samedi, avril 23, 2011

Contribution citoyenne collective au débat sur la reforme constitutionnelle



Ce qui suit est le texte de propositions auquel j'ai contribué, avec trois autres personnes, dans le cadre de notre participation aux auditions de la Commission Consultative de la Réforme de la Constitution.


Contribution citoyenne collective au débat sur la réforme constitutionnelle
Avril 2011

Nous avons été invités par la commission chargée de la révision de la constitution pour y donner notre avis.
En acceptant cette invitation, nous étions conscients de prime abord de nos limitations techniques et juridiques.
Si les instances qui ont fait leurs propositions à la dite commission (partis, syndicats, association, ONG…) disposent en leur sein des compétences capables de traduire des idées de fond par des recommandations directes sur le texte de la constitution, nous étions, nous autres, invités à titre intuiti-personae, en tant que jeunes citoyens.
Jeunes nous le sommes assurément, Jeunes plus pour longtemps, certainement.
Nous pensons notamment à d’autres jeunes, à travers le mouvement du #20fev, sans lesquels nous n’aurions certainement pas eu à écrire cette contribution.
Notre participation, dans ce cadre, ne se veut pas une savante contribution à cette commission (nous n’en avons ni la volonté, ni la compétence, encore moins la prétention), mais plutôt comme une expression des ambitions que nous nourrissons individuellement et collectivement pour le futur de notre pays.
Notre participation ne s’inscrit pas non plus dans une démarche de légitimisation de cette commission ni de sa décrédibilisation. Nous laissons aux acteurs politiques et associatifs le soin d’évaluer la méthodologie, d’y adhérer ou de la réfuter.
Notre participation se veut uniquement et exclusivement citoyenne, car nous pensons que la commission, en nous invitant, nous donne une occasion unique de nous exprimer en notre nom, âme et conscience, tout en espérant que d’autres partagent notre vision.
Ceci est un texte collaboratif et libre.  Nous y mettons, à défaut de valeur ajoutée intellectuelle, une sincérité éthique.

*    *    *

Ne pouvant pas aborder les détails techniques du texte, nous avons choisi d’élaborer les principes généraux que nous voulons pour le Maroc de demain. Des principes que nous appelons de nos vœux, puisque nous croyons aux institutions, nous croyons en l’État, nous croyons au Maroc.
Il y a dix ans, l’avènement du nouveau règne a nourri beaucoup d’espérances. L’émergence de nouveaux espaces de liberté  et la naissance d’une véritable dynamique de changement à la tête de l’État nous ont poussé  à croire en l’imminence d’un changement dans notre pays. Nous avons, chacun à son rythme, perdu confiance et assisté  impuissants  à l’essoufflement de cette dynamique.
La « transition démocratique » prenait fin pour céder la place à un système que nous pensions révolu.

De la Constitution actuelle
Toute personne s’étant penché un tant soit peu sur la constitution actuelle le concédera sans trop d’effort : d’abord, ce texte est largement perfectible, ensuite, certaines dispositions actuelles –plusieurs même- sont tout à fait compatibles avec la pratique démocratique.
Toutefois, la même personne reconnaîtra tout aussi bien que de larges pans de cette constitution, texte censé représenter la loi suprême du pays, se retrouvent en l’état d’un simple formalisme.
Les institutions, qui y sont retranscrites, sont régulièrement bafouées, ignorées et délestées de leurs prérogatives, y compris celles qui y sont explicitement mentionnées. Citons à titre d’exemple les ministres dits de souveraineté : une pratique établie alors même que le texte constitutionnel actuel prévoit une équipe gouvernementale nommée sur proposition du Premier ministre. D’un autre coté, certaines de ces institutions n’ont pas vu le jour, ou ont été créées très  -trop- tardivement. Le Conseil Économique et Social en est la parfaite illustration.
La constitution actuelle  est  pour nous la preuve qu’une révision ou simple réécriture du texte suprême ne peut être une fin en soi. La révision constitutionnelle, si elle se limite à sa dimension technique, ne serait qu’un effort consenti en vain
La véritable réforme, que nous, signataires de ce texte, appelons de nos vœux, est une transmission de pouvoir vers l’essence même d’une nation : ses citoyens.

Du Maroc et et de ses Hommes
A l’aube de toute réforme politique, voire démocratique, la même question ressurgit : le peuple Marocain, dans le sens large, est-il suffisamment prêt à jouer pleinement son rôle de Citoyen ?
Le citoyen marocain est-il prêt pour la démocratie ?
Au-delà d’un chauvinisme béat, nous sommes obligés de le reconnaître, même si ça peut paraître élitiste, que la citoyenneté au Maroc souffre de nombreux maux.
En succombant à une forme de pragmatisme de facilité, nous serions tentés de prôner une gradualité et une progressivité vers une démocratisation à moyen, voire long terme. Les enjeux comme les risques d’un rythme accéléré étant trop grands pour être acceptés.
Cela étant dit, et avec tout autant de pragmatisme, ce discours a prouvé depuis l’indépendance  que ce ce rythme graduel, au  lieu de faciliter la transition, produit l’effet inverse et qu’au lieu d’une préparation du citoyen à ses responsabilités, on assistait à sa déresponsabilisation.
Personne ne peut arguer avec certitude de l’évolution des choses en cas de « démocratie subite ». Par contre, l’histoire de ce pays nous laisse clairement entrevoir le résultat d’une réforme transitionnelle, voire graduelle : contre-productive.
C’est pour cela qu’actuellement, nous prônons, non pas la transition, non pas la réforme, mais la rupture.

