons inopinés ou des plantes de pieds géantes transportant un quelconque malotru.

Il eut beaucoup de chance en ce jour qui a mal commencé, lui Philippe, chat du vénérable M. U. lui-même descendant avéré de Philippe le Bel roi de France.

Au réveil, Philippe se retrouva entouré de la même cohorte de chats miteux qu’il avait rencontrés quelques temps auparavant.

Ils étaient tous là à l’épier bizarrement en papotant.

- N’est-il pas un peu bizarre ce Flip ? Regarde-le un peu, il est propre !

- Tu ne vas tout de même pas penser qu’il s’appellerait vraiment Philippe et qu’il vive dans les riches hauteurs de la ville.

- Pourquoi pas ? En tout cas ce morveux est un étranger au quartier.

- Arrêtez vos bêtises les gars, il a l’air en tout cas éreinté et surtout affamé. Tu n’aurais pas caché un squelette de poisson dans les parages Momo ?

Philippe ouvrit soudain grand les yeux quand il entendit le mot poisson et se mit sur quatre pattes tout excité.

La bande éclatât de rire et on lui servi rapidement, atterrissant d’on ne sait ou, une sardine à peine entamée.

Rassasié, Philippe raconta dans un flux incohérent son histoire, pour le moins insolite, à la bande curieuse de ces bougnouls de félins.

Il fut tout de même satisfait de pouvoir enfin les impressionner, car leurs yeux écarquillés à la seule évocation du château de M. U, des délicieux mets qu’on lui proposait, lui le chat maigrichon et malfamé, de sa nacelle douillette, des milles soins qu’on lui procurait, mettaient le pauvre Philippe sur un piédestal que seule pouvait ramener à sa véritable dimension la chaleur ambiante et les odeurs nauséabondes qui embaumaient l’air de ce souk malpropre.

- Tu ne serais pas un peu entrain de nous bluffer avec des histoires inventées de toute pièce?

- Je pense plutôt que le pauvre…hein ? Comment déjà que tu te nommes ? Philippe ? Ha ha ha…Flip, oui c’est ça Flip…eh ben, je pense que tu as perdu la tête mon pauvre. Tu as probablement trainé plus qu’il n’en faut aujourd’hui sous le soleil du port à chercher un reste de poisson…

- Mais non ! Je vous promets que je raconte la vérité. Je ne connais pas cette ville, ni ce souk, ni ai jamais mangé un reste de poisson par ailleurs.

Un chat resté à l’écart s’introduisit soudain dans le cercle et annonça d’un ton majestueux que les autres écoutèrent solennellement.

- Je pense qu’il dit vrai ! N’avez-vous pas remarqué son collier en or ? Bande d’ignares ! Avez-vous déjà vu un chat de gouttières comme nous autres se parer de tel objet précieux ? Cessez donc cette discussion stérile et suivez-moi au jardin public. Nous allons organier une session extraordinaire du conseil des chats. Avertissez les autres !

- Mais chef, dites nous au moins pourquoi cette réunion.

- Il nous faut décider urgemment du sort de cet étranger. Nous avons le choix de l’adopter parmi nous ou d’organiser une opération kamikaze pour le renvoyer sur un bateau en direction de son pays. Nous ne pouvons le laisser périr sur notre sol, et c’est ce qu’il adviendra certainement de lui si nous l’abandonnons à son sort.

Philippe n’en croyait pas ses oreilles. Mais ils sont fous ces chats barbares ! Un conseil des chats ? Même dans sa France démocratique il n’avait entendu de telles balivernes…

vendredi, mars 23, 2007

Quand elles reparlent de voyelles...



















A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes

Voyelles - Arthur Rimbaud

Elle: Y a-t-il de la joie sur terre ?

Elle-l’autre : Une infime beauté dans une nuit sans lune, un brin de douceur dans un ciel sans mouettes, un vers de Verlaine et une voyelle…

Elle : Te souvient-il de nos extases anciennes ? Cette langoureuse balade solitaire au bord d’une mer en détresse ?

