samedi, avril 23, 2011

Contribution citoyenne collective au débat sur la reforme constitutionnelle



Ce qui suit est le texte de propositions auquel j'ai contribué, avec trois autres personnes, dans le cadre de notre participation aux auditions de la Commission Consultative de la Réforme de la Constitution.


Contribution citoyenne collective au débat sur la réforme constitutionnelle
Avril 2011

Nous avons été invités par la commission chargée de la révision de la constitution pour y donner notre avis.
En acceptant cette invitation, nous étions conscients de prime abord de nos limitations techniques et juridiques.
Si les instances qui ont fait leurs propositions à la dite commission (partis, syndicats, association, ONG…) disposent en leur sein des compétences capables de traduire des idées de fond par des recommandations directes sur le texte de la constitution, nous étions, nous autres, invités à titre intuiti-personae, en tant que jeunes citoyens.
Jeunes nous le sommes assurément, Jeunes plus pour longtemps, certainement.
Nous pensons notamment à d’autres jeunes, à travers le mouvement du #20fev, sans lesquels nous n’aurions certainement pas eu à écrire cette contribution.
Notre participation, dans ce cadre, ne se veut pas une savante contribution à cette commission (nous n’en avons ni la volonté, ni la compétence, encore moins la prétention), mais plutôt comme une expression des ambitions que nous nourrissons individuellement et collectivement pour le futur de notre pays.
Notre participation ne s’inscrit pas non plus dans une démarche de légitimisation de cette commission ni de sa décrédibilisation. Nous laissons aux acteurs politiques et associatifs le soin d’évaluer la méthodologie, d’y adhérer ou de la réfuter.
Notre participation se veut uniquement et exclusivement citoyenne, car nous pensons que la commission, en nous invitant, nous donne une occasion unique de nous exprimer en notre nom, âme et conscience, tout en espérant que d’autres partagent notre vision.
Ceci est un texte collaboratif et libre.  Nous y mettons, à défaut de valeur ajoutée intellectuelle, une sincérité éthique.

*    *    *

Ne pouvant pas aborder les détails techniques du texte, nous avons choisi d’élaborer les principes généraux que nous voulons pour le Maroc de demain. Des principes que nous appelons de nos vœux, puisque nous croyons aux institutions, nous croyons en l’État, nous croyons au Maroc.
Il y a dix ans, l’avènement du nouveau règne a nourri beaucoup d’espérances. L’émergence de nouveaux espaces de liberté  et la naissance d’une véritable dynamique de changement à la tête de l’État nous ont poussé  à croire en l’imminence d’un changement dans notre pays. Nous avons, chacun à son rythme, perdu confiance et assisté  impuissants  à l’essoufflement de cette dynamique.
La « transition démocratique » prenait fin pour céder la place à un système que nous pensions révolu.

De la Constitution actuelle
Toute personne s’étant penché un tant soit peu sur la constitution actuelle le concédera sans trop d’effort : d’abord, ce texte est largement perfectible, ensuite, certaines dispositions actuelles –plusieurs même- sont tout à fait compatibles avec la pratique démocratique.
Toutefois, la même personne reconnaîtra tout aussi bien que de larges pans de cette constitution, texte censé représenter la loi suprême du pays, se retrouvent en l’état d’un simple formalisme.
Les institutions, qui y sont retranscrites, sont régulièrement bafouées, ignorées et délestées de leurs prérogatives, y compris celles qui y sont explicitement mentionnées. Citons à titre d’exemple les ministres dits de souveraineté : une pratique établie alors même que le texte constitutionnel actuel prévoit une équipe gouvernementale nommée sur proposition du Premier ministre. D’un autre coté, certaines de ces institutions n’ont pas vu le jour, ou ont été créées très  -trop- tardivement. Le Conseil Économique et Social en est la parfaite illustration.
La constitution actuelle  est  pour nous la preuve qu’une révision ou simple réécriture du texte suprême ne peut être une fin en soi. La révision constitutionnelle, si elle se limite à sa dimension technique, ne serait qu’un effort consenti en vain
La véritable réforme, que nous, signataires de ce texte, appelons de nos vœux, est une transmission de pouvoir vers l’essence même d’une nation : ses citoyens.

