lundi, avril 30, 2007

Flip le chat de gouttières (6)


Résumé des épisodes précédents : Philippe est un chat appartement à un français, M.U. , qui vient d’arriver au port de Tanger. Le chat se perd dans le port et s’en va déambuler dans la ville où il fit la rencontre d’une bande de chats de gouttières…




Il courut encore jusqu’au coucher du soleil.

Epuisé, il se laissât aller à un léger somme vautré à même la chaussée. Ce fut une aubaine de ne pas se faire écraser par des talons inopinés ou des plantes de pieds géantes transportant un quelconque malotru.

Il eut beaucoup de chance en ce jour qui a mal commencé, lui Philippe, chat du vénérable M. U. lui-même descendant avéré de Philippe le Bel roi de France.

Au réveil, Philippe se retrouva entouré de la même cohorte de chats miteux qu’il avait rencontrés quelques temps auparavant.

Ils étaient tous là à l’épier bizarrement en papotant.

- N’est-il pas un peu bizarre ce Flip ? Regarde-le un peu, il est propre !

- Tu ne vas tout de même pas penser qu’il s’appellerait vraiment Philippe et qu’il vive dans les riches hauteurs de la ville.

- Pourquoi pas ? En tout cas ce morveux est un étranger au quartier.

- Arrêtez vos bêtises les gars, il a l’air en tout cas éreinté et surtout affamé. Tu n’aurais pas caché un squelette de poisson dans les parages Momo ?

Philippe ouvrit soudain grand les yeux quand il entendit le mot poisson et se mit sur quatre pattes tout excité.

La bande éclatât de rire et on lui servi rapidement, atterrissant d’on ne sait ou, une sardine à peine entamée.

Rassasié, Philippe raconta dans un flux incohérent son histoire, pour le moins insolite, à la bande curieuse de ces bougnouls de félins.

Il fut tout de même satisfait de pouvoir enfin les impressionner, car leurs yeux écarquillés à la seule évocation du château de M. U, des délicieux mets qu’on lui proposait, lui le chat maigrichon et malfamé, de sa nacelle douillette, des milles soins qu’on lui procurait, mettaient le pauvre Philippe sur un piédestal que seule pouvait ramener à sa véritable dimension la chaleur ambiante et les odeurs nauséabondes qui embaumaient l’air de ce souk malpropre.

- Tu ne serais pas un peu entrain de nous bluffer avec des histoires inventées de toute pièce?

- Je pense plutôt que le pauvre…hein ? Comment déjà que tu te nommes ? Philippe ? Ha ha ha…Flip, oui c’est ça Flip…eh ben, je pense que tu as perdu la tête mon pauvre. Tu as probablement trainé plus qu’il n’en faut aujourd’hui sous le soleil du port à chercher un reste de poisson…

- Mais non ! Je vous promets que je raconte la vérité. Je ne connais pas cette ville, ni ce souk, ni ai jamais mangé un reste de poisson par ailleurs.

Un chat resté à l’écart s’introduisit soudain dans le cercle et annonça d’un ton majestueux que les autres écoutèrent solennellement.

- Je pense qu’il dit vrai ! N’avez-vous pas remarqué son collier en or ? Bande d’ignares ! Avez-vous déjà vu un chat de gouttières comme nous autres se parer de tel objet précieux ? Cessez donc cette discussion stérile et suivez-moi au jardin public. Nous allons organier une session extraordinaire du conseil des chats. Avertissez les autres !

- Mais chef, dites nous au moins pourquoi cette réunion.

- Il nous faut décider urgemment du sort de cet étranger. Nous avons le choix de l’adopter parmi nous ou d’organiser une opération kamikaze pour le renvoyer sur un bateau en direction de son pays. Nous ne pouvons le laisser périr sur notre sol, et c’est ce qu’il adviendra certainement de lui si nous l’abandonnons à son sort.

