samedi, décembre 31, 2005

Vagues à l'âme...



« Peut être méprise-t-on beaucoup celui qu’on tue…mais moins que ceux qui ne tuent pas ! »
André Malraux, La condition humaine.

Nous hasardons-nous souvent à donner une signification à nos existences bien ternes ? Nous arrive-t-il de nous remettre en cause en notre époque indifférente aux questions existentielles ?

Il m’a fallut toute une myriade d’atrocités, une déflagration d’injustices et une misère à satiété pour que je me sente désarmée, impuissante et drôlement petite ! Dégoûtée par ma condition et celle de mes semblables, aigrie par l’absurdité des guerres, la cruauté humaine, l’ambition démesurées des hommes, la férocité et la barbarie de ceux qui torturent et massacrent leurs adversaires…les brûlent vifs dans la chaudière d’une locomotive hurlante…ce sifflet perçant de la locomotive qui viens d’engloutir un combattant…La condition humaine !

Sur les pages des journaux, les écrans et les visages masqués se dessine une fresque de destins tantôt parallèles tantôt convergents, une frasque entre la peur et la souffrance, le sacrifice héroïque et le terrorisme inutile…

Le sort de l’humanité est le même et pourtant chacun approche la fatalité dans la solitude, vie son destin et cherche l’immortalité, perpétuel prolongement de l’erreur humaine, dans le déroutement de l'appétence…

Notre altitude devant les tumultes de l’existence demeure toutefois dissemblable, sans pour autant qu’il nous soit attentiste de l’assumer dans ce qu’elle incarne à la fois de vil et d’émérite, de contradictoire !

Il me souvient l’histoire d’un rêveur solitaire qui rejetait la morale collective. Il se considérait comme un homme hors du commun. Voulant éprouver les limites de la liberté, il se livra à la dérogation effrontée de l’ordre moral, se donna le droit d’ôter la vie d’autrui pour le bien de l’humanité ! Le jour où il se retrouva net devant l’image menaçante de la conscience, il dut tout bonnement se livrer à la justice des hommes, se sauver moralement et rejoindre la lumière pour se laisser délester à quelque port…renonçant à la lutte, se ravisant devant la vanité de l’héroïsme surhumain, s’agrippant aux valeurs élémentaires de l’homme pour y trouver l’essence originelle de sa condition…Il commit le Crime et subît sans mansuétude le Châtiment !

Me souvient pareillement l’histoire de cet Etranger qui se refusait à jouer le jeu du repenti, du mensonge, car la vérité n’est pas la réalité qu’on renie, mais c’est ce qu’on rajoute à cette réalité.

Cet homme qui ne retrouvait pas les larmes à la mort de sa mère, fini par tuer et être condamné à mort. Il refusât les consolations religieuses et mourût en s’ouvrant à la tendre insouciance. Il fût étranger dans le monde où il vivait, erra dans les faubourgs de la vie solitaire, sensuelle, individuelle qui obligeait sa condition d’Individu…

Et puis il y a l’histoire de cette vie qui m’étouffe, de ce cri qui m’échappe ! Quoi nulle trahison ? Ce trouble qui gagne du terrain, entérine mes entraves et me promulgue la profusion des craintes, des rejets…la confusion ! Le pourquoi du comment et l’insatiabilité de savoir…la condition de mon individu !

Autant de questions existentielles ou simplement un déroutement temporaire, qui aujourd’hui me rejettent dans l’embrouillement d’une image floue reflétée par un monde nébuleux...

Juin 2004

20 comments:

Anonyme a dit…

Dans le passé j'ai lu "la condition humaine" et "l'etranger" et j'avoue que ca ma marqué ...ce qui n'est pas tres gentil de ma part c'est que je ne lis plus assez souvent qu'avant je ne sais pas c'est peut etre que je suis trop pri par le boulot ou ...vraiment je ne sais pas..mais bon...je te salue et t'embrasse...bisous!!

Anonyme a dit…

Salut Houda,

Ravie d'avoir fait ta connaissance. Tu es telle que je t'imaginais...Chanceux celui qui t'aura à ses côtés!

Anonyme a dit…

Un sentiment très mitigé à la lecture de ce billet. Joliment écrit en juin 2004.
« Quoi nulle trahison ? » en voilà une question qui, à mon sens, n’a pas de réponse. J’ai bien noté qu’elle revient dans deux billets à la suite. Je suis un bon investigateur :)...invistiguer sur l’investigateur ... et quoi encore? ...

Mes meilleurs voeux à toi et à mssieu de santé, de bonheur et de prospérité pour cette nouvelle année.

Anonyme a dit…

Bonne et heureuse année Houda, je te souhaite tout le bonheur du monde et toute l'inspiration qui fera de cet excellent blog une production encore meilleur. Merci et Bonne année.

Anonyme a dit…

Bonne année.
Meilleurs voeux.