Elle-l’autre : Je me remémore chaque être, chaque mot, chaque vague, toutes les voyelles…

Elle : Et les ritournelles de ces chansons qui jaillissaient de nos cœurs d’enfants ?

Elle-l’autre : Une oasis sans fin, sans limite…une Utopie !

Elle : Parles-tu d’Amour ou d’Amitié? Car moi c’est de rythmes que j’ai envie…

Elle-l’autre : Je pense à L’Ame esseulée que tu trimballe, à cet Esprit fleuri gouvernant un cœur sans attache, à l’Immortalité d’un sourire d’antan, à l’Union qui fût et à toutes les Odeurs qui s’enlisent dans les pores de ta peau.

Elle : Tu m’attriste et m’enivre…

Elle-l’autre : Viendra le jour où mes mots ne seront pour toi que voyelles et ailes…


jeudi, mars 22, 2007

...Avant de dormir













Qu’est ce qu’il y a dans cette vie qui pourrait nous faire croire qu’elle en vaut la peine d’être vécue?

Je n’ai pas de réponse, mais je sais qu’elle me devient belle à vivre quand je pense qu’à chaque moment j’ai juste envie de gouter à ce moment singulier.

Allez, je n’y vais pas par quatre chemins. Carpe diem ! Ou tout simplement penser à Camus et au jus de la pêche mordue, dégustée, délectée…pendant une soirée d’été.

Respirer un bon coup et se dire qu’un tableau de Saladi accroché au mur de ma chambre serait mon but pour les quelques années à venir…Ça me donne du courage et…mine de rien ça me rajeuni.

Ensuite, j’aurais certainement envie de voir le Népal et d’écrire un poème composé d’un seul vers…juste pour m’amuser.

Le soir venant, j’irai dormir sans me laver les dents après avoir mangé un, deux ou même trois morceaux de chocolat sans regrets et sans me soucier des quelques grammes en plus.

Attendez, c’est de mon future que je parle !

J’ai failli à la règle.

Maintenant, ce qui me donne envie de vivre c’est tout simplement mes lourdes paupières qui commencent à engloutir derrière un doucereux nuage les derniers mots…

Aye! Un petit regret tout de même...j'aurais voulu aller écouter Abdou Chrif, mais j'étais pas très sûre de pouvoir vraiment écouter...

vendredi, mars 09, 2007

Missing you








Yesterday I was missing little things that I couldn’t identify
Today I’m officially missing you…

samedi, janvier 20, 2007

Des dérives et de l'éthique...


Comme d’habitude, mon dernier livre.

J’avais envie de renouer avec mes amours d’enfance – j’étais une enfant précoce- et lire Naguib Mahfouz. J’ai choisi alors, au grès du hasard j’ose l’avouer, de lire Dérives sur le Nil que j’ai terminé avec un gout d’inachevé. C’est le premier livre de Mahfouz que je lis en français et j’avoue que je n’y ai pas trouvé autant de plaisir que jadis (oui précoce je l’ai déjà dis).

Ceci dit, je l’ai lu tout de même avec beaucoup de plaisir, en me projetant avec les personnages du livre dans un monde de contradictions ou l’absurde domine la réflexion de chacun et ses aspirations dans la vie.

Une tentative de ramener une bande de drogués vers une dimension où l’éthique et la moral serait les seuls maîtres à bord échoue lorsque la seule personne prônant le sérieux accepte de fuir devant l’assassinat pour l’amour, soutenant ces autres, ceux qui fuient la vie pour le narguilé, l’accoutumance à la drogue qui leur fait vivre un monde de débauche certes, mais tellement plus signifiant que ce monde regorgeant d’absurdités qui les entourent.

Cette lecture m’a laissée sur ma faim. J’aimerais découvrir l’essence même de l’éthique, partir à la recherche de l’humain enfui en moi pour ne pas céder aussi à l’absurde ambiant.

