Faten, une fanatique, prêchant la bonne foi, qui se jette corps et âme dans un sombre future. Aziz, un jeune homme au chômage qui laisse femme, mère et ami derrière lui pour embrasser l’espoir d’une vie meilleure...ailleurs et demain. Halima, une épouse battue qui met sa vie et celle de ses propres enfants en péril dans la seule ambition de fuir un mari violant, un présent trop ingrat. Et Mourad, ce diplômé d’université, chômeur, guide touristique improvisé au port de Tanger qui ne cesse d’imaginer son avenir à l’autre côté du détroit. Ce sont là les personnages du premier roman de Laila Lalami ; « De l’espoir et autres quêtes dangereuses ».
Un roman qui relate les histoires de ses quatre personnages par ordre d’importance chronologique, aurait-on tendance à croire. D’abord le présent, ensuite le passé et enfin le future, comme pour virevoleter continuellement autours de cette pensée de Mourad quand « il se demandait s’il fallait toujours que l’on sacrifie la passé pour le future ».
L’histoire commence dans un pneumatique par une nuit lumineuse, traversant le détroit de Gibraltar en direction de Tarifa, à son bord les protagonistes du roman, le passeur et deux douzaines de haraga qui renfermaient en eux certainement d’autres secrets, chagrins et espoirs que suggérait l’écrivain en laissant libre champs à notre imagination.
Des uns qui réussirent la traversée, d’autres qui se virent expulser vers leurs pays et revoilà des espoirs qui renaissent chez les uns et d’autres qui se meuvent en ogres envahissants, tuant tout autre sentiment chez les autres.
Ce roman n’est pas seulement une histoire de gens ordinaires que l’ont pourrait rencontrer à tout coin de rue, mais c’est celle d’un sentiment commun qui fait vivre, ou survire, toute une nation.