Du Maroc et et de ses Hommes
A l’aube de toute réforme politique, voire démocratique, la même question ressurgit : le peuple Marocain, dans le sens large, est-il suffisamment prêt à jouer pleinement son rôle de Citoyen ?
Le citoyen marocain est-il prêt pour la démocratie ?
Au-delà d’un chauvinisme béat, nous sommes obligés de le reconnaître, même si ça peut paraître élitiste, que la citoyenneté au Maroc souffre de nombreux maux.
En succombant à une forme de pragmatisme de facilité, nous serions tentés de prôner une gradualité et une progressivité vers une démocratisation à moyen, voire long terme. Les enjeux comme les risques d’un rythme accéléré étant trop grands pour être acceptés.
Cela étant dit, et avec tout autant de pragmatisme, ce discours a prouvé depuis l’indépendance  que ce ce rythme graduel, au  lieu de faciliter la transition, produit l’effet inverse et qu’au lieu d’une préparation du citoyen à ses responsabilités, on assistait à sa déresponsabilisation.
Personne ne peut arguer avec certitude de l’évolution des choses en cas de « démocratie subite ». Par contre, l’histoire de ce pays nous laisse clairement entrevoir le résultat d’une réforme transitionnelle, voire graduelle : contre-productive.
C’est pour cela qu’actuellement, nous prônons, non pas la transition, non pas la réforme, mais la rupture.

Des citoyens et de leurs droits
« Les droits et libertés des citoyens sont inaliénables.»
Nous nous référons par cette formulation aux traités internationaux et universels dont nombre sont signés, certains mêmes ratifiés par le Maroc.
Nous retenons par ailleurs, spécifiquement, la liberté de conscience des marocains dans son sens large et telle qu’universellement admis.
Nous notons aussi la liberté d’expression comme un principe suprême.

Du Roi et de la sacralité
Indépendamment de la terminologie : sacré ; inviolable ; respectable… Nous adhérons à ce que la personne du monarque ne peut être assimilée au « simple » citoyen.  
En ce sens, il nous est tout à fait accessible de comprendre que le Roi, de par sa fonction constitutionnelle, soit au dessus des lois et ne peut faire l’objet d’aucune équation qu’elle soit politique ou juridique. Il est et demeure, dans ce sens, le représentant suprême de la nation.
Cette sacralité, est donc intimement liée à une forme d’exercice des pouvoirs institutionnels. L’exercice du pouvoir suppose la justesse comme l’erreur, le droit d’évaluation revenant aux citoyens à travers le suffrage universel.
Nous réitérons donc notre appel à une transmission de pouvoir qui à notre sens est le principal garant de la sacralité du Monarque, tout en préservant aux citoyens le droit d’arbitrer les actions de leurs dirigeants et les pouvoirs pour lesquels ils les ont eux-mêmes mandatés.

Du pouvoir spirituel
Par définition, la spiritualité relève de la sphère privée. La liberté de conscience comme signalée ci-dessus est une composante essentielle des libertés constitutionnelles dont devraient jouir chaque citoyen marocain.
Dans la dimension historique du Maroc comme pays à majorité musulmane, il nous semble établi que la personne du Roi dispose d’une autorité spirituelle liée à cette religion. Autorité tout à fait concevable de préserver.
Toutefois cette dimension spirituelle n’est à notre avis envisageable que si elle cesse d’être un pouvoir imposable aux citoyens mais devienne une adhésion de ceux qui s’en prévalent.
Aussi, aspirons-nous à une réforme qui mette concrètement les jalons d’un Maroc laïc de par sa pratique du spirituel, garantissant une liberté individuelle, inspirée du concept du libre arbitre.