Philippe n’en croyait pas ses oreilles. Mais ils sont fous ces chats barbares ! Un conseil des chats ? Même dans sa France démocratique il n’avait entendu de telles balivernes…

vendredi, mars 23, 2007

Quand elles reparlent de voyelles...



















A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes

Voyelles - Arthur Rimbaud

Elle: Y a-t-il de la joie sur terre ?

Elle-l’autre : Une infime beauté dans une nuit sans lune, un brin de douceur dans un ciel sans mouettes, un vers de Verlaine et une voyelle…

Elle : Te souvient-il de nos extases anciennes ? Cette langoureuse balade solitaire au bord d’une mer en détresse ?

Elle-l’autre : Je me remémore chaque être, chaque mot, chaque vague, toutes les voyelles…

Elle : Et les ritournelles de ces chansons qui jaillissaient de nos cœurs d’enfants ?

Elle-l’autre : Une oasis sans fin, sans limite…une Utopie !

Elle : Parles-tu d’Amour ou d’Amitié? Car moi c’est de rythmes que j’ai envie…

Elle-l’autre : Je pense à L’Ame esseulée que tu trimballe, à cet Esprit fleuri gouvernant un cœur sans attache, à l’Immortalité d’un sourire d’antan, à l’Union qui fût et à toutes les Odeurs qui s’enlisent dans les pores de ta peau.

Elle : Tu m’attriste et m’enivre…

Elle-l’autre : Viendra le jour où mes mots ne seront pour toi que voyelles et ailes…


jeudi, mars 22, 2007

...Avant de dormir













Qu’est ce qu’il y a dans cette vie qui pourrait nous faire croire qu’elle en vaut la peine d’être vécue?

Je n’ai pas de réponse, mais je sais qu’elle me devient belle à vivre quand je pense qu’à chaque moment j’ai juste envie de gouter à ce moment singulier.

Allez, je n’y vais pas par quatre chemins. Carpe diem ! Ou tout simplement penser à Camus et au jus de la pêche mordue, dégustée, délectée…pendant une soirée d’été.

Respirer un bon coup et se dire qu’un tableau de Saladi accroché au mur de ma chambre serait mon but pour les quelques années à venir…Ça me donne du courage et…mine de rien ça me rajeuni.

Ensuite, j’aurais certainement envie de voir le Népal et d’écrire un poème composé d’un seul vers…juste pour m’amuser.

Le soir venant, j’irai dormir sans me laver les dents après avoir mangé un, deux ou même trois morceaux de chocolat sans regrets et sans me soucier des quelques grammes en plus.

Attendez, c’est de mon future que je parle !

J’ai failli à la règle.

Maintenant, ce qui me donne envie de vivre c’est tout simplement mes lourdes paupières qui commencent à engloutir derrière un doucereux nuage les derniers mots…

Aye! Un petit regret tout de même...j'aurais voulu aller écouter Abdou Chrif, mais j'étais pas très sûre de pouvoir vraiment écouter...

vendredi, mars 09, 2007

Missing you








Yesterday I was missing little things that I couldn’t identify
Today I’m officially missing you…

samedi, janvier 20, 2007

Des dérives et de l'éthique...


Comme d’habitude, mon dernier livre.

J’avais envie de renouer avec mes amours d’enfance – j’étais une enfant précoce- et lire Naguib Mahfouz. J’ai choisi alors, au grès du hasard j’ose l’avouer, de lire Dérives sur le Nil que j’ai terminé avec un gout d’inachevé. C’est le premier livre de Mahfouz que je lis en français et j’avoue que je n’y ai pas trouvé autant de plaisir que jadis (oui précoce je l’ai déjà dis).

Ceci dit, je l’ai lu tout de même avec beaucoup de plaisir, en me projetant avec les personnages du livre dans un monde de contradictions ou l’absurde domine la réflexion de chacun et ses aspirations dans la vie.

