lundi, mai 29, 2006

Flip le chat de gouttières (4)



L’image marqua Philippe au plus profond de son âme, et c’est ainsi que ressurgirent les souvenirs…

Il avait d’abord l’impression d’avoir vu cette scène quelque part dans le temps passé, mais ensuite, les images devinrent plus claires, les visages plus limpides, les voix criardes plus familières.

Le Bel, pensait devenir fou. En lieu et place de cette femme au foulard décrépi et de son chenapan d’enfant, il vit s’installer devant lui l’image d’une femme attendrissante, d’un enfant capricieux, pleurant à chaudes larmes pour un jouet, pour lequel, Philippe le ressentait de plus en plus intensément, il vouait le plus grand amour.

Philippe resta cloué à sa place pendant un long moment, la femme et son enfant s’éloignèrent et avec eux leur vacarme strident, mais les images s’incrustaient de plus en plus dans la petite tête, qu’il croyait perdre, du pauvre chat désarçonné.

Une lumière, une brèche de lucidité, incita soudain Philippe à chasser ces images perturbantes, à respirer lentement et à réfléchir plus calmement.

Quand il reprit ses esprits, Philippe se retrouvât submergé par des souvenirs lointains, il se vit vivre dans une maison ensoleillée, peinte en un blanc flambant qui contrastait avec le bleu azur des fenêtres. Une femme habillée d’une longue robe à capuchon telles celles qu’il a vues au port et chaussée de ces mêmes chausse-pieds en forme de triangle, rentrait, un panier regorgeant de légumes, de fruits et d’autres friandises, à la main, fermant la porte avec douceur, l’appelant- comment déjà ?- avec sa voix chatoyante pour lui servir un poisson cru sur son assiette…

Philippe n’en revenait pas. La scène portait en elle tant de détails, tant de vérité, qu’il était certain de l’avoir déjà vécue !

Une idée saugrenue lui vint inopinément à l’esprit. Il avait entendu dire qu’un chat disposait de sept vies qu’il pouvait dissiper à loisir, jusqu’à la dernière, son ultime chance, mais dont il gardait peu, ou prou, le souvenir.

Serait-ce bien l’une de ses vies antérieures qui s’impose ainsi à son présent, un présent qui n’est d’ailleurs guère rassurant et qu’il sacrifierait sans remords à un souvenir d’un délicieux repas au poisson frais ?

Le voleur de Crésus















L’incident s’était produit au VIème siècle de l’ère chrétienne, un malin voleur s’était introduit dans le palais de l’homme le plus riche de son temps, Crésus roi de Lydie (actuelle Turquie) en lui dérobant une broche et une pièce de monnaie…

Evidemment Crésus n’a pas tiqué, mais le musé turque d’Usak si !

Deuxième version des faits : le musé d’Ankara vient de se rendre compte qu’une broche et une pièce de monnaie du trésor de Crésus avaient été remplacées par des reliques.

L’histoire peut paraître au premier abord assez banale. Combien d’objets d’art de valeur inestimable ont été volés au fil des siècles, sans jamais être retrouvés, me diriez-vous ?

Mais attendez, les objets volés faisaient partie d’une collection que le musé métropolitain de New York avait acheté dans les années 60 et qu’il a dut céder au musé turque après 30 ans de batailles juridiques...tout en sachant qu’il y avait deux reliques dans le fameux trésor de Crésus !

Et maintenant c’est au tour du musé d’Usak de le découvrir !

C’était juste pour dire, qu’à vouloir atteindre la lune on s’écrase, la tête première, sur le sol dur, ou pour être plus limpide, il ne sert à rien de chercher à être riche comme Crésus si l’on est con comme la lune…


Houda…lunatique et fauchée

mardi, mai 23, 2006

Femme de lumière


Emilie du Châtelet

Dans sa dernière livraison, « The economist » m’a fait découvrir pour la première fois Emilie du Châtelet. L’article évoque une femme qui était non seulement l’amante de Voltaire, mais un des esprits les plus brillants des lumières.

L’article se base particulièrement sur l’étude faite par un certain David Bodanis et publiée dans son livre « Passionnate Minds : The Great Enlightenment Love Affair ». Il présente Emilie comme une des plus intelligentes femmes de son temps. Elle a, notamment, traduit les ‘principia’ de Newton et a démontré plusieurs de ses théorèmes qui ne l’avaient pas été.

Il parait même que la fameuse c² (célérité de la lumière), Einstein l’aurait directement tirée de des recherches d’Emilie pour nous pondre la célébrissime formule E=mc².