De l’arbitrage royal
Par son caractère « supra-pouvoir », le roi est à même d’exercer un arbitrage entre les pouvoirs institutionnels prévus par la constitution.  Il est tout à fait concevable qu’il demeure ainsi le garant de la stabilité de l‘architecture constitutionnelle à travers ses différents acteurs.
Toutefois, nous émettons le principe que cet arbitrage doit être motivé par un blocage institutionnel et que sa portée se limite à remettre aux mains des citoyens l’arbitrage ultime.

De la séparation des pouvoirs
Nous estimons que la séparation des pouvoirs devra être consacrée par la nouvelle architecture démocratique de la future constitution. L’esprit de la reforme  doit veiller à ériger de véritables murailles de Chine entre ces différents pouvoirs et mettre en place les « portes communicantes » et « les sentinelles » qui veilleront à ce que la permissivité tolérée entre les différents pouvoirs serve exclusivement les besoins naturels de coordination. Cette séparation claire doit bien évidement être prolongée aux personnes endossant ces pouvoirs. 
 
Du Pouvoir Exécutif
La sacralité du Roi, telle qu’annoncée ci-dessus, ne peut être en adéquation avec le concept de monarchie exécutive. Le pouvoir exécutif tel que nous le souhaitons est un pouvoir à mandat limité dans le temps et remis périodiquement en cause via le pouvoir législatif, le pouvoir judiciaire et in-fine par les citoyens eux-mêmes. 
La fonction de monarque reste dans notre esprit, en tant que constante de la nation, antinomique avec l’exercice d’un quelconque pouvoir exécutif. Ce pouvoir est donc pleinement attribuable au Premier Ministre, qui lui-même tire sa légitimité du suffrage universel. Les modalités de cette légitimité relèvent des détails  techniques, non moins importants.
Tout comme nous ne concevons pas l’existence de ministres de souveraineté, nous insistons aussi sur l’inclusion de la dimension sécuritaire dans les attributions du Pouvoir exécutif. 

Du pouvoir Législatif
Dans la même veine de l’ensemble de ce texte, le choix technique entre bicaméralisme et chambre unique ne nous semble pas être la priorité.
Il existe de nombreuses démocraties dans le monde qui ont tranché d’un côté comme de l’autre sans pour autant que les principes démocratiques ne soient remis ne cause.
A la limite, nous considérons que le bicaméralisme, peut constituer, lorsqu’institué à bon escient, une sorte de contre pouvoir intéressant dans l’exercice du pouvoir législatif.
Toutefois, notre conception de la situation actuelle du bicaméralisme « à la marocaine » est que le bon fonctionnement démocratique n’a pas été la principale motivation de cette formule. Bien au contraire, il a servi à l‘affaiblissement du pouvoir législatif dans son ensemble, et ce quelque soit la majorité du moment.
L’esprit de toute réforme des institutions du pouvoir législatif devra veiller à ce que cet esprit de contrepouvoir sincère et efficace soit pris en compte.

Des Forces Armées Royales
Par sa fonction, le Roi du Maroc est le chef suprême des armées en conformité avec sa fonction.
Toutefois la gestion budgétaire, administrative, organisationnelle…  relèvent du pouvoir exécutif, représenté  - faut-il le préciser- par un ministre de la défense qui fait partie d’une équipe gouvernementale dirigée par le Premier Ministre.  L’armée, même avec le monarque comme chef suprême, ne peut se soustraire au pouvoir du citoyen qu’elle est censée servir. 

Du pouvoir judiciaire
Pierre angulaire de tout système démocratique, l’autonomie institutionnelle et financière du pouvoir judiciaire nous semble clairement comme un impératif de toute révision constitutionnelle.
Le Conseil Supérieur de la Magistrature, dans ce sens, devra être le garant de cette autonomie, que nous voulons animer par un fort esprit corporatiste permettant aux magistrats de faire face à leurs responsabilités.
Car si actuellement au Maroc le pouvoir judiciaire en est un vis-à-vis des citoyens, il n’est pas considéré comme tel  devant les autres pouvoirs.
Indépendamment de son organisation, l’essence même de l’existence du pouvoir judiciaire, est de garantir, in fine,  au citoyen l’état de droits auquel il aspire. Le pouvoir judiciaire est à positionner dans ce sens comme un plein pouvoir, dans la mesure où il devrait assurer une protection concrète du citoyen.