Une tentative de ramener une bande de drogués vers une dimension où l’éthique et la moral serait les seuls maîtres à bord échoue lorsque la seule personne prônant le sérieux accepte de fuir devant l’assassinat pour l’amour, soutenant ces autres, ceux qui fuient la vie pour le narguilé, l’accoutumance à la drogue qui leur fait vivre un monde de débauche certes, mais tellement plus signifiant que ce monde regorgeant d’absurdités qui les entourent.

Cette lecture m’a laissée sur ma faim. J’aimerais découvrir l’essence même de l’éthique, partir à la recherche de l’humain enfui en moi pour ne pas céder aussi à l’absurde ambiant.

Me conseilleriez-vous alors L’éthique de Spinosa ou Humanisme et Islam de Arkoun ? Les deux patientent sur ma liste d’attente, aujourd’hui assez longue vue que je suis devenue plutôt kassoula (feignante pour les non arabophones) comme aime à dire ma moitié…

Alors lequel ? Hein ?

mercredi, janvier 10, 2007

L'Algérie, le terrorisme, le hashish, Omar Khayyam, Hassan Assabah...au déjeuner







Alamout

En déjeunant aujourd’hui au bureau, je discutais avec une collègue algérienne du terrorisme en Algérie. Elle insistait sur le fait qu’il n’y avait plus de terrorisme tel que nos voisins algériens l’ont connu pendant dix ans, mais qu’il faudrait parler désormais de banditisme.

Cette discussion m’a rappelé un livre que j’avais lu il y a quelques temps, L’explication de Y.B.

J’avais envie de la taquiner en reprenant la théorie de Y.B. du fait que le terrorisme en Algérie était bien plus que ce qu’on connait du terrorisme de nos jours. C’était une manifestation de l’ère du terrorisme de la secte des Assassins d’Alamout ou des Hashashins comme aime à les appeler Amine Maalouf dans son Samarkand, qu’elle est entrain de lire par ailleurs.

Je voulais qu’on relate ensemble l’histoire mitigée et insolite de cette secte, qu’on débatte la véracité d’une telle théorie (même si Y.B. avait insisté sur le caractère fictif de son ‘explication’)…mais voilà, connaissant les algériens, je me suis abstenue…

Je devine un peu sa réponse : « le terrorisme nous est donc parvenu du Maroc…n’est ce pas l’Eldorado des Hashashins par excellence ? »

Pour finir, j’ai laissé tombé la discussion sur le terrorisme et j’ai prété une oreille distraite aux derniers comérages.

J’ai tout de même envie de vous inviter à lire « L’explication ». C’est un livre amusant et surprenant. L’imagination d’Y.B n’a d’égale que sa connaissance de l’histoire de la secte.

En lisant L’explication, n’oubliez surtout pas de vous délecter avec quelques quatrains d’Omar Khayyâm ou du moins passez quelques heures en sa compagnie et celle de Hassan Assabah le fondateur des Assassins…où ça ? A Samarkand bien sûr !

dimanche, janvier 07, 2007

Le Titien

L’exposition de Titien au musée du Luxembourg (jusqu’au 21 Janvier) devrait être une excellente occasion de se rincer les yeux, comme on dit chez nous. Je suis un peu amère en le disant car, pour l’instant, moi je n’y ai pas droit. Je me contenterai peut être de ça ou alors ça, mais Titien m’échappera…en tout cas cette fois.

Je me console en regardant ce tableau, « Jeune fille au miroir ».








Pétrarque avait écrit un poème, parait-il (j’ai beau chercher mais en vain), décrivant le miroir comme un ennemi de l’amant. Je trouve cette comparaison pertinente, vu qu’une femme amoureuse confronte souvent son reflet dans le miroir à celui qu’elle décèle dans les yeux de l’amant…pour découvrir, certainement, lequel est le plus fidèle…

Alfred De Musset quant à lui, avait écrit ce poème pour mon plus grand plaisir, à moi qui ne reste pas souvent devant un miroir, me contentant de l’amant…

Le fils du Titien

Lorsque j'ai lu Pétrarque, étant encore enfant,
J'ai souhaité d'avoir quelque gloire en partage.
Il aimait en poète et chantait en amant ;
De la langue des dieux lui seul sut faire usage.