Me conseilleriez-vous alors L’éthique de Spinosa ou Humanisme et Islam de Arkoun ? Les deux patientent sur ma liste d’attente, aujourd’hui assez longue vue que je suis devenue plutôt kassoula (feignante pour les non arabophones) comme aime à dire ma moitié…

Alors lequel ? Hein ?

mercredi, janvier 10, 2007

L'Algérie, le terrorisme, le hashish, Omar Khayyam, Hassan Assabah...au déjeuner







Alamout

En déjeunant aujourd’hui au bureau, je discutais avec une collègue algérienne du terrorisme en Algérie. Elle insistait sur le fait qu’il n’y avait plus de terrorisme tel que nos voisins algériens l’ont connu pendant dix ans, mais qu’il faudrait parler désormais de banditisme.

Cette discussion m’a rappelé un livre que j’avais lu il y a quelques temps, L’explication de Y.B.

J’avais envie de la taquiner en reprenant la théorie de Y.B. du fait que le terrorisme en Algérie était bien plus que ce qu’on connait du terrorisme de nos jours. C’était une manifestation de l’ère du terrorisme de la secte des Assassins d’Alamout ou des Hashashins comme aime à les appeler Amine Maalouf dans son Samarkand, qu’elle est entrain de lire par ailleurs.

Je voulais qu’on relate ensemble l’histoire mitigée et insolite de cette secte, qu’on débatte la véracité d’une telle théorie (même si Y.B. avait insisté sur le caractère fictif de son ‘explication’)…mais voilà, connaissant les algériens, je me suis abstenue…

Je devine un peu sa réponse : « le terrorisme nous est donc parvenu du Maroc…n’est ce pas l’Eldorado des Hashashins par excellence ? »

Pour finir, j’ai laissé tombé la discussion sur le terrorisme et j’ai prété une oreille distraite aux derniers comérages.

J’ai tout de même envie de vous inviter à lire « L’explication ». C’est un livre amusant et surprenant. L’imagination d’Y.B n’a d’égale que sa connaissance de l’histoire de la secte.

En lisant L’explication, n’oubliez surtout pas de vous délecter avec quelques quatrains d’Omar Khayyâm ou du moins passez quelques heures en sa compagnie et celle de Hassan Assabah le fondateur des Assassins…où ça ? A Samarkand bien sûr !

dimanche, janvier 07, 2007

Le Titien

L’exposition de Titien au musée du Luxembourg (jusqu’au 21 Janvier) devrait être une excellente occasion de se rincer les yeux, comme on dit chez nous. Je suis un peu amère en le disant car, pour l’instant, moi je n’y ai pas droit. Je me contenterai peut être de ça ou alors ça, mais Titien m’échappera…en tout cas cette fois.

Je me console en regardant ce tableau, « Jeune fille au miroir ».








Pétrarque avait écrit un poème, parait-il (j’ai beau chercher mais en vain), décrivant le miroir comme un ennemi de l’amant. Je trouve cette comparaison pertinente, vu qu’une femme amoureuse confronte souvent son reflet dans le miroir à celui qu’elle décèle dans les yeux de l’amant…pour découvrir, certainement, lequel est le plus fidèle…

Alfred De Musset quant à lui, avait écrit ce poème pour mon plus grand plaisir, à moi qui ne reste pas souvent devant un miroir, me contentant de l’amant…

Le fils du Titien

Lorsque j'ai lu Pétrarque, étant encore enfant,
J'ai souhaité d'avoir quelque gloire en partage.
Il aimait en poète et chantait en amant ;
De la langue des dieux lui seul sut faire usage.

Lui seul eut le secret de saisir au passage
Les battements du coeur qui durent un moment,
Et, riche d'un sourire, il en gravait l'image
Du bout d'un stylet d'or sur un pur diamant.

O vous qui m'adressez une parole amie,
Qui l'écriviez hier et l'oublierez demain,
Souvenez-vous de moi qui vous en remercie.

J'ai le coeur de Pétrarque et n'ai point son génie ;
Je ne puis ici-bas que donner en chemin
Ma main à qui m'appelle, à qui m'aime ma vie.

Et là je penserais peut être à voix haute et dirais…ma vie à qui m’aime :)

 
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