Anonyme a dit…

Houda, ça va?

Anonyme a dit…

Happy new 2006 houda!

Houdac a dit…

Bonjour les amis.
A mon tour de vous souhaiter une très bonne année 2006 en espérant pour vous le meilleur.
Sanaa, oui très bien...et c'était écrit en 2004 :p

Anonyme a dit…

Salut

J'ai lu "Crime et chatiment" et l'"Etranger". Les deux m'ont beaucoup marqué. C'est frappant, la nature intrinsèque du chatiment pour les deux auteurs; le fait que notre culpabilité nous retrouve toujours (ou bien c'est nous qui la retrouvons)

En tout cas, Woody Allen s'offre le plaisir de démonter tout ça. As-tu vu "Match Point"? C'est l'anti "Crime et chatiment". Mais son point de vue est aussi très intéressant...

bou9al, heureux d'avoir trouvé quelqu'un qui lu son bouquin préféré

PS : Bonne année

Houdac a dit…

Bou9al> je suis heureuse de trouver quelqu'un qui a pu apprécier "match point" justement de ce point de vue.

Woody Allen a réussi d'une manière exemplaire cette incarnation de la culpabilité retrouvée...la scène où le meurtrier pleur devant le corps de sa victime est impressionnante...j'ai vu les mots de Dostoïevski défiler devant mes yeux ;)
Pour l'antithèse...je pense que c'est juste pour confirmer la thèse... un meurtrier se retrouve forcément face à cette terrible sensation de culpabilité, de déshumanisation un jour ou l'autre...ça ne se produit pas dans deux cas seulement, que l'on est devenu amnésique ou fou...ou peut être un troisième cas, si on meurt subitement avant de faire face à sa condition humaine ;)

Houda...tout aussi ravie

Anonyme a dit…

match point
excellent film
on y retrouve des silences, des grands plans...
et une histoire boulversante!

ayoub.. le mari idéal

Houdac a dit…

En pensant à 'match point' je voulais partager un lien intéressant:
http://www.freud-lacan.com/articles/article.php?url_article=pcathelineau131205

Anonyme a dit…

J'irai le voir ce soir...
Ayoub, aji, le mari idéal de ki?
Sanaa, furieuse...

Anonyme a dit…

bonne fête...mabrouk l'aid l kbir :)

chassez l'intrus yak :)

laseine a dit…

aidk mabrouk said

Anonyme a dit…

houda kes ki se passe tu ne viens plus sur ton blog ?! ....bon je vois que tu es sur casablanca moi aussi je me demandais si on pouvait se voir la rencontre serait interessante...qu'es ce que tu en penses ?

Houdac a dit…

Karim, mais si mais si j'y suis...
Dis, tu es de la famille de Bazine que je connais?!!
Si c'est le cas écris moi sur houdac@gmail.com

Anonyme a dit…

Houda, ça fait un an que tu n'as rien écrit...

Amine a dit…

3 grains de sel:

1. L'étranger est certainement un de mes 4 ou 5 romans préférés. Déclic de ma vie parmi d'autres dont le Passé Simple de Maître Chraïbi.
Il est certes étranger et singulier, mais bon sang qu'est ce que j'ai pu me reconnaître dans ce que je me plaisais à baptiser son "indifférente valse émotionnelle". J'adore ce roman.

2. Match point: avant d'arriver au dénouement final, je ressentais une certaine perplexité à voir un Woddy Allen d'un jus différent et finalement banal par son scénario. Histoire récurrente du jeune bouseux épousant la fille du fortuné, s'intégrant à la bourgeoisie locale, grimpant les échelons etc. Je me disais alors que l'intérêt résidait seulement dans la qualité de la photo (excellente lumière dans ce film, Excellente... "oscarisable" pour le prix de la photo, vraiment) et dans l'interpétation sucrée de la délicieuse Scarlett Johansen.
Quand enfin, nous arrivons au "match Point", lorsque la balle retombe finalement du côté auquel on ne s'attend pas, même si je l'espérais, et qui fait de ce fim une petite perle. Car ce dénouement de dernière minute frise non pas l'amoralité mais l'immoralité, et cela en fait un vrai régal.

3. La lecture de ce post a conduit mes synapses, pour une raison inexplicable (je n'ai pourtant pas absorbé de psychotrope - pas aujourd'hui) vers un petit coin de mémoire où est logée une citation dont je raffole de Maître J.J. Jouve: "Quiconque est revenu des pâles asphodèles sait que la mort est douce et chaude de prunelle".
J'adore.
N'essaie pas de faire le lien, je le cherche encore moi-même...
:-)

Merci Maître Hache.

"Extatiquement" tienne.

Amine.

Anonyme a dit…

Hi there
I was out blogging and came across this one. A very fine written piece of work.

Thanks for the great reading
liberty halves

 
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