Du Pouvoir Économique et Médiatique
Loin de nous l’idée de constitutionaliser une quelconque notion de pouvoir économique ou médiatique. Dans notre conception du Maroc moderne, l’économique est l’apanage des acteurs privés et le pouvoir médiatique est le contre pouvoir par excellence. Toutefois, ces « pouvoirs » doivent être régulés, règlementés et protégés des autres pouvoirs.
Il est utile d’avoir une architecture constitutionnelle qui garantit que ces pouvoirs servent les intérêts suprêmes de la nation.
Dans le domaine économique, un certain nombre de mécanismes existent : conseil de la concurrence, Instance de lutte contre la corruption, le CES, les régulateurs …… Il s’agit donc de doter ces instances des pouvoirs, des prérogatives, des moyens et de l’indépendance nécessaires pour qu’ils puissent fonctionner, agir, sévir et, in-fine, servir le citoyen
Dans le même esprit, nous pensons qu’il faille obligatoirement hisser  le service public audiovisuel  à un rang qui le rende imperméable aux tentations de récupérations politiques et économiques. 

De la diversité
Nous sommes conscients de l’importance de l’émergence et  de la consécration  de la diversité dans sa définition globale : diversité des genres,  diversité culturelle, diversité identitaire, etc. Dans tout processus démocratique et dans les bases même d’une société de droits, il nous semble primordial de préserver les acquis dans ce domaine et de les mener au niveau supérieur.
Cette diversité à laquelle nous aspirons, pour un Maroc riche de ses différentes composantes sociétales et identitaires,  se traduirait par la mise en place de mécanismes  culturels, éducationnels et juridiques garantissant les droits de la femme, conformément aux lois internationales en vigueur, et assurant leur totale inclusion dans les champs politiques et économiques.
Il est également de mise de protéger les minorités culturelles et ethniques ainsi que les personnes handicapées et de leur donner les moyens requis pour occuper une place conséquente dans la société marocaine, notamment par la promotion d’actions concrètes dans ce sens.


*     *     *

Sans avoir le moins du monde la prétention d’avoir été exhaustifs ou pertinents, nous espérons que ces propos aient d’abord réussi leur mission de clarté et qu’ils expriment sans ambages l’esprit de notre contribution.
Nous rajoutons à nos espoirs (et ils sont nombreux), celui de voir votre commission aller au-delà des sentiers battus et du « déjà-vu ». Aussi technique soit-elle, nous pensons que cette commission peut, dans le cadre de l’objectif de fédération qui lui est dévolu, disposer d’une marge de manœuvre qui permettra de poser les jalons d’un Maroc Nouveau pour les générations futures.
Nous espérons que les livres d’histoire qui seront enseignés à d’autres générations, celles de nos futurs enfants, retraceront objectivement le travail de cette commission comme l’un des travaux majeurs d’après l’indépendance.


17 comments:

laseine a dit…

Je constate (en me limitant aux débats entre gens de bonne foi) que les trois points qui peinent vraiment aujourd'hui à dégager un consensus sont :
1 - L'articulation Religion/Etat (pour ne parler ni de commanderie des croyants ni de laïcité)
2 - Les droits des minorités (ethniques, linguistiques, culturelles, religieuses, sexuelles ...)
3 - La liberté de culte ou de non culte
4 - La place de l'Amazigh dans la future constitution

Ce texte traite du premiers point mais reste à minima et assez vague sur les autres points malgré les généralité du chapitre "De la diversité".

hmida a dit…

cette contribution vaut ce qu'elle vaut mais elle a l'avantage d'exister!


nous sommes loin des slogans vides mais criards : enfin de la matière à réflexion!

continuez; vous vous êtes engagés dans une nouvelle manière de faire de la politique!

pro-20 Février a dit…

Nous voulons que le Roi ne gouverne plus. Il lui suffira de régner. Voilà le vrai point de blocage.