Des citoyens et de leurs droits
« Les droits et libertés des citoyens sont inaliénables.»
Nous nous référons par cette formulation aux traités internationaux et universels dont nombre sont signés, certains mêmes ratifiés par le Maroc.
Nous retenons par ailleurs, spécifiquement, la liberté de conscience des marocains dans son sens large et telle qu’universellement admis.
Nous notons aussi la liberté d’expression comme un principe suprême.

Du Roi et de la sacralité
Indépendamment de la terminologie : sacré ; inviolable ; respectable… Nous adhérons à ce que la personne du monarque ne peut être assimilée au « simple » citoyen.  
En ce sens, il nous est tout à fait accessible de comprendre que le Roi, de par sa fonction constitutionnelle, soit au dessus des lois et ne peut faire l’objet d’aucune équation qu’elle soit politique ou juridique. Il est et demeure, dans ce sens, le représentant suprême de la nation.
Cette sacralité, est donc intimement liée à une forme d’exercice des pouvoirs institutionnels. L’exercice du pouvoir suppose la justesse comme l’erreur, le droit d’évaluation revenant aux citoyens à travers le suffrage universel.
Nous réitérons donc notre appel à une transmission de pouvoir qui à notre sens est le principal garant de la sacralité du Monarque, tout en préservant aux citoyens le droit d’arbitrer les actions de leurs dirigeants et les pouvoirs pour lesquels ils les ont eux-mêmes mandatés.

Du pouvoir spirituel
Par définition, la spiritualité relève de la sphère privée. La liberté de conscience comme signalée ci-dessus est une composante essentielle des libertés constitutionnelles dont devraient jouir chaque citoyen marocain.
Dans la dimension historique du Maroc comme pays à majorité musulmane, il nous semble établi que la personne du Roi dispose d’une autorité spirituelle liée à cette religion. Autorité tout à fait concevable de préserver.
Toutefois cette dimension spirituelle n’est à notre avis envisageable que si elle cesse d’être un pouvoir imposable aux citoyens mais devienne une adhésion de ceux qui s’en prévalent.
Aussi, aspirons-nous à une réforme qui mette concrètement les jalons d’un Maroc laïc de par sa pratique du spirituel, garantissant une liberté individuelle, inspirée du concept du libre arbitre.

De l’arbitrage royal
Par son caractère « supra-pouvoir », le roi est à même d’exercer un arbitrage entre les pouvoirs institutionnels prévus par la constitution.  Il est tout à fait concevable qu’il demeure ainsi le garant de la stabilité de l‘architecture constitutionnelle à travers ses différents acteurs.
Toutefois, nous émettons le principe que cet arbitrage doit être motivé par un blocage institutionnel et que sa portée se limite à remettre aux mains des citoyens l’arbitrage ultime.

De la séparation des pouvoirs
Nous estimons que la séparation des pouvoirs devra être consacrée par la nouvelle architecture démocratique de la future constitution. L’esprit de la reforme  doit veiller à ériger de véritables murailles de Chine entre ces différents pouvoirs et mettre en place les « portes communicantes » et « les sentinelles » qui veilleront à ce que la permissivité tolérée entre les différents pouvoirs serve exclusivement les besoins naturels de coordination. Cette séparation claire doit bien évidement être prolongée aux personnes endossant ces pouvoirs. 
 
Du Pouvoir Exécutif
La sacralité du Roi, telle qu’annoncée ci-dessus, ne peut être en adéquation avec le concept de monarchie exécutive. Le pouvoir exécutif tel que nous le souhaitons est un pouvoir à mandat limité dans le temps et remis périodiquement en cause via le pouvoir législatif, le pouvoir judiciaire et in-fine par les citoyens eux-mêmes. 
La fonction de monarque reste dans notre esprit, en tant que constante de la nation, antinomique avec l’exercice d’un quelconque pouvoir exécutif. Ce pouvoir est donc pleinement attribuable au Premier Ministre, qui lui-même tire sa légitimité du suffrage universel. Les modalités de cette légitimité relèvent des détails  techniques, non moins importants.
Tout comme nous ne concevons pas l’existence de ministres de souveraineté, nous insistons aussi sur l’inclusion de la dimension sécuritaire dans les attributions du Pouvoir exécutif. 

Du pouvoir Législatif
Dans la même veine de l’ensemble de ce texte, le choix technique entre bicaméralisme et chambre unique ne nous semble pas être la priorité.
Il existe de nombreuses démocraties dans le monde qui ont tranché d’un côté comme de l’autre sans pour autant que les principes démocratiques ne soient remis ne cause.
A la limite, nous considérons que le bicaméralisme, peut constituer, lorsqu’institué à bon escient, une sorte de contre pouvoir intéressant dans l’exercice du pouvoir législatif.
Toutefois, notre conception de la situation actuelle du bicaméralisme « à la marocaine » est que le bon fonctionnement démocratique n’a pas été la principale motivation de cette formule. Bien au contraire, il a servi à l‘affaiblissement du pouvoir législatif dans son ensemble, et ce quelque soit la majorité du moment.
L’esprit de toute réforme des institutions du pouvoir législatif devra veiller à ce que cet esprit de contrepouvoir sincère et efficace soit pris en compte.

Des Forces Armées Royales
Par sa fonction, le Roi du Maroc est le chef suprême des armées en conformité avec sa fonction.
Toutefois la gestion budgétaire, administrative, organisationnelle…  relèvent du pouvoir exécutif, représenté  - faut-il le préciser- par un ministre de la défense qui fait partie d’une équipe gouvernementale dirigée par le Premier Ministre.  L’armée, même avec le monarque comme chef suprême, ne peut se soustraire au pouvoir du citoyen qu’elle est censée servir. 