Lui seul eut le secret de saisir au passage
Les battements du coeur qui durent un moment,
Et, riche d'un sourire, il en gravait l'image
Du bout d'un stylet d'or sur un pur diamant.

O vous qui m'adressez une parole amie,
Qui l'écriviez hier et l'oublierez demain,
Souvenez-vous de moi qui vous en remercie.

J'ai le coeur de Pétrarque et n'ai point son génie ;
Je ne puis ici-bas que donner en chemin
Ma main à qui m'appelle, à qui m'aime ma vie.

Et là je penserais peut être à voix haute et dirais…ma vie à qui m’aime :)

jeudi, décembre 07, 2006

Au-delà des frontières


S’est tenue ce soir le vernissage de l’exposition de photographie « au-delà des frontières » à l’Institut Français de Casablanca. Une exposition organisée par l’ambassade Suisse au Maroc et dont les photos sont prises par divers photographes.
Je ne voudrais pas faire le commentaire de l’exposition. Je n’ai pas la prétention de pouvoir le faire, ni l’envie de le faire par ailleurs.
C’est qu’il faut aller voir par soi-même et apprécier. Apprécier les détails, les regards, les larmes, les visages, l’Homme. Un Homme qui a souffert et qui continue à le faire pour la simple raison qu’il y a des fous de guerre mais aussi et surtout parce qu’il existe quelque chose qui s’appelle frontière…
Frontière entre l’homme blanc et cet autre ‘ersatz’ d’homme noir, frontière entre la richesse et la misère la plus affligeante et surtout toutes ces frontières entre des peuples que tout réuni…ces barbelais qui séparent aujourd’hui les Hommes !
Allez-y voir…

PS : Devinez un peu où a été prise la photo (Najlae…shut !!!).

lundi, novembre 27, 2006

Mon regard vacille souvent entre le tangible, le perceptible et un reflet dans un miroir, sans que je puisse vraiment voir…

« Toi, au contraire, tu voudrais comprendre comment un tableau historiquement déterminé – réalisé et regardé dans telles et telles conditions matérielles et culturelles – a pu produire des effets imprévus, imprévisibles et même impensables pour son auteur et ses destinataires. »


Marc Lenot m’a offert dernièrement « On n’y voit rien » de Daniel Arasse. Je voudrais le remercier pour son geste généreux mais aussi pour cette lecture riche et excitante qu’il m’a donnée l’occasion de faire.
Daniel Arasse décrit dans son livre six tableaux de maitres en les tournant et retournant- si je puisse dire- dans tous les sens, combinant iconographie, histoire, philosophie et instinct pour aller chercher dans ces tableaux le non-visible, qui n’est autre que ce qu’on devrait voir et non regarder.
Il est vrai qu’il cède rapidement à son « démon de déduction », mais c’est un démon enchanteur qui fait revivre les regards éteints et jaillir du fond de soi une lumière nouvelle qui illumine (faute l’aluminer) tous ces recoins sombres d’un tableau, d’une peinture, de « l’acte de peindre »…
Une lecture enrichissante (je me répète là !) que je recommande à tous, les férus d’art comme ceux à qui ça importe peu. Et surtout n’oubliez pas de remercier Marc !


mardi, novembre 14, 2006

L'absence




















Absence - Dominique Houyet

Comment justifier l’absence si ce n’est en arguant le trop plein de présence ?
Tout ceci me manque. Les mots, les murmures, les rires et les envies d’écrire.
J’étais partie fouetter encore quelques chats égarés. Des Flip par ci, des Philippe par là…et j’en suis, comme qui dirait épuisée, lassée de courir pour attraper le temps qui file et plein d’autre rêves qui défilent.
Je reviendrais surement avec un peu plus de poésie dans l’âme et beaucoup de lumière dans les yeux…et dans le cœur.
M’attendriez-vous ?
 
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