Sinon, les simulacres "d'approche participative" ont été rejetés par le mouvement des jeunes du 20 Février, des différents partis politiques et diverses organisations non gouvernementales.

De plus le discours du 09 Mars 2011
n'a jamais fait référence à des consultations par la CCRC de citoyens marocains à titre intuiti-personae.

Nous regrettons que la discipline et le respect des décisions du mouvement du 20 Février ne soient pas observés par des citoyens sensibles à notre démarche qui participent de surcroit à nos différentes marches mais nous sommes vigilants et prets à tout faire pour que les pressions et l'entrisme entrepris par les agents des services ne nous dissuadent pas d'arriver à notre but ultime.

Houdac a dit…

@pro-20 Février: première réaction en lisant votre commentaire est "l'énervement", après en y réfléchissant et en demandant à des gens DANS le mouvement, j’ai 2 points pour vous répondre:

1.Si vous avez lu le texte (j’en doute !) c’est écrit on parle en notre nom, âme et conscience ! ça veut tout dire !

2.Le message (et sa formulation surtout) ne peuvent provenir du mouvement 20 fév. Prière donc de changer votre pseudo, car in fine, je me retrouve plus ‘Pro’ que vous !

Pro-20 Février a dit…

Si tu étais vraiment pro mouvement 20 février tu ne serais pas allée à cette commission jouer la figurine cautionnant une mascarade. Il me semble que tu ne maitrise pas l'enjeu et je ne suis pas le seul à le penser. Ceci étant dit, il s'agit surement de ton libre arbitre et personne à part toi n'en est le maitre.

Houdac a dit…

@Pro 20 Février: Merci de l'avoir enfin compris : Le libre arbitre ! Si c'est bien pour ça que 20 fév milite, sache qu’il prévaut sur tous les autres principes!

Donc décide à quel niveau tu es pro? T’arrêterais-tu aux détails ou épouserais tu la philosophie et la liberté à laquelle on aspire.

Une fois l'exercice fait, ou présente tes excuses (aux vrais pros 20 février) ou deviens un pro 30 février, ça te siéra mieux.

pro-20 Février a dit…

Faut-il te faire un dessin pour que tu puisses comprendre que ta démarche citoyenne va à l'encontre de la position officielle du mouvement des jeunes du 20 février qui est le boycott pur et simple de la CCRC ?

Elle est où la cohérence et la logique dans ton raisonnement ? ou tu soutiens le mouvement du 20 Février et tu respectes les décisions prises en son sein ou tu ne soutiens pas le mouvement du 20 Février et tu as amplement le droit d'exercer ton libre arbitre en rencontrant la CCRC.

Houdac a dit…

Monsieur le vénéreux (pseudo) pro-20 février: vous savez quoi? je m'en tappe de ce que vous pensez, car c'est illogique de penser que je donnerais plus de valeur à la position d'un mouvement (ce que vous déclarez n'engage que vous d'ailleurs) qu'à mon propre jugement (libre arbitre c'est ça monsieur, révisez!).
Et du coup, merci pour tous vos commentaires. Si c'était à refaire je le ferais encore (aller voir ccrc) et je continue à supporter 20 février (on se voit à 19h? question d'en débatre réellement?!)

kb a dit…

ma réponse en commentaire était trop longue pour passer ici...aussi la réponse est chez moi

http://www.kbaratinage.com/?p=1603

Pro-20 Février a dit…

Non merci. Je vous laisse entre vous avec la clique de Bigbro. Bonne entente !