Du pouvoir judiciaire
Pierre angulaire de tout système démocratique, l’autonomie institutionnelle et financière du pouvoir judiciaire nous semble clairement comme un impératif de toute révision constitutionnelle.
Le Conseil Supérieur de la Magistrature, dans ce sens, devra être le garant de cette autonomie, que nous voulons animer par un fort esprit corporatiste permettant aux magistrats de faire face à leurs responsabilités.
Car si actuellement au Maroc le pouvoir judiciaire en est un vis-à-vis des citoyens, il n’est pas considéré comme tel  devant les autres pouvoirs.
Indépendamment de son organisation, l’essence même de l’existence du pouvoir judiciaire, est de garantir, in fine,  au citoyen l’état de droits auquel il aspire. Le pouvoir judiciaire est à positionner dans ce sens comme un plein pouvoir, dans la mesure où il devrait assurer une protection concrète du citoyen.

Du Pouvoir Économique et Médiatique
Loin de nous l’idée de constitutionaliser une quelconque notion de pouvoir économique ou médiatique. Dans notre conception du Maroc moderne, l’économique est l’apanage des acteurs privés et le pouvoir médiatique est le contre pouvoir par excellence. Toutefois, ces « pouvoirs » doivent être régulés, règlementés et protégés des autres pouvoirs.
Il est utile d’avoir une architecture constitutionnelle qui garantit que ces pouvoirs servent les intérêts suprêmes de la nation.
Dans le domaine économique, un certain nombre de mécanismes existent : conseil de la concurrence, Instance de lutte contre la corruption, le CES, les régulateurs …… Il s’agit donc de doter ces instances des pouvoirs, des prérogatives, des moyens et de l’indépendance nécessaires pour qu’ils puissent fonctionner, agir, sévir et, in-fine, servir le citoyen
Dans le même esprit, nous pensons qu’il faille obligatoirement hisser  le service public audiovisuel  à un rang qui le rende imperméable aux tentations de récupérations politiques et économiques. 

De la diversité
Nous sommes conscients de l’importance de l’émergence et  de la consécration  de la diversité dans sa définition globale : diversité des genres,  diversité culturelle, diversité identitaire, etc. Dans tout processus démocratique et dans les bases même d’une société de droits, il nous semble primordial de préserver les acquis dans ce domaine et de les mener au niveau supérieur.
Cette diversité à laquelle nous aspirons, pour un Maroc riche de ses différentes composantes sociétales et identitaires,  se traduirait par la mise en place de mécanismes  culturels, éducationnels et juridiques garantissant les droits de la femme, conformément aux lois internationales en vigueur, et assurant leur totale inclusion dans les champs politiques et économiques.
Il est également de mise de protéger les minorités culturelles et ethniques ainsi que les personnes handicapées et de leur donner les moyens requis pour occuper une place conséquente dans la société marocaine, notamment par la promotion d’actions concrètes dans ce sens.


*     *     *

Sans avoir le moins du monde la prétention d’avoir été exhaustifs ou pertinents, nous espérons que ces propos aient d’abord réussi leur mission de clarté et qu’ils expriment sans ambages l’esprit de notre contribution.
Nous rajoutons à nos espoirs (et ils sont nombreux), celui de voir votre commission aller au-delà des sentiers battus et du « déjà-vu ». Aussi technique soit-elle, nous pensons que cette commission peut, dans le cadre de l’objectif de fédération qui lui est dévolu, disposer d’une marge de manœuvre qui permettra de poser les jalons d’un Maroc Nouveau pour les générations futures.
Nous espérons que les livres d’histoire qui seront enseignés à d’autres générations, celles de nos futurs enfants, retraceront objectivement le travail de cette commission comme l’un des travaux majeurs d’après l’indépendance.


dimanche, avril 17, 2011

La constitution au Hammam

Je n’arrête pas de me poser la question : « qu’est ce que je veux de cette nouvelle constitution qu’on est sensé, tous, en tant que citoyens,  concevoir, penser et apprivoiser d’une manière ou d’une autre ? »

Ce n’est point tâche aisée, vous en convenez. 

La question de ‘moi et la constitution’ s’est imposée d’elle-même, mais le moi est tout aussi insaisissable. J’ai donc décidé de poser, à d’autres, la question « que voulez vous de cette constitution ?»

J’ai posé la question à quelques femmes, celles du Hammam qui ont pendant longtemps bercé mon imagination, et qui peut être détiennent en partie la réponse à mes tourments…

Kenza, une femme violentée, violée, ainsi que sa fille, par un mari hargneux et incestueux. Elle pense  le tuer de ses propres mains chaque jour que dieu fait. L’empêchent, peut être, le manque de courage, mais aussi et surtout l’absurdité de l’acte. L’empêche, aussi, de franchir le point de non retour, l’espoir…

« …Je baisserai la tête, ravalerai ces larmes de révolte qui ne coulent jamais, prendrais les garçons par la main et m’éclipserais pendant une heure. 

En rentrant, le malotru aura apaisé ses instincts. Lamia serait morte encore une fois. Moi, nourrie à la cuillère de la haine encore une fois…» 

Kenza, que veux-tu de la constitution ? 

Je veux une justice digne et ferme, qui puisse enfin me rendre ma dignité de mère et de femme. 

