mardi, septembre 09, 2008

La plénitude de l’instant - Thich Nhat Hanh










Respirer et sentir l’air envahir ses poumons. Toucher ses yeux et admirer leur capacité à toucher du regard le monde les entourant. Prendre de la main droite, la gauche et s’apaiser soi-même.

Bref, embrasser le monde du regard, humer chaque effluve, frôler le sol et le sentir nous porter…vivre pleinement, consciemment le présent, l’instant.

Tels sont les enseignements de ce livre, qui prône une vie consciente, pour admirer le don de l’existence, pour se réconcilier avec le monde, les hommes, soi-même.

J’ai lu ce livre en regardant les nuages sur le lac St James à Neuilly-sur-Seine. J’ai pu apprécier chaque phrase car non seulement je la lisais, mais je m’offrais également le luxe et le plaisir de la vivre.

Un petit livre qui se lis d’une traite et qui reste captivant, relaxant, enchantant…quand on ferme ses yeux en imaginant des fleurs souriantes.

Un vrai bonheur que de s’offrir, de temps à autre, des lectures pour ne point prétendre à une culture autre que celle de son être, pour se laisser aller à des errances solitaires, ou plutôt ayant pour seul compagnon la nature et ses odeurs, la nature et ses lumières, la nature et notre être faisant enfin un.

dimanche, septembre 07, 2008

Le théorème du perroquet - Denis Guedj









"Il faut aux vérités de la science de belles histoires pour que les hommes s'y attachent. Le mythe, ici, n'est pas là pour entrer en concurrence avec le vrai, mais pour le rattacher à ce à quoi les hommes tiennent et qui les font rêver." Denis Guedj

Les mathématiques qui font souvent office de bête noir des écoliers, figurent dans ce livre, tels les éléments captivants et mystérieux d’une intrigue qui ne peut que capter l’attention et retenir le souffle du plus intransigeant des lecteurs.

Imaginez une forêt amazonienne, une magnifique bibliothèque mathématique surgissant du fin fond de la jungle et…un perroquet, et subitement commence une péripétie délicieuse à travers l’histoire des mathématiques, de Pythagore à Al Khayam, de Galois à Fermat…en visitant les lieux du savoir de ce Paris foisonnant de trésors livresques.

Une histoire de découverte, ou plutôt de redécouverte, de ces chiffres qui ont meublé nos vies sans qu’on puisse s’interroger sur leur naissance et leur déclin…

Denis Guedj, mathématicien, historien et romancier, invente un théorème fascinant dont les inconnues flottent dans le temps et les constantes ne sont autre que l’amitié, l’amour, la quête du savoir.

Un vrai délice à consommer sans modération pour enfin apprécier ces formules sinueuses et autres postulats tordus que nous avons tant appris à fuir…

mardi, septembre 02, 2008

Sur un pont londonien

Le son du violant est son murmure
La lumière de la ville est son regard
Le vent est son souffle
Est l’envie de l’étreindre

Barricadée par des chaines invisibles
Lointaine telle un soleil insaisissable
Je hume le vent, cherche la lumière
Est l’envie de le bercer

Un joli couple qui s’embrasse
Elle, les cheveux ébouriffés
Lui, le corps tendu
Est l’envie de le rejoindre

La rivière est le temps
La rive est le présent, future, passé joyeux
Le monde est une orange bleue
Est l’envie, de par lui, être

samedi, août 30, 2008

L'été qui s'en va...














L’été s’en va à grands pas, chassé par quelques brumes matinales sur les côtes atlantiques et les prémices d’une rentrée scolaire bouleversée par un ramadan qui coupe court aux bronzettes tardives de septembre.

L’été s’en est presque allé, mais demeurent les souvenirs de ces longues journées à se prélasser sous un soleil éclatant en compagnie d’une bonne cohorte d’amis bruyants ou d’une tendre et silencieuse présence d’un livre captivant.

L’été me laisse un goût de framboise et de jus de citron, des mots enchantés et le souvenir immuable de quelques rires subits ou autres réflexions profondes sur mon être et sur la vie.

