vendredi, octobre 28, 2005

Une Pensée pour Mohamed Kacimi : l’Inoubliable



Je suis un être qui appartient à son temps et qui emprunte plusieurs formes de création pour s’exprimer, en fonction des moyens qui le provoquent." Mohamed Kacimi

C’est la déchirure qui incite à la création...

Mohamed Kacimi n’est plus, ses oeuvres, son souvenir sont éternels comme ces pyramides de Gizeh, témoins immuables du génie humain, traces sempiternelles d’un passage évanescent, éternité dans l’infinitude du Créateur...

J’ai pensé en me remémorant le souvenir de Kacimi, me limiter à recueillir quelques uns de ces innombrables témoignages écrits en son hommage, mais je me suis ravisée, quels mots emprunter aux autres pour exprimer ce qui gît au fin fond de mon âme ?

J’ai le souvenir d’un Kacimi vivant, exaltant la vie, souriant et bienveillant, nous attendant devant l’Atelier en face de la plage d’Assilah...

L’Atelier, Assilah ...l’été 2003, le dernier de son existence, le premier de mon engouement, de ma passion pour l’Art.

Qui fut Kacimi? Un homme parmi les hommes sans aucun doute, une ombre fugace et le reflet d’une âme éphémère. Je ne parlerai pas de l’artiste ni de l’écrivain, ni même de cet homme militant pour les droits de l’Homme et l’épanouissement de la société marocaine. Je ne citerai que ce que j’ai ressenti face à cet homme frêle, discret, cordial et sympathique, qui sans hésiter nous livra une partie de son âme, quelques brins de sensibilité...

Sur la forme je ne m’attarderai guère. Sur le fond, le mien, j’ai moult images à éclairer...

Kacimi disait que le monde n’est nullement celui qu’on perçoit, mais c’est celui qu’on porte en soi, et son monde à lui était un paradis d’évasion, d’enchantement et de soulèvement. Mon monde ressemblerait davantage à celui de Kacimi si j’avais eu l’occasion de connaître la lutte, la joie de souffrir et la souffrance d’être heureuse...

J’ai le souvenir d’une discussion sur la disparité entre l’impression qu’on donne et ce qu’on est réellement, j’avais espéré qu’on me parle davantage du fond, mais hélas on s’est borné à ne voir que la forme, comme qui dirait que c'est au milieu que se trouve le mérite in medio stat virtus. Pour Kacimi, et pour ceux qui ont adopté ce don de voir au-delà des reflets, la forme est tout simplement l’ersatz du fond et l’image n’est que figuration de « l’infigurable ».

«Creuse Driss, la lumière est au fond » disait Driss Chraibi dans son « Passé simple », et si l’on creusait ensemble ? Dans la mémoire de Kacimi, dans ces peintures désormais « orphelines », dans ces écritures,mots engagés...

Aujourd’hui encore, mon coeur pleure cet homme. De regret ? Non, tout simplement de nostalgie.

Les Mohamed Kacimi, ne meurent jamais tant que les traces sont là...

Les plaies se cicatrisent, le fond se confond avec la forme, et la vie continue...

PS: J'avais écrit ce texte pour Horizons citoyens en Avril 2004, quelques mois après la disparition de Mohamed Kacimi le 27 Octobre 2003. Je le publie aujorud'hui sur mon blog...pour le souvenir.

19 comments:

Anonyme a dit…

Houda,
Je suis ému à lire ce texte criant de sensibilité et d'émotion.
J'ai lu des articles à la disparition de Kacimi, mais je trouve le tien particulièrement rempli de sincérité, d'humanité, de passion. Certainement du fait que tu parles avec âme d'une fille qui découvre et se passionne pour l'art... et pour la personnalité de l'artiste.

Comme tu dis si bien, Kacimi ne mourra jamais.

Merci d'avoir ressorti ce texte, pour les gens qu'ils n'avaient pas lu!

Amine a dit…

Merci,simplement.

Anonyme a dit…

سلام
صراحة أشعر بالخجل
لا أعرف لماذا ننساهم بعد الموت
لست متأكدا مائة في المائة لكن أعتقد
ان وسائل الاعلام لم تلتفت الي الموضوع

Anonyme a dit…

Bel hommage .. je m'incline ma chère .. et m'éclipse !

Selma a dit…

kacimi ne pouvait pas éspérer meilleur hommage ni meilleur éloge de son génie et de son etre,a-t-il senti cet engouement des jeunes pour son art,leur gratitude pour le bonheur de voir le beau dans chaqu'une de ses créations qu'il partage humblement,leur passion.
j'éspère que c'est le cas,car célébrer un maitre après sa perte,ne sert pas à grand chose,à lutter contre l'oubli,peut-etre,mais peut-on oublier Kacimi!
Kacimi est une école,un savoir vivre,un savoir etre,kacimi,par ses mots,est une pensée qui transcende les temps,les lieux.
son oeuvre n'est pas orpheline,elle nous appartient,nous l'adoptons.
merci Hache

Anonyme a dit…

Kaychbeh l Bassir !

Anonyme a dit…

aid moubarak said

Anonyme a dit…

Je me rappelle encore du jour ou j’ai lu ce beau texte
C’était un vendredi en fin de journée, il y a plus de deux ans. C’était la première fois que j’échange avec Houdac. C’était le début.
Je m’en souviens comme si c’était hier.

le temps passe vite !

Gestion de flotte a dit…

Salam
Priere de remplir une tit fiche sur mon blog Merci !
Aidek Mebrouk

Anonyme a dit…

Kamal, tu as dit exactement ce que j'aurai écrit (tu vois on pense tjrs de la même manière! :-)
ce texte est émouvant, sincère, beau et fort. je n'ai pas connu Kacimi. Je n'ai pas d'affinités particulières avec les arts plastiques et la peinture, mais ceci ne m'a pas empêché d'apprécier énormément ton texte et ta sensibilité...
Bravo ma belle, je suis fière de toi...

Anonyme a dit…

mabrouke l'aide houdac

Anonyme a dit…

3ide moubarake sa3ide

Houdac a dit…

Merci à tous pour vos commentaires. C'était pour le souvenir...et vous l'avez si bien commémoré. Merci à tous et 3id moubarak

laseine a dit…

3id moubarak Houda

Anonyme a dit…

Trés beau texte, merci.

Selma a dit…

3id moubarak sa3id houda

Anonyme a dit…

J'étais partie avec Lamia à une expo de Kacimi il y'a 15 ans au CCF de Rabat.
On est passées par une sorte de tunnel. Il y avait plusieurs installations. Une avec des tas d'ordinateurs cassés, une autre avec des livres déchirés.
Quelqu'un a vu cette expo ?

Anonyme a dit…

Kacimi, cette poussière qui capte la lumière.

J'ai beaucoup aimé ce que tu as écris de lui. C'est exactement ce qu'il a été. L'homme qui m'offrait des cokiees aux raisins étant petite et qui me faisait sourire par la seule magie de sa présence.
Cet homme là-même qui a laissé un énorme creux, une espèce de vide opréssant.

Depuis qu'il est parti, il manque quelque chose au monde.

Anonyme a dit…

http://la-guerre-des-citr0ns.skyrock.com/

 
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