Je veux un avenir à ma fille et mes deux fils, car si je fini par le tuer, comme m’en prend l’envie tous les jours, ils n’en auront aucune garantie d’éducation, aucun avenir. 

Je veux des structures qui puissent les prendre en charge. Notre société, en manque d’éducation et de tolérance, ne lésinera pas sur les afflictions. Elle les stigmatisera et leur fera payer les crimes de leurs parents.  

Amal, a vécu une tragédie, quand sa fille Aya a été diagnostiquée avec une tumeur au cerveau. L’annonce faite par le médecin est tombée comme une sentence. Le traitement pouvait exister ailleurs, avec d’autres moyens, mais là où elles se trouvaient, l’espérance de vie ne dépassait pas les 6 mois. Aya est morte, et Amal a survécu car elle continue à croire en la vie…

« …Aujourd’hui encore quand je me retourne dans mon lit à la recherche du sommeil, devenu depuis des années fuyant, je revis mes cauchemars d’antan, je me rappelle son sourire effacé, ses efforts monstres pour rire, bouger un doit, remuer la tête, me tendre ses bras… »

Amal, que veux-tu de la constitution ?

Je veux un système de santé qui puisse me garantir et à mes enfants, les meilleurs soins. 

Je crois en Dieu et son bon vouloir, mais un soin, un traitement qui est disponible pour une autre fillette de l’âge de Aya, dans un autre pays, devrait, dans l’idéal, être disponible pour ma fille, et je suis idéaliste. 

Je veux une égalité des chances, dans la santé, dans le droit à vivre.  

Latifa, a elle aussi, comme beaucoup de mères, perdu un fils dans les cachots de ses geôliers. Elle en a souffert, longuement, lentement, mais avait fini par faire son deuil, avec autant de lucidité que de foi. La foi dans une liberté qui finira par vaincre…

« …Je ne crois pas à leurs slogans de réconciliations. Si l’on se permet de fouiner dans les tombeaux c’est surtout pour soulager les consciences de ceux qui n’ont pas souffert. On leur donne la chance de verser quelques larmes par mansuétude, pour se croire enfin quittes vis à vis des morts, des suppliciés et des mères orphelines…

Il n’a jamais été question de payer pour le choix des autres, c’est ce qu’il faudrait que je leur dise. La liberté et la vie ne se servent pas sur un plat d’argent, elles s’arrachent, se disputent et se perdent chemin faisant. Elles ne sont jamais regrettées, jamais exhibées nues devant de jeunes yeux ébahis. Certes, ils ont le droit de savoir, mais surtout pas de compatir…. »

Latifa, que veux-tu de la constitution ?

Je veux que les enfants de mon pays puissent enfin parler en totale liberté, sans que leurs mères aient à les pleurer, à en devenir orphelines. 

Je veux que les tortionnaires soient enfin, réellement jugés, dans la dignité, celle des morts et disparus, mais aussi celle des enfants de ceux qui ont supplicié. Je veux qu’ils aient enfin conscience de la valeur de cette liberté dont ils se sont joués sans impunité. 

Je veux surtout qu’on prenne, tous, conscience enfin, que le passé n’était fait que pour l’avenir. Qu’il faut désormais construire, avec dans la conscience et le souvenir collectif, ceux qui ont tout sacrifié pour nous. 

Fatima, a découvert l’amour, son corps de femme, les sentiments et les frémissements, à la chaleur et aux caresses intimes de sa cousine. A vingt ans, la cousine, celle par qui elle avait découvert son homosexualité,  accepte de se marier, pour les conventions.  Fatima se perd, à la recherche de son identité dérobée…

« ...Je ne peux plus me taire, la regarder se préparer avec agitation pour ce qui, j’en suis convaincue, sera l’enterrement de notre connivence secrète et sincère, la naissance d’une vie hypocrite où l’une devra honorer son devoir de femme mariée, et l’autre se perdre à tout jamais dans les tumultueux contrastes de la vie. 

Peut être devrais-je partir à mon tour? Mais partir où, et pourquoi faire ? Me refaire une autre vie ailleurs ? Essayer de me forger une nouvelle identité et aimer de nouveau ?... »

Fatima, que veux-tu de la constitution ?

Je veux être libre d’aimer comme je le conçois moi, non comme me l’impose ma société et ses conventions. 

Je veux retrouver mon identité propre, la construire de mes mains et être libre de mes choix. 

Je veux une véritable éducation de tolérance et de respect pour mes concitoyens, pour qu’ils puissent réellement comprendre ma différence, l’accepter, et fair jaillir à travers elle, le meilleur de moi…

Je veux un pays où chaque citoyenne puisse vivre dans le respect des autres et le libre arbitre à la fois. Un individu dont la liberté propre est respectée,  est un individu qui respectera celle des autres.  

Hourya, dont le mari, désespéré, avait décidé d’émigrer en Europe, comme beaucoup d’autres. Il avait promis de revenir au plus tôt, dès qu’il aurait trouvé un travail, réglé sa situation, pour la ramener vers l’autre rive, avec lui. Il ne revint jamais. Elle a dû se démener pour élever seules ses enfants, en attendant de retrouver ce mari perdu, ou sa dépouille… 

«  …Je lui ai dit « viens, on va prendre un crédit, on achètera un kiosque et on vendra des journaux » « mes compatriotes ne lisent plus, mon cousin avait perdu sa terre dans une affaire de kiosque à journaux »

Je lui ai dit « viens, on va frapper à toutes les portes, un jour ou l’autre on trouvera quelqu’un qui veuille bien jeter un coup d’œil sur nos diplômes » « on ne regarde plus les diplômes depuis longtemps, mon nom n’est pas assez connu pour être mis devant un employeur »… »

Hourya, que veux-tu de la constitution ?