Houdac a dit…

@KB, je lirais et te dirais (mais il me faut mon dico à la maison ;))

@Pro 20 février, dommage! J'allais proposer au siège du PSU pendant l'assemblée du mouvement, ça commence à 19h. Sinon faut pas impliquer bigbro, il fréquente pas 'ces gens' mais moi si! :)

hmida a dit…

L'intervention du respectable militant pro-20-février montre tout le chemin qu'il nous reste à faire pour parvenir à une vraie démocratie!

Anonyme a dit…

-Pourquoi un état laîc?
même etant un etat musulman, on est loin de l'islam. Mais on oblige pas les gens à aller à la mosqué ni les femmes à se voiler.
et je pense que si nous adoptons la laîcité, il viendra un jours ou on fermera les mosqués et on obligera nos femmes à se dévoilé( c'est déjà arrivé dans des pays plus démocratique que nous, plus libre et plus laîc).
-Droits des minorités...
Vous voulez quoi, donnez des droits au gay et transexuel?
si oui donnez nous le droit de renier notre marocanite.
-2eme langue officielle, je ne suis pas contre les berberes ni contre leur dialect, mais je suis contre le dialect berbere comme langue officielle."On a déjà suffisament de probleme avec les préposés des guichets de l'état et vous voulez qu'on trouve une personne qui ne veux parler que le berbere, c'est une langue officielle, on fait quoi alors."
c'est juste un exemple
Je constate qu'on veux juste renier notre religion officiellement pour être brancher comme les autres.
Eclairer moi si j'ai tord.

Houdac a dit…

@Anonyme, Merci pour votre commentaire. Mes réponses :

1.Maroc Laic: justement dans le sens ou on garanti qu'un jour on n'arrivera pas à ce que vous décrivez : ni obliger les gens à faire leur prière, ni fermer les mosqués : garantir un état de droits où chacun trouvera son dû et agira en son âme et conscience, libre arbitre.

Nous avons bien dit : « cette dimension spirituelle n’est à notre avis envisageable que si elle cesse d’être un pouvoir imposable aux citoyens mais devienne une adhésion de ceux qui s’en prévalent. »

2.Droit des minorités : oui on veut leurs droits aux homosexuels et transsexuels, comme nos droits à nous autres qui ne le sont pas. Leur renier leur marocanité à eux c’est ouvrir un jour la porte à ce qu’on la renie à d’autres. Si vous estimez que vous avez besoin qu’on garantisse vos droits de citoyen marocain, admettez d’abord ceux de vos concitoyens.

Sinon les minorités ne sont pas que d’ordre sexuel, les handicapés par exemple sont aujourd’hui lésés dans notre société (ne serait-ce que leurs déplacement). Si vous estimez aujourd’hui que vous ne changerez jamais d’identité sexuelle, rien ne vous garantisse que dans l’heure qui suive vous ne seriez pas un handicapé…à méditer !

3.Amazigh comme langue officielle ? Oui ! ça va générer des problèmes ? probablement ! Mais dans la même logique de n’importe quel droit citoyen on ne peut le renier en se justifiant des entraves qu’on aura à l’appliquer. C’est un droit du marocain amazigh et ça l’est donc pour tous les marocains, si on estime aujourd’hui qu’on est un seul peuple uni de Tanger à Lagouira, n’est ce pas ?

Anonyme a dit…

Le libre arbitre dont vous faite allusion est déjà appliqué dans notre pays sous la tutelle d'un état musulman.
Ce qu'il faut en plus c'est un état de droit ou toute personne peut s'éxprimer et dire ce qu'il pense à haute voix, mais, état de droit dans le vrais sens des choses, pas à l'encontre de la nature humaine" homosexualité, transexualité" c'est contre la nature humaine.J'estime que cette minorité à besoin d'aide et de soutien par des professionelles afin qu'ils puissent s'épanouirent dans les normes de la dignité humaine.
Et bien sûr pour les autres minorités, handicapé ou autres doivent avoir les mêmes droits et notre respect ainsi que la priorité dans pas mal de chose.
Vous dite uni, il faut être uni sous le même emblème, sous le même drapeau et avec une seul langue officielle, n'empeche que la diversité dans toute chose peut l'enrichir.
Je vois que les autres pays s'unissent de plus en plus et par cela ils progressent, alors que nous, un seul pays, on est entrain de diverger pour être diviser...
Merci