Voilà ce qu’il en est de l’article, sans aller trop dans les détailles de la vie d’Emile, morte à l’âge de 42 ans d’une infection suite à une grossesse. Elle était enceinte de son amant, un jeune poète, après qu’elle ait « largué » Voltaire, le froid, le frigide, le trop brillant Voltaire.

Cet article n’a fait qu’attiser ma curiosité, j’ai donc fais illico presto ma petite enquête !

Après avoir parcouru quelques liens…j’ai découvert que je suis une grande INCULTE !!! Comment ai-je fait pour ne jamais en avoir entendu parlé ?

Bref, je m’en vais de ce pas…chercher un peu de lumière pour la former en halo autour de ma petite tête !

Houda…dans l’obscurité.

lundi, mai 22, 2006

Cours Forest cours!



No no, pas de Forest cette fois…que des hlima, fatima, souad, siham, nadia,…Nawal !

Les femmes marocaines ont couru ce dimanche dans les grands boulevards de Casablanca, pour le fun, pour marcher (courir?) entre copines, pour chanter à 20 000 voix, pour scander des « sla ou slaam 3la rassoullah » en courant (exclusivité marocaine !), pour se déhancher devant les caméras du monde entier (on a même vu une caméra PBS )…mais aussi pour former le plus grand rassemblement exclusivement féminin, si ce n’est un Boudarbara qui a toujours le vent en poupe (le nombres d’autographes signés faisant foi) et un Bassir 'hou hou' (désolée je ne peux pas m’en empêcher) !

Bref, c’était drôle et surprenant…et pour le garçon manqué que je suis souvent, c’était une occasion en or de retrouver cette part féminine désinvolte, amusée et amusante…

Vivement l’année prochaine…

…Et merci qui ?


(Merci à Nawal El-Moutawakil bande d’ignares :))

PS : Ne cherchez pas, je suis pas sur la photo…mais mon téléphone si ;)

mardi, mai 16, 2006

Flip le chat de gouttières (3)



Il courut et continua à le faire sans connaître vers quoi il allait, mais savait pertinemment ce qu’il fuyait et ça lui suffisait pour puiser dans des sources d’énergie inépuisables.

Philippe fuyait un destin certainement macabre mais allait vers un autre incertain et nébuleux. En courant avec un effroi qu’il n’avait connu auparavant, il ne remarqua pas qu’il en fût arrivé à quitter le port et avec, cette cohorte d’hommes et de femmes pour le moins dire étranges, qui peuplaient les quais telles des sauterelles affamées dans un champ de blé.

Quand il repris conscience du monde autour de lui, Le Bel n’entendait plus que les battements affolés de son cœur. Cela lui prit un bon moment pour pouvoir ouïr le vacarme de cette rue bondée de charrettes et de vendeurs ambulants. Il a sûrement du atterrir encore au mauvais endroit. Désormais, Philippe savait qu’il n’arriverait probablement pas au bout de ses peines, ou plutôt de cette mauvaise aventure qui prend plutôt l’allure d’un cauchemar abominable.

Il se résignât cependant à marquer une pause pour essayer de reprendre ses forces sous la douce tiédeur de l’ombre d’un arbre gigantesque. Il resta là de longues minutes à contempler les gens qui allaient et venaient dans un tourbillon de poussière, faisant ressembler la vaste place à un véritable champ de bataille.

Une scène retint particulièrement son attention.

La femme était vêtue d’une sorte de sac l’enveloppant toute entière, avec sur la tête un foulard dont les couleurs avaient disparu à coup de soleil tapant sur le crâne. Elle tirait par les bras un môme qui criait et pleurait dans un vacarme faisant tourner la tête à tous les passants. Le garçon pleurait des yeux, des narines et même de sa bouche sortait un liquide telle l’écume...

vendredi, mai 12, 2006

Se ressourcer...


Poème manuscrit de Louis Aragon

Françoise Sagan me fait me ressourcer en envie d’écrire, en rêveries solitaires, en mots, en situations amusantes et surtout en un peu de moi.

J’ai terminé il y a quelques jours « derrière l’épaule », un livre où Sagan s’éloigne de ses histoires d’amour, des ses histoires de vies insolites et de personnages chargés d’émotions pour raconter l’histoire de ses livres.

Elle aborde avec un style doux et amusant, la chronologie de ses livre, depuis le premier qui a fait son succès, si ce n’est carrément la légende ‘Sagan’, « Bonjour Tristesse » en passant par ces innombrables romans, des plus réussis, aux échecs retentissants.