Je veux une égalité des chances : Etre égale aux autres dans mes chances à trouver un travail, à pourvoir aux besoins de ma famille, à nourrir, soigner et éduquer mes enfants.

Je veux épargner à mes enfants le sort de leur père. Je veux qu’on arrête cette hémorragie qui fait que chaque jour des dizaines meurent noyés à la recherche d’un eldorado qu’ils ne trouveront jamais. 

Je veux vivre dans la dignité, sans avoir à la payer de ma chair ! 
 

vendredi, avril 15, 2011

Mawazine ou le non-débat culturel au Maroc


Caricature de Bado (Guy Badeaux)

 
Le tollé sur Mawazine  est, aujourd’hui, un débat de forme et non de fond. C’est un non-débat primaire. 

Mon avis d’emblée sur le sujet est : 

Non à l’organisation de Mawazine cette année, pour et seulement pour financer l’alternative culturelle dont le chantier devrait commencer maintenant pour accompagner les changements démocratiques auxquels on aspire pour ce Maroc. Si révolution ou évolution, elles doivent aussi être culturelles. 

Oui à l’organisation de Mawazine, s’il n y’a pas l’alternative ou, pour la nommer, une stratégie culturelle.

Le débat devrait être donc plutôt : Quand allons-nous au Maroc se pencher sur la chose culturelle qui est une des fondamentaux de la chose publique. 

Le pourquoi. 

Tout changement démocratique, nous le savons tous, ne sera complet sans une stratégie culturelle adéquate !
Tout d’abord un constat : l’activité culturelle aujourd’hui au Maroc s’apparente principalement, saufs rares exceptions, à de l’événementiel. On est principalement dans la culture du divertissement. 

Il va s’en dire que les initiatives culturelles, personnelles ou associatives, on vu un essor intéressant ces dernières années,  mais ceci n’est pas le propos. Les initiatives indépendantes ne remplacent en aucun cas une véritable stratégie culturelle de l’état.  

Regardons de plus près, donc, ce que l’état Marocain offre comme service culturel au marocains.
Les statiques, comme pour beaucoup de secteurs de la vie publique au Maroc, n’étant pas disponibles, ou difficile d’accès, je me suis attelée à la tâche de répertorier toutes les actions culturelles du ministère (actions communiquées sur le site) depuis le début de l’année 2011. 

Le graphe ci-dessus est le résultat de cette tâche, tout compte (des activités) fait, très simple. Ce graphe représente donc approximativement l’activité culturelle sur une année.
Commentaires sur la réalisation de ce graphe :
  • Les chiffres sont la somme des activités nationales et régionales.
  • Les activités recensées jusqu’à aujourd’hui sont multipliée par 4 pour un forecast sur l’année.
  • Les chiffres ont été multipliés par 5 et donc une marge d’erreur positive de 500% (sic !)



Voyons voir un peu ce que les chiffres nous racontent : 

  • 740 activités culturelles serait organisées par le ministère de la culture et ses succursales régionales par an, dans tout le Maroc.
  • En supposant que chaque activité dure en moyenne une demi- journée (12h), et qu’à chaque événement assistent en moyenne 500 citoyens différents à chaque fois, alors 1% de l’année d’un marocain est une activité culturelle fournie par le ministère en charge !
  • Les chiffres ont été gonflés à souhait pour arriver à ce minuscule 1% ou 2h30min d’événements culturels par citoyen, par an !
Bref, ces chiffres illustrent, ou mieux, caricaturent bien le débat de fond que nous peinons encore à faire.

Ne parlons surtout pas de nos musées, nos droits d’auteur musicaux, nos monuments historiques, nos archives et bibliothèques, nos théâtres et compagnies de théâtre, de chorégraphie, subventionnées, notre production et diffusion cinématographique, nos sales de cinéma, nos livres, nos maisons d’édition, nos librairies, nos écoles d’art et de culture, nos animateurs culturels, nos professionnels de la culture…

Non, ne parlons pas de tout ça, parlons juste de l’activité événementielle culturelle…

Et oui, si Mawazine nous permet aujourd’hui de gonfler encore plus les chiffres, de doter notre palmarès culturel de quelques minutes faciles mais précieuse (pour qui ?), allons y ! On n’a toujours pas d’alternative, n’est ce pas Monsieur le Ministre ?

Pour vous amusez un peu, et comprendre à quel point aujourd’hui Mawazine est important, lisez, si ce n’est pour la conscience, pour le plaisir, ces quelques chiffres de nos voisins (linguistiques) les plus éloignés proches.

jeudi, avril 14, 2011

Histoire de famille...

Ce qui suit est totalement imaginaire...

Mais c'est un hommage au liens familiaux que certains marocains ingrats, oublieux de nos traditions familiales ancestrales, de notre union familiale et surtout de notre enclain à aider notre prochain, jusqu'au bout du processus à n'importe quel prix, renient à la première occasion! (pas bien pas bien...)


 
 

 



mercredi, avril 13, 2011

Un peu de douceur dans ce monde de brutes !


Je n’ai jamais voulue l’avouer.

Je n’ai jamais voulue m’avouer vaincue : admettre que je ne suis qu’une douce rêveuse dans ce monde de brutes. 