L’été s’en va et je regrette déjà les livres dont je suis obligée de me séparer car ingurgités et savourés jusqu’à la dernière page.

Cet été j’ai lu ‘Le théorème du perroquet’ de Denis Guedj, ‘La plénitude de l’instant’ de Thich Nhat Hanh, ‘Les faux-fuyants’ et ‘Des bleus à l’âme’ de cette chère Sagan…rien de méchant somme toute, que du plaisir.

L’été me laisse surtout le souvenir d’une rencontre inoubliable et une multitude d’espoirs, dont regorge mon petit cœur qui bat désormais au ralentit à chaque coucher du soleil.

L'été, cet été...était aussi celui des bouquets de tournesols, les plus beaux. Le plus beau des étés.

Et les livres?

Pour la rentrée, j’en ferais mon petit commentaire, ma modeste critique personnelle qui veut surtout vous inciter à les lire. Vous êtes avertis !

mardi, août 12, 2008

Un autre jour d'anniversaire...

Il y a eu cet anniversaire…

Une sombre époque où je m’ensevelis pour me déterrer…me redécouvrir. Un jour pour tuer en moi le désarroi et la peur de l’avenir et renaitre toute en joie…toujours prête à repartir.

Le temps est cyclique…

Hier, le souvenir d’une route entamée il y a un an, sur la même musique, vers la même destination. Le cœur était lourd certes. Aujourd’hui il virevolte autour des plaisirs de la vie en la dégustant…goutte à goutte…coûte que coûte.

La famille, les amis furent absents il y a un an…ils étaient là aujourd’hui, tous ou presque.

Il se fait aussi que mon téléphone a sonné, que mes chers ont pu me retrouver et que, désormais, je ne suis plus l’éternelle absente.

Et puis il y a eu ces roses rouge-sang, amour et passion…

Ai-je suffisamment remercié la vie ? L’amour et l’amitié ?

jeudi, juin 12, 2008

Que Sera, Sera...

Aux sons rustiques de ma vieille radio je me repose et écris…

Je disais à une amie qui se reconnaitra (Oui, je te considère comme une amie, même si tu fais partie du peuple ;)) que j’aime à écrire ma souffrance pour noyer les maux dans les mots et à vivre mon bonheur pour ne rater aucun moment de grâce…

Ceci est une dérogation à la règle.

Une journée qui peut sembler banale mais qui a tant de sens pour moi. Elle avait commencé par un petit déjeuner préparé avec beaucoup d’amour pour un être cher...Mon père qui est venu chez moi pour la première fois en trois ans…

Mes éclats de rire, 'bonjour la miss', 'salut monsieur' et autres 'oohh j’aime ce que tu porte aujourd’hui' ont fusé dans tous les sens…j’ai comme qui dirait volé entre les trois étages du bureau, saluant les uns, offrant aux autres mon meilleur sourire, racontant des blagues…des rires aux éclats…

Just like spreading love and happiness…

Un café avec une fille que j’admire et une rencontre avec une artiste pour clore la journée à Casablanca.

Une histoire d’amour qui dura une demi heure sur l’autoroute…son sourire était magnifique et ses jeux à la « clignote à droite je clignote à gauche » des plus drôles.

Ont s’est quitté avec des feux de détresse…

Piquer une tête dans une piscine vide, chauffée à souhait par le soleil qui a duré une heure de plus ( !?)…douche tiède et ma radio qui chante :

Que Sera, Sera,
Whatever will be, will be
The future's not ours, to see
Que Sera, Sera
What will be, will be.

La vita è bella…aurait-il dit en javanais !

Des mots d'amour

Ce qu’il est beau cet homme aux cheveux grisonnant !

J’ai envie de nouer, sans introduction aucune, mes bras autour de son cou et lui souffler des mots d’amour à l’oreille droite.

J’irais ensuite, lui prenant la main, déambuler sur la plage un mercredi soir au clair de lune en dégustant un sorbet de fruits. Il enlèvera ses chaussures et je serais en admiration devant ses chaussettes noires, ensuite devant l’orteil du pied droit et enfin je le regarderais dans les yeux avec mon plus joli sourire en lui disant qu’il est beau.

