jeudi, décembre 07, 2006

Au-delà des frontières


S’est tenue ce soir le vernissage de l’exposition de photographie « au-delà des frontières » à l’Institut Français de Casablanca. Une exposition organisée par l’ambassade Suisse au Maroc et dont les photos sont prises par divers photographes.
Je ne voudrais pas faire le commentaire de l’exposition. Je n’ai pas la prétention de pouvoir le faire, ni l’envie de le faire par ailleurs.
C’est qu’il faut aller voir par soi-même et apprécier. Apprécier les détails, les regards, les larmes, les visages, l’Homme. Un Homme qui a souffert et qui continue à le faire pour la simple raison qu’il y a des fous de guerre mais aussi et surtout parce qu’il existe quelque chose qui s’appelle frontière…
Frontière entre l’homme blanc et cet autre ‘ersatz’ d’homme noir, frontière entre la richesse et la misère la plus affligeante et surtout toutes ces frontières entre des peuples que tout réuni…ces barbelais qui séparent aujourd’hui les Hommes !
Allez-y voir…

PS : Devinez un peu où a été prise la photo (Najlae…shut !!!).

lundi, novembre 27, 2006

Mon regard vacille souvent entre le tangible, le perceptible et un reflet dans un miroir, sans que je puisse vraiment voir…

« Toi, au contraire, tu voudrais comprendre comment un tableau historiquement déterminé – réalisé et regardé dans telles et telles conditions matérielles et culturelles – a pu produire des effets imprévus, imprévisibles et même impensables pour son auteur et ses destinataires. »


Marc Lenot m’a offert dernièrement « On n’y voit rien » de Daniel Arasse. Je voudrais le remercier pour son geste généreux mais aussi pour cette lecture riche et excitante qu’il m’a donnée l’occasion de faire.
Daniel Arasse décrit dans son livre six tableaux de maitres en les tournant et retournant- si je puisse dire- dans tous les sens, combinant iconographie, histoire, philosophie et instinct pour aller chercher dans ces tableaux le non-visible, qui n’est autre que ce qu’on devrait voir et non regarder.
Il est vrai qu’il cède rapidement à son « démon de déduction », mais c’est un démon enchanteur qui fait revivre les regards éteints et jaillir du fond de soi une lumière nouvelle qui illumine (faute l’aluminer) tous ces recoins sombres d’un tableau, d’une peinture, de « l’acte de peindre »…
Une lecture enrichissante (je me répète là !) que je recommande à tous, les férus d’art comme ceux à qui ça importe peu. Et surtout n’oubliez pas de remercier Marc !


mardi, novembre 14, 2006

L'absence




















Absence - Dominique Houyet

Comment justifier l’absence si ce n’est en arguant le trop plein de présence ?
Tout ceci me manque. Les mots, les murmures, les rires et les envies d’écrire.
J’étais partie fouetter encore quelques chats égarés. Des Flip par ci, des Philippe par là…et j’en suis, comme qui dirait épuisée, lassée de courir pour attraper le temps qui file et plein d’autre rêves qui défilent.
Je reviendrais surement avec un peu plus de poésie dans l’âme et beaucoup de lumière dans les yeux…et dans le cœur.
M’attendriez-vous ?

lundi, octobre 09, 2006

Les ombres



















Avec les mots simples d’une petite fille
Je vais te conter mon rêve d’une nuit

Je commencerai peut être par les mots de Khayyam
Nullement complainte mais un répit de l’âme

Si tu punis par le mal, le mal que je fais
Qu’elle est la différence entre toi et moi, dis ?

Pour te narrer ensuite cette nuit sombre
Peuplée d’histoires anciennes et d’ombres

Une ombre d’un passé lointain mais vivace
Qui, à la fois, me ravive et me tracasse

Sur le chemin d’un atelier d’arts
Les histoires de marquez et les remparts

Cent ans de solitude sont cette nuit
Sans toi, sans la soupe et le pain de mie

Sur l’île de Mada, on avait ri aux éclats
Après un long chemin et des questions au tas

Quelles questions ? Quelle attache ?
Sans attache ? Quel amour dans ce cœur tu caches ?