Je suis une p… d’idéaliste qui croit encore que l’honnêteté, la transparence, le courage moral et intellectuel existent, par défaut, avant qu’ils ne soient pervertis, par le pouvoir, ou l’aspiration au pouvoir, l’appétence  à la gloire. Ils existent  en chacun, et n’attendent que d’être découverts…

Aujourd’hui, paradoxalement, je continue à y croire, aussi bête que ça puisse paraitre, aussi incongru et futile, par ces temps qui courent, dans ce pays qu’est le Maroc. 

J’y crois car j’en fais ma valeur ultime. Si l’honnêteté existe en chacun, si son absence apparente n’est en réalité que perversion  profonde, c’est que sa substance suprême, son essence, vaincra, qu’on puisse y croire ou non. 

C’est idéaliste, et j’y crois ! 

Maintenant,  ceux qui se targuent de connaitre les tenants et aboutissants de toute affaire, ceux qui aujourd’hui pensent que se jouer de l’opinion publique perdurera, ceux qui manipulent les autres, sans réellement être conscients qu’ils se manipulent d’abord eux même. Tous, arriveront peut être un jour à le comprendre, qu’à force de vouloir pervertir les valeurs, ils ne font que pervertir leur quotidien, cette vie qui n’est, et ne sera, qu’une première et ultime chance. En tout cas c’est tout le bonheur que je leur souhaite, arriver un jour à le comprendre.

Les valeurs perdurent, survivent à tous, et nous autres seront un jour ou l’autre, au mieux incarnation d’une valeur, au pire, au fin fond de la poubelle de l’histoire, c'est-à-dire ses oubliettes. 

Alors, mes chers lecteurs, je vous souhaite tout le carpe diem du monde, savourez le, vivez ici et maintenant, mais gardez en vous l’éthique immortelle…

Un peu de douceur alors…Fairuz ! 






لقدس العتيقة


مريت بالشوارع ... شوارع القدس العتيقة
قدام الدكاكين ... البقيت من فلسطين
حكينا سوى الخبرية و عطيوني مزهرية
قالوا لي هيدي هدية من الناس الناطرين
و مشيت بالشوارع ... شوارع القدس العتيقة
اوقف عباب بواب صارت و صرنا صحاب
وعينيهن الحزينة من طاقة المدينة
تاخدني و توديني بغربة العذاب
كان في أرض و كان في ايدين عم بتعمر تحت الشمس و تحت الريح
و صار في بيوت و صار في شبابيك عم بتزهر صار في ولاد و بايديهم في كتاب
و بليل كلو ليل سال الحقد بفية البيوت
و الايدين السودا خلعت البواب و صارت البيوت بلا صحاب
بينن و بين بيوتن فاصل الشوك و النار و الايدين السودا
عم صرخ بالشوارع ... شوارع القدس العتيقة
خلي الغنيي تصير عواصف و هدير
يا صوتي ضلك طاير زوبع بهالضماير
خبرهن عللي صاير بلكي بيوعى الضمير
 


samedi, avril 09, 2011

SECTEUR DES TELECOMMUNICATIONS : ABSENCE DU REGULATEUR ET PRATIQUES DES OPERATEURS

INTRODUCTION

(Ce billet est une contribution collective, libre de droit : Copiez/collez ce texte sur vos blogs si vous supportez l'initiative. Merci ! ) 

C’est l’histoire d’un ras-le-bol d’une communauté de clients des services télécoms très active sur les réseaux sociaux (principalement sur Twitter).

Deux facteurs ont exacerbé ce ras-le-bol :
1- les limitations du plafond du trafic mensuel par l’opérateur Meditel de manière unilatérale sans se donne la peine d’en informer les clients qui eux payent pour une période donnée (jour, semaine ou mois) et non pour un volume de données transférées (bien évidemment écrit en caractère taille 4 au verseau du contrat dans un langage juridico-technique que personne ne lit ni comprend !).

2- Le bridage (limitation) du trafic P2P par l’opérateur historique Maroc Telecom (IAM) constaté depuis quelques semaines.

Bien évidemment, ces deux facteurs n’ont été que le catalyseur, les raisons du mécontentement sont nombreuses et anciennes.

L’idée a été lancée de décrire les expériences qu’ont les internautes en tant que client des opérateurs de télécoms, sous le nom #ANRTFAIL (ANRT = Agence Nationale de Règlementation des Télécommunications) et Fail = problème, échec.
#IAMFAIL (Ittissalat Al Maghrib = Maroc telecom). #Meditelfail (meditelecom) et #inwifail ( INWI marque de Wana Corp).


Ce buzz a donné les résultats suivants :


Nombre de tweets en une seule journée



Les mots les plus utilisés dans les tweets « IAMFAIL » et « ANRTFAIL »


Les internautes les plus actifs dans ce buzz :
 
NB : ces tweets ont été visualisés plus de 24.000 fois par les tweeteurs ! Un véritable buzz !
L’ensemble des expériences des internautes est synthétise dans ce billet qui sera publié de manière parallèle et commune dans des blogs et si possible relayé dans la presse écrite, radio et télévision.
Nous rappelons ici qu’il ne s’agit d’une étude scientifique mais d’un ensemble d’indicateurs et de vécus tels que perçus par des clients.


DYSFONCTIONNEMENTS ET ABUS CONSTATES

Synthèse de l’ensemble des dysfonctionnements soulevés, relatifs au produit des trois opérateurs, à la qualité de service, au Pricing et aux pratiques abusives.