Il me gratifiera d’un sourire surpris, il était temps d’ailleurs, et me posera la question…pourquoi ?

Je lui dirais alors qu’il y a en lui un charme fou qui m’attire et m’ensorcelle, que ses yeux sont d’une bonté magique et que ses mains d’une délicatesse inouïe. Je lui dirais aussi que ses longs doigts ressemblent à ceux d’un pianiste et que me faire une enfant serait magnifique car elle serait son portrait craché.

Et pour clore la question, ou la réponse, je lui montrerais que ses lèvres pulpeuses et captivantes n’attendaient que les miennes pour se ressourcer et devenir encore plus belles.

Il sera alors encore plus surpris, me regarderait avec ses yeux noisette-gris, la bouche béante à souhait et garderait le silence quelques bonnes quinzaine de secondes avant de me demander à nouveau…pourquoi ?

Je répondrais alors que mon corps a des élans que nul ne peut contrôler si ce n’est mon cœur et celui-ci lui est déjà tout dévoué. Je lui dirais aussi que l’aimant qu’est le parfum de son corps embaume l’air que je respire et m’empêche de m’oxygéner les veines…nul raison ne peut alors subsister.

Et pour clore cette nouvelle réponse je lui mordrais le lobe de l’oreille gauche et lui soufflerais des mots d’amour…

Il sera surpris davantage…pour mon grand plaisir !

mardi, mai 27, 2008

La radio de ma mère










Je l’ai découvert au fin fond de la cave, toute poussiéreuse, triste et solitaire.

Mon regard s’est arrêté net, mes gestes et ma respiration.

Elle me priait de l’enlever de cet endroit sombre et humide, de l’emmener au pays des merveilles, là-bas au loin, dans cette chaleureuse chambre fuschia où gisent livres, tableaux et autres petites choses qui habillent mes jours…car, semble-t-il, la misère de la vieillesse serait moins pénible au soleil…

Je fuirais laissant là mon passé
Sans aucun remords
Sans bagage et le cœur libéré
En chantant très fort

Depuis, elle trône sur les petites choses de ma vie, empli mes soirées de berceuses et mes journées de leurs souvenir…elle est là, seule avec moi dans le noir, majestueuse, enchanteresse…mélodieuse.

Meeee and Mrs.Jooooones…

Well, it's time for us to be leaving
It hurts so much, it hurts so much inside
Now she'll go her way and I'll go mine
Tomorrow we'll meet
The same place, the same time

Cette radio qui, jadis, fut la seule distraction de la maison avait perdu sa place privilégiée, dérobée par une chaine Hi-Fi ringarde qui avait la mauvaise manie de filtrer le bruitage et d’émettre un son net, constant, et de qualité…comme ils diiiiiseuuu...

Quel magique moment que celui où on croit enfin trouver la bonne fréquence, après avoir tourné quatre tuners dans tous les sens et appuyé sur deux ou trois boutons écrits en allemand, quand soudain s’interférent Charles Aznavour et H-Kayn…Najat Atabou et Ray Charles…un journaliste indicible et quelques bruits de circonstance…

Je m’attends à chaque instant à entendre Oum Kalthoum chanter Roubaiyate Al Khayam, transformer les couleurs chatoyantes du salon en un reflet dichrome, mon bluejean en jupe plissée et mes cheveux courts en longues nattes….

Excusez le peu de manières, mais je vous quitte et m’en vais de ce pas préparer un thé et me délecter aux sons bizarroïdes et tellement vrais de ma radio…

Non, au fait c’est toujours la radio de ma mère…je l’empreinte pour quelques années et la transmettrais peut être à une autre jeune fille férue de bruits hertziens…

jeudi, mai 22, 2008

Lettre à un ami

Très cher,

J'ai vu hier dans mon rêve un chêne. Il était tout petit. A la fin du songe il avait grandi.

Je me suis réveillée en plein milieu de la nuit en me remémorant cette histoire que nous a racontée la vielle Tamou quand nous étions enfants. T'en souviens-tu ?

Tu souris à cette question, n'est ce pas ?