Yassine a dit…

Bonsoir, je commente ici pour la première fois et aimerais tout d'abord mettre l'accent, très fortement, sur la complexité de la question de la réforme de la constitution. L'équation a un nombre si impressionnant de paramètres qu'elle admet nécessairement une infinité de solutions. Mais évidemment, il suffit de trouver quelques constantes, quelques principes indéboulonnables et on restreint ce nombre de solutions. Et c'est sûrement là-dessus que ça bloque, certains s'attacheront à des sacralités, d'autres à des principes plus généraux en prônant une laïcité etc, et je ne m'épancherai pas tant la liste des domaines de discordance est longue et complexe...

Je ne dirai qu'une seule chose, qui me semble importante, et que semblent oublier certains.


Comment peut-on être assez fataliste pour croire qu'il suffise de laisser aux marocains la possibilité de décider en leur âme et conscience ce qu'ils comptent faire de leur spiritualité, pour qu'on se dirige inexorablement vers la fuite des musulmans de leur religion, vers des débordements de "fasaad", et autres...Quelle est cette religion qui s'inquiète de ne pas être imposée à tous de peur d'être jetée aux oubliettes? Le cheminement spirituel est souvent un long périple semé d'embûches, et qui ne mène pas nécessairement là où l'on croyait aller, même si c'est finalement le cas parfois.

Et le souci, quel est-il? Nous sommes dans un pays qui a décidé, porté par une politique très bizarre, de nous désalphabétiser. Mais le véritable illétrisme ne se résume pas à "lecture/écriture", il y a également "commenter", "ne pas être d'accord", "argumenter". Où nous apprend-on l'esprit critique dans ce cursus immuable que nous impose l'éducation nationale de ce pays?

Je fréquente depuis bientôt deux ans une population de futurs ingénieurs en tout genre, génie civil, hydraulique, informatique et j'en passe...eh bien force est de constater que cette élite "technique" du pays, normalement formée à l'école du raisonnement logique, en parfaits cartésiens, cette élite, je la vois patauger (une grande majorité du moins) dans une confusion absolue, dans une peur pleine de fébrilité, dès qu'il s'agit d'engager une discussion d'ordre spirituel ou politique. Ils se mettent alors souvent sur la défensive, assénant des arguments d'autorité, là où, quelques minutes plus tôt, ils vous expliquaient par A+B les erreurs que vous faisiez en bâtiment, hydraulique, énergies et j'en passe.

Lorsque l'enseignement ne sera pas orienté à la guise de ceux qui nous gouvernent, lorsque l'islam sera devenu un choix et non une obligation, il pourra enfin réellement être la belle tradition d'un pays comme le notre, car une tradition, ce n'est pas nécessairement une institution ou un devoir absolu, et je pense en écrivant ces dernières lignes à tous ceux qui, dans leur volonté de trouver un sens à leur vie, se sont questionné sur toutes les religions autres que la leur, mais également sur la leur, puis se sont cultivés, renseignés et approfondis avant de trouver la paix véritablement, et après mûre réflexion, avec évidemment un brin d'intuition profonde, dans leur religion "tradiotionnelle" parfois, ou pas hein mais ça, c'est une autre histoire.

Anonyme a dit…

La liberté de conscience? Non, madame! Ceci est un pays islamique. Si l'islam permettait la liberté de conscience, ca se saurait.

Le Coran et la Sunnah encouragent les musulmans a subjuguer les polytheistes. Ils interdisent egalement l'apostasie, voire imposent la peine capitale dans ce cas.

Regardez la verite en face. 8ad la schizophrenie diyal walou 8iya li kharja 3lina.

 
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