1. MOBILE

La couverture du territoire Marocain reste incomplète et quelques fois non conforme à la couverture déclarée. Il existe des zones de Black-out différentes selon les opérateurs.
Sur l’échelle territoriale comme à Ouzoud pour l’opérateur INWI ou sur l’échelle d’une agglomération majeure comme pour IAM au niveau de certaines rues (Exemple : Une partie de la rue d’Ifrane, Casablanca) voir même sur le parcours de la navette ONCF Rabat – Casa pourtant empruntée tous les jours par 30.000 à 40.000 usagers, pour beaucoup, des cadres qui ont grandement besoin de connectivité.

Nous invitons par le biais de ce billet, tous les consommateurs Télécom au Maroc, quelque soit l’opérateur (Ittissalat Al Maghrib , Meditel et INWI) , à vérifier la conformité de la couverture GSM déclarée (sources portails web) avec la réception effectivement constatée. Nous vous invitons à relever les écarts (Possibilité de faire une copie d’écran des smart phones équipés de la fonction géo localisation).


Par ailleurs, au même titre que la mobilité est un droit constitutionnel au Maroc, la joignabilité doit être un droit commercial. Nous invitons les opérateurs à étendre leur couverture pour atteindre l’exhaustivité du territoire.

Un autre point soulevé : Le Décompte à la seconde oui, mais soit après la première minute indivisible (IAM et MEDITEL et INWI), soit moyennant un frais additionnel optionnel (INWI) de 30DH.

Encore plus alarmant, la facturation est comptabilisée après une première minute indivisible, par paliers de 20 secondes pour les appels internationaux.

Les blogueurs Marocains demandent à l’ANRT de faire le point avec les trois opérateurs sur ces pratiques totalement déconnectées de l’offre tarifaire qui est communiquée.

Exemple :
Un client qui dispose d’un forfait 2h30 souscrit auprès de l’opérateur MEDITEL, qui utilise principalement son cellulaire pour des appels courts de 10 secondes en moyenne (Allo, je suis en bas, descends… Allo, je serai en retard, ne m’attendez pas…) aura épuisé son forfait au bout de 15 minutes cumulées de parole réelle au lieu des 150 minutes avancées.

Tout aussi inquiétant, les opérateurs téléphoniques doivent être soumis à Article 10 du Dahir du 5 octobre 1984 interdisant la publicité mensongère sous toutes ses formes.

Pour preuve, voici un exemple flagrant de publicité mensongère sur le site de l’opérateur IAM : Lien
Il est écrit : « plus le nombre d’heures du forfait augmente plus le prix de la minute baisse. »

Le Graphe 1 montre que le prix à la minute est le même pour un forfait 2h30 ou 3h30. Pire encore, on constate que le tarif facturé par IAM à la minute est plus élevé pour un forfait 7h30 (450Mn) que pour un forfait 6h30 (390Mn) ou encore que le forfait 11h (660Mn) est plus coûteux à la minute que le forfait 9h (540Mn).



La blogosphère Marocaine a également dénoncé les tarifs qui sont pratiqués par les 3 opérateurs, comparatifs à l’appui avec d’autres pays. Il a notamment été souligné que le tarif du SMS (Short Message Service) au Maroc est (largement) le plus élevé Dans le reste du monde arabe. CF Slide ci-dessous. Une étude du cabinet Arab Contractors avait déjà souligné la cherté sur SMS au Maroc.


En 2007, le coût du SMS avait été évalué en France pour un opérateur par UFC Que choisir à 2 centimes d’euros, soit au taux de conversion du jour, à 0.23dh. Un calcul à la volée nous montre que la marge de chacun des trois opérateurs par SMS envoyé est de 0.77dh.

Le nombre de SMS échangés en 2010 est estimé à 3.8 milliards au Maroc, soit un chiffre d’affaires cumulé de 3.7 milliards de DH (l’équivalent de celui de l’ONCF). Le gain escompté est de 3 milliards de DH. Demandez-vous comment IAM peut reverser à ses actionnaires un dividende de 9.7 Milliards de DH sur le résultat 2010 (soit le chiffre d’affaires annuel de la 6ème entreprise Marocaine : RAM)

Autre record, Arab Advisors publie en 2009 dans son étude « Tarifs cellulaire dans le monde arabe: une comparaison régionale ». Le cabinet analyse les tarifs de communications du téléphone portable de 46 opérateurs dans 19 pays Arabes. Le rapport révèle que le Maroc enregistre le coût moyen le plus élevé par minute pour les cellulaires postpayés.

Il y a d’autres abus tarifaires qui ont été relevés et qui ont fait l’objet de d’articles, dont voici un échantillon :


Un billet sur un Blog ne suffirait pas à résumer toutes les anomalies et abus constatés chez les opérateurs au Maroc, mais clôturons le volet GSM avec un dernier cas, celui du numéro illimité gratuit, offert par l’opérateur, qui n’a d’illimité et de gratuit, que les noms. Qu’il soit plafonné à 30H, à 60H ou même à 100H en fonction de l’opérateur ou du forfait choisi, l’appellation « illimité » doit être prohibée sous peine d’induire en erreur le consommateur, dommage collatéral d’une surenchère Marketing sans arbitrage.

2. INTERNET ADSL & 3G

Sur les échanges Twitter Hashtag #ANRTFail, #IAMFail, #MEDITELFail et #INWIFail, un grand nombre de messages concernaient des dysfonctionnements au niveau de l’offre Internet au Maroc.