Je sais, très cher, que ta mémoire est souvent défaillante, souvent fuyante aussi…

Je ne me fais pas prier. Je te raconte…

La vielle Tamou avait pris une longue et bruyante gorgée de son verre de thé à la menthe et avait chuchotée avec sa voix étranglée : « Quand vous serez grands, gracieux et ambitieux, imbus de ce que vous êtes et un brin arrogants, pensez à ce vieux chêne sur la colline…

Il était tout jeune quand on arracha les autres chênes pour construire les bâtisses dont vous apercevez les ruines. Il ne comprit pas pourquoi ne subsistait aucun autre chêne que lui, mais prit aussitôt des airs de grandeur.

Il pensait alors qu'il était le plus beau, le plus majestueux de tous et que c'est bien son magnificence qui lui valut le droit d'exister.

Le chêne commençait alors à mépriser les arbustes autour de lui, projetait ses branches dans tous les sens et faisait de l'ombres aux plus belles roses. Il devenait gourmant de surcroîts. Abusait de la nature, de l'eau du ruisseau, des rayons du soleil, de toutes ces petites plantes parasites qui l'entouraient.

Et il devint seul… »

La suite de l'histoire est un nuage confus de souvenirs. Il y avait des oiseaux, des fermiers, des maçons et un tas d'autres personnages. Je me souviens seulement qu'à la fin du récit, le chêne ne savait toujours pas pourquoi il était le seul chêne sur la colline et ne le saura jamais !

Tu te demande peut être pourquoi je te raconte tout cela ?

Tu me manques et je suis seule sans toi, sans les autres…tous les autres.

Il est vrai que durant des années j'ai fait fi de l'amitié et de nos rires d'enfants. J'ai oublié, ou essayé de le faire, les tendres moments de douce complicité. Je me suis perdue dans les tumultes de la vie et étais submergée par les courants imprévisibles de ses rus.

Hier encore je me projetais dans un avenir prédéterminé, ébauché de toute part. Un futur à la fois limpide et heureux. Entourée de ces personnes que j'ai choisies moi-même chemin faisant. Aucune ne s'était imposée par la force du destin ou l'aléa du hasard. Tout était calculé…

…mais les sourires étaient faux !

Il y avait du faux partout. Dans les regards échangés, dans les adieux et les retrouvailles, dans la rosée même du matin…

Te souviens-tu de Nada ? J'ai envie de la retrouver…

Très cher, n'oublie pas le chêne, viens le voir car il est toujours sur la colline. Toujours beau mais mystérieux. Il t'attend…

N'oublie pas la colline, le vent y joue des symphonies mélancoliques au coucher du soleil et les ruines cachent toujours les trésors de notre enfance.

Ah encore une chose ! Tamou fumait du kif en cachette…

Je te siffle une chanson d'automne dans les oreilles et t'embrasse.

Ton amie.

lundi, mai 12, 2008

Jus de fraise







Je rêve constamment, même assise sur une terrasse d’un café bondé de monde.

Souvent mes rêveries se manifestent en poèmes qui jaillissent de nulle-part, m’emplissent l’âme de mélodies tantôt joyeuses, tantôt mélancoliques, et s’emparent de tous mes sens.

Cela remonte, je pense, à mon enfance, du temps de mes ballades solitaires sur la plage où chaque son, chaque mouvement incongru, même les rais de soleil se faufilant de derrière les nuages pouvaient se transformer subitement en un poème que j’improvisais et récitais rapidement avant qu’il ne s’efface aussi promptement de mon imaginaire.

Mais tout ceci est tellement loin aujourd’hui…ces ballades solitaires.

Pour retrouver cet état, que j’aime à appeler de grâce, il me faut ressentir un sentiment nouveau, saisissant, sortir peut être de mon état de léthargie constant pour retrouver dans un regard échangé une nouvelle étincelle de vie.

Il se fait qu’en ce moment précis, assise dans un café en face de mer, sirotant mon jus de fraise à l’orange, sans sucre, en compagnie d’un inconnu aux yeux doux et au sourire radieux, j’ai comme une envie urgente de composer un poème volatile…


Casablanca, le 4 Mai 2008

 
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