Mon cœur a l’innocence d’une ville blanche, Alger
La casbah, Bab-louad, la tchitchi, la pâtisserie et l’étranger

Et l’ombre s’estompe et prend avec elle
Le souvenir d’un nouvel amour et de nouvelles ailes

Une autre ombre, à Paris et sur les traces de Majorelle
Des moments au goût de meringues et de miel

Une autre ombre, des dunes de sables et des mirages
Entre un lever et un coucher, une vie, la belle image

Une autre ombre qui me saisisse
Elle est belle et métisse…

Vas ! Non attends, je te raconterais la suite à mon réveil
Car là mon rêve me rattrape et m’émerveille

samedi, octobre 07, 2006

Crépuscule









Goutte d’eau qui tombe et se perd dans la mer,
Grain de poussière qui se fond dans la terre.
Que signifie notre passage en ce monde ?
Un vil insecte a paru, puis disparu.

Omar Khayyam


L’homme tirait son chien et courrait plus vite que son ombre, et son ombre suivait celle là du chien. Il parlait comme un aliéné, fiévreux, maladroit, possédé comme par une sombre lueur de folie soudaine.

Quand il franchit les portes de la médina, les ombres de ses étroites ruelles s’abattirent sur lui et il en devint coi le temps d’un souffle, puis s’élança encore dans sa course déchaînée. A son passage, les femmes et les enfants s’esclaffaient de rire alors que les vendeurs ambulants écartaient précipitamment leurs charrettes et huaient bruyamment leurs bourriques. Ils l’attendaient, avaient prévu son passage et s’y étaient préparés.

Un jet d’eau d’une fenêtre à l’ombre d’un moucharabieh. Il s’arrêta, jura et menaça puis repris son chemin.

Je demandais alors à une passante qui était cet homme étrange.

Elle me répondait que c’était Brahim le fou. Il courrait chaque jour dans la médina, laissant derrière lui le rire des uns, la stupéfaction des autres. Un mélange de sentiments. Le désarroi, la crédulité, l’angoisse, l’amusement, la pitié, la tendresse, la méfiance, l’ironie…

Je me lançais à sa poursuite sans même laisser la passante terminer sa phrase. C’est lui. Le marchant de contradictions qui jadis peuplait mes rêves !

Haletante je pus enfin l’atteindre, l’arrêter le temps de lui poser une question et d’écouter sa réponse.

- Dites moi ! Qu’est ce la vie ? Qu’est ce la mort ?

- La vie c’est vouloir posséder la vie. Aller de l’avant. Oublier le temps passé, celui des amours, des amis, des rires et des pleures. Partir au loin pour se chercher, se retrouver ou ne retrouver que son ombre, une histoire de ce qu’on aurait pu être, de ce qu’on ne sera jamais.
Courir plus vite que l’ombre de son chien. Déferler le temps, défier la tempête. Prendre dans une seule poignée de main toute l’eau limpide de la source et laisser mourir les poissons, faner les roses, effacer la mémoire.
Demeurer silencieux. Errer dans l’obscurité des idées, voir une lumière et l’égarer. Mourir, renaître, d’ombre et de lumière.
La mort ? C’est un coucher du soleil.
Il est beau le coucher du soleil, triste est beau, mais le lever est une réincarnation !

Il prononça le dernier mot en regardant le crépuscule rapide d’Afrique s’abattre sur la ville et il courut…

vendredi, septembre 15, 2006

Encore des meringues...


-









- Allo !! tu prépares encore des meringues?

- Non, j’ai arrêté.

- Tu as donc trouvé une réponse à ta question.

- Non, mais j’ai découvert que ma question n’avait pas d’importance.

- Et qu’est ce qui a de l’importance ?

- Rien ! Rien de ce qui est mon histoire. L’important ce n’est pas plus le passé que ce que pourrait apporter le futur. L’important c’est d’inscrire ce moment vécu dans le présent et de le vivre tout simplement.

- Hein ?

- En clair, je n’ai pas à préparer des meringues et à continuer à le faire juste pour réponde à une question. Il faut vraiment le vouloir, le désirer et ensuite le vivre intensément.

- J’ai compris, c’est un peu comme la vie…

- Peut être…

lundi, septembre 11, 2006

Flip le chat de gouttières (5)









Résumé des épisodes précédents : Philippe est un chat appartenant à un français, M.U. , qui vient d’arriver au port de Tanger. Le chat se perd dans le port et s’en va déambuler dans la ville. Une vision d’une vie antérieure le rend confus…

La question demeura ainsi en gestation dans la tête du malheureux félin pendant un long moment. Un temps interminable pendant lequel il essaya, vainement, de trouver à manger, puisque l’imagination du poisson frais stimula son appétit, jusque là oublié, au plus haut degré.