Un message récurrent dénonçait la non conformité du débit annoncé avec le débit constaté.
Pour illustrer la problématique, j’ai fait une copie d’écran en temps réel du résultat d’un test de connexion en ligne (zebulon.fr). Le débit relevé est de 642Kbits/s qu’il faut comparer au forfait ADSL 4Mbits/s que me facture IAM.



Ce cas n’est bien évidemment pas isolé, l’ADSL n’est pas non plus la seule technologie incriminée, loin s’en faut.

Beaucoup de consommateurs Marocains ont souscris à un abonnement 3G grâce aux offres alléchantes qu’on nous vend, affiches urbaines d’un jeune trentenaire ambitieux à l’appui. On a commencé par nous vendre du rêve, de l’infini, un accès immédiat et inconditionnel à un nouveau monde de consommation culturelle mondialisé, sans bornes, sans limites.  La désillusion a malheureusement été à la mesure de l’espoir :

Exemple : Voici l’écart entre la perception illimitée d’une connexion 3G IAM et la triste réalité : Le débit auquel vous souscrivez est à géométrie variable. Plus vous vous connectez, plus le débit est réduit.

GRAPHE 3 : Corrélation entre débit réel et consommation pour la 3G IAM

 
source : iam.ma

Pour mieux comprendre l’impact de ce bridage de débit, il faut rappeler aux 3 opérateurs nationaux que Youtube est le 3ème site le plus visité au Maroc après Facebook et Google (Source Alexa.com). Une vidéo au format .FLV (Format utilisé par le site de partage de vidéos) pèse 2MB /Minute : 4Go de consommation mensuelle (seuil à partir duquel le débit chute de 1.8Mbits/s à 0.5Mbits/s) équivaut à 33h de visionnage Youtube  par mois,  soit 1h par jour. On est bien loin de l’infini marketé et le rêve se transforme vite en cauchemar !

Comme si cela ne suffisait pas, la blogosphère Marocaine a relevé un curieux dysfonctionnement chez IAM ces dernières semaines : Le bridage  (limitation) du Peer to Peer (partage de fichiers entre plusieurs PC/Mac en réseau).
Un client Internet est en droit d’attendre une expérience Online sans concessions et de telles pratiques sont intolérables.

Le Peer to Peer étant, entre autres, utilisé pour l’échange de films et de musique, il est pointé du doigt par les grands majors de l’industrie musicale et cinématographique dans le monde. Maroc Telecom étant une filiale du groupe Vivendi Universal, on est aujourd’hui en droit de nous poser des questions quant à la motivation du bridage!

D’autres dysfonctionnements et abus ont été soulevés :

En Vrac :
  • Service clients des 3 opérateurs très médiocres
  • Service clients Payant (alors que le problème soulevé est imputable à l’opérateur)
  • Couplage obligatoire de la vente de certains produits (ADSL + Fixe…)
  • Non résiliation d’un abonnement demandée par le client qu’après plusieurs relances (et facturation de la période entre les deux dates)
  • Appels avec interconnexion entre opérateurs qui n’aboutissent pas toujours (surtout dans le sens IAM et Meditel VERS INWI)
  • Absence de recours en cas de facture contestée par le client (L’interruption des émissions d’appel intervient manu militari en cas de non paiement dans les délais)
  •     


Le rôle de l’instance de régulation : ANRT

Les internautes ont signalé l’absence totale de l’ANRT dans la protection des consommateurs des services de télécommunication.


Son rôle aujourd’hui se résume à arbitrer entre les opérateurs sur les tarifs d’interconnexion entre eux !
Quel rôle joue l'ANRT dans le contrôle des pratiques des opérateurs télécoms ?
Quid du dossier dégroupage ?


Proposition d’introduire des personnes représentants les consommateurs dans les instances de décision de l’ANRT.
Proposition d’un audit opérationnel de l’ANRT, son silence sur cette situation est plus que suspecte voire coupable.
En parallèle, la presse a fait l’écho d’une grève décidée par les cadres de l’ANRT demandant le départ du directeur général et plus de transparence dans le travail de l’ANRT.
Tous ces informations confirment une seule chose : un statu quo des tarifs pratiqués par les trois opérateurs.
L’agence de régulation (ANRT), le gouvernement et le parlement doivent jouer leur rôle et enquêter sur cette situation anachronique : le Maroc a été précurseur en matière de téléphone et malgré cela, il reste le plus cher dans le monde arabe !

La question qui se pose : y a-t-il entente sur les prix entre les opérateurs pour maintenir cette situation au détriment des consommateurs ?

Les contributeurs demandent une enquête parlementaire sur le secteur télécommunications à l’instar de l’excellent travail parlementaire réalisé sur le secteur des médicaments

et ensuite ?

la mobilisation continue pour contraindre l’autorité de régulation (ANRT) et les opérateurs de télécommunication à respecter leur cahiers des charges.

Prochaine étape : une rencontre réelle entre blogueurs et internautes pour décider de la suite 
·        Manifestations devant l’ANRT et les sièges sociaux des opérateurs de télécommunications ou d’autres actions à convenir,
·        Journées sans téléphone GSM,..

Marouane HARMACH avec l'aimable contribution d'un "priceless" qui préfère garder l'anonymat ! 


Rappel : Ce billet est une contribution collective, libre de droits : Copiez/collez ce texte sur vos blogs si vous supportez l'initiative.
N'oubliez pas de laissez l'adresse de votre blog dans le commentaire pour suivre les publications !
contact : marouane.harmach(@) gmail point com

 
Design by Free WordPress Themes | Bloggerized by Lasantha - Premium Blogger Themes | Hot Sonakshi Sinha, Car Price in India