Je ne vais pas m’évertuer à résumer son livre (qui raconte tous ses livres), car ça serait juste de la répétition médiocre et ennuyeuse.

Je voudrais par contre parler de moi, de ces histoires que je n’ose encore raconter, de ces livres dont je ne trouve toujours pas les personnages, ni les événements. Mais là aussi, je suis incapable de le faire, pour une raison logique simple. Si je pouvais en parler je l’aurais d’abord fait…chose qui n’est pas !

Néanmoins, j’ai dans l’esprit des mots d’émerveillement, d’envie de lire encore, de m’imprégner complètement de l’œuvre de Sagan et ne plus en sortir.

Je me souviens de mon premier contact, si l’on puisse dire, avec Sagan. J’ai eu un mal fou à finir la dernière page de « Bonjour tristesse », car pendant l’heure où j’ai connu Cécile, ses sources de tristesse, de bonheur, elle m’a acquise, m’a ensorcelée et a tout simplement fait de moi une âme errante dans l’univers de son histoire que je ne voulais plus quitter.

L’autre jour par contre, j’éprouvais une joie immense en finissant « derrière l’épaule »…durant toute ma lecture, je n’avais qu’une envie…laisser mes doigts se balader sur mon clavier sans retenue aucune.

J’avais un désir pressant…d'écrire !

Chanson sans mémoire
Amour imité
Comme un vin sans boire
Comme un coeur jeté
(Aragon)

jeudi, mai 11, 2006

Comme une envie



Voler encore
Voler toujours
Vers le refuge de son corps
De nuit comme de jour

La nature humaine aussi limpide peut-elle être, par moment, cache des secrets insondables.

On se pose souvent la question de ce qu’on a pu acquérir, de ce qu’il nous reste à conquérir, mais on oublie continuellement de s’arrêter sur ce qui est à portée de notre main, ce qu’on néglige parce qu’on le croit déjà acquis.

Mes doigts tapotent sur le clavier sans grande détermination, sans idées claires, sans ambition aucune d’écrire un texte cohérent, mais ils continuent à cliqueter dans un flux ininterrompu.

Il se fait que mon cerveau communique directement avec mes doigts sans trop me demander mon avis.

J’aurais voulu écrire des sentiments, décrire des sensations, mais mon sur-moi (ou alors le fait que je sache que je ne suis pas une inconnue pour tout le monde…) m’empêche de le faire. Devrais-je peut être inventer un autre Hammam ? Ah qu’il me manque mon hammam, toutes ces femmes devenues mes amies, mes confidentes…ou le contraire.

Je vous le disais bien que la nature humaine était étrange.

Je vais probablement m’inventer un nouvel espace pour raconter cette étrange sensation de me sentir étrange.

Si je disparais…ne cherchez pas trop, je serais quelque part confinée dans un joli blog avec comme seule compagnie…des vers.

mercredi, mai 10, 2006

Je me souviens des jours anciens…


'Tipaza' - Luc BOIVIN

…et je souris.

Je souris au souvenir d’un récent voyage sur la route des milles kasbah…

Je souris à un souvenir plus lointain d’un autre voyage sur la route des milles kasbah…

Et je continue à sourire pour tous les souvenirs.

Mais là je laisse voguer mes yeux, mon sourire et mes rêveries de fillette endormie au souvenir d’un Alger, d’un port, de quelques lumières sur la baie, d’un téléphone et d’un amour qui naît pour envahir mon cœur de bonheur…

Il y a tant de souvenirs qui m’accompagnent et me rejettent dans une profonde solitude…

Je pourrais écrire un livre sur la solitude. Cette solitude que je suis allée chercher au loin pour sceller le pacte secret de toujours nous tenir loin, elle loin de moi, moi encore plus loin d’elle.

Loin de moi amie solitude. Tu as été mon autre moi, ma confidente, la voix douce d’une conscience qui se meut au rythme du soleil. Tu m’as remplie d’un bonheur exquis, savoureux et tellement insolite. Bonheur d’être face à moi-même, plénitude de planer au dessus de mon propre corps pour m’observer vivre.

Aujourd’hui, je voudrais vivre sans trop m’observer.

Je voudrais juste savourer…

…en me souvenant des jours anciens, en me délectant du moment présent !


Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l'heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure

 
Design by Free WordPress Themes | Bloggerized by Lasantha - Premium Blogger Themes | Hot Sonakshi Sinha, Car Price in India