mardi, septembre 11, 2007

L'ombre du chien

On ne l’a jamais vu sans son chien.

Deux ombres vaguant au gré du soleil, se confondant, se mirant l’une dans l’autre.

Le vieux molosse avait quelque chose d’attendrissant et d’effrayant à la fois. Le vieux, lui, n’avait rien de particulier que l’air attendrissant et effrayant de son chien.

Ils passaient le plus clair de leur temps dans les cimetières. Las et nonchalants, ils erraient sans but, s’asseyaient ici ou là, dormaient sous l’ombre généreuse d’un arbre ou s’adossaient, rêvassant sous le soleil brulant, à la tombe d’un inconnu.

Ils assistaient à tous les enterrements. Le vieux pleurait tout son jus. Le chien aboyait tristement. Les deux ombres se confondaient. Ils ne pleuraient pas le mort, mais la parcelle de terre qu’il leur a dérobée. Le cimetière devenait de plus en plus étroit, de plus en plus peuplé de morts inconnus.

On ne les a jamais vus après la tombée de la nuit. Les ombres de la vie s’éclipsaient et les leurs s’évanouissaient dans les couleurs mitigées du soleil couchant.

Un jour ils s’adossèrent hasardeusement à la tombe d’une jeune fille morte dans son sommeil. Ils ne quittèrent jamais plus cette tombe.

La tombe, la morte, le vieux et son chien étaient protégés par l’ombre délicieuse d’un grand arbre solitaire. Des fleurs sauvages avaient poussé tout autour et une odeur de musc embaumait l’air.

Les saisons se succédaient, mais l’arbre ne perdait pas ses feuilles, ni les fleurs leurs odeurs.

Ils fussent pendant de longues années la curiosité de la ville. Les gens spéculaient et jasaient sur leur étrange relation, leurs ombres indissociables et leur attachement infaillible à la tombe de la jeune fille. Ils finirent par les oublier.

On les avait perdus de vue pendant de longs mois, quand enfin le vieux apparu seul vaguant dans les rues aux heures désertes de l’après-midi.

On apprit que le chien avait périt. L’ombre du vieux avait disparu mais celle du chien continuait à le suivre.

Sur la tombe de la jeune fille on pouvait distinguer l’ombre généreuse du grand arbre mêlée à une forme humaine.

2 comments:

Anonyme a dit…

Bon... chai pas où tu veux en venir là mais c'est un peu tristounette... belle mais tristounette qd mm... Donc sors un peu et profite des dernières chaleurs de l'été... hhhh

Anonyme a dit…

lala houda

ramadan moubarak said b sa77a wa salama wa bach ma tmaniti inchallah

 
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