Pendant qu’il s’afférait à la tâche de trouver un semblant de squelette de poisson dans la décharge du marché, imitant ainsi quelques chats miteux qu’il observa de loin sans oser s’en approcher, Philippe fit une découverte qui le laissa coi !

Il se rendit soudain compte que le vacarme provenant de la criée ne lui était pas étranger. Les souvenirs le tirèrent encore plus loin. Lui, Philippe Lebel, chat de M. U.

L’impression du déjà vécu s’empara de lui complètement. Il n’eut plus de doute qu’il ait déjà puisé l’une de ses sept vies à déambuler dans des marchés bruyants.

Alors Philippe, dans un sursaut de courage insoupçonné, se lança en courant vert la cohorte de chats gueux qui vadrouillaient nonchalamment sous les charrettes des vendeurs ambulants.

- Salut.

- Hey, t’es qui toi ?

- Heu…Je…je m’appelle Philippe

- Hein ? comment ? Philippe ? hey les copains, venez vite, je suis tombé sur un Flip qui se dit s’appeler…hein ? comment déjà ? ha ha ha… ouai, il s’appelle Philippe… ha ha ha…

Et toute la bande s’assembla illico autour du pauvre Philippe désarçonné. Les uns l’épiaient avec curiosité enrobée de bonté et de compassion, les autres lui jetaient des regards furtifs emprunts d’ironie et de raillerie sarcastique.

Alors que le cercle des chats rassemblés autour de Philippe s’élargissait, ce dernier ne pensait à rien. Dans son esprit se posait une seule et unique question qui commençait à se répéter dans sa petite tête de félin d’une manière obsessionnelle. « Comment se fait-il qu’ils puissent me comprendre et répondre dans la même langue ? » « Oui, j’ai trouvé la réponse, ils ont sûrement du écouter plus d’une fois…Bob Marley ! »

« Oh, non, j’ai l’impression de perdre la tête ! » S’exclama le pauvre chat en courant dans tous les sens comme s’il était entré en une transe effrénée…

vendredi, septembre 08, 2006

C'est l'extase langoureuse - Paul Verlaine










L'âme de la peau - Patrice Maranda


C'est l'extase langoureuse,
C'est la fatigue amoureuse,
C'est tous les frissons des bois
Parmi l'étreinte des brises,
C'est, vers les ramures grises,
Le choeur des petites voix.

O le frêle et frais murmure!
Cela gazouille et susurre,
Cela ressemble au cri doux
Que l'herbe agitée expire...
Tu dirais, sous l'eau qui vire,
Le roulis sourd des cailloux.

Cette âme qui se lamente
En cette plainte dormante
C'est la nôtre, n'est-ce pas?
La mienne, dis, et la tienne,
Dont s'exhale l'humble antienne
Par ce tiède soir, tout bas?

lundi, septembre 04, 2006

L'asile, le mien...











L’asile est une nouvelle fiction que j’entame sur un nouveau blog. Ce n’est pas le Hammam. C’est complètement différent (désolée pour les nostalgiques ;)).

Je garde ce petit projet au chaud depuis plusieurs mois. J’avais tenté des publications plus ou moins assidues ici mais emportée par le quotidien et la vie, le travail et la vie, les soucis de la vie…j’ai fini par le mettre aux oubliettes, jusqu’au jour où j’ai retrouvé cette envie incommensurable de continuer à l’écrire. J’ai tout simplement oublié les infos du compte de l’ancien blog !!

Maintenant « l’asile, le mien… » reprend (recommence) ici…et n’attend plus que vos critiques.

Meringues








- Allo ! Tu dors ?
- Non, je prépare des meringues.
- Tu reçois ?
- Pour mon plaisir propre.
- Rien que ça ?
- C’est bon, c’est sucré, ça me pousse à me poser la question ‘pourquoi des meringues ?’ !
- Tu as trouvé la réponse ?
- Non, sinon je ne serais pas encore entrain d’en faire.
- Tu pense pouvoir un jour trouver la réponse ?
- Je n’en sais rien…je sais seulement que j’ai besoin de continuer à en préparer.
- J’ai compris, c’est un peu comme la vie…
- Peut-être…

 
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