lundi, mai 18, 2009

Andalusia



Oscar Lopez - Fire And Fury

Une soirée flamenco. Ambiance chaude. Sangria et belles danseuses. Guitare espagnole grattée de passion et de doigts espiègles.

On s’abandonne, on se donne.

Un large lit. Des draps blancs. Une chambre andalouse peinte en rouge. Les rideaux dansent au vent.

L’orchestre continue à jouer dans la cours.

Nous deux, dans cette chambre au premier étage, continuons à nous abandonner, nous donner.

Il appui son corps, hmm ce beau corps, sur un coude et me regarde. La flamme est toujours là. Un scintillement à la célérité de lumière, une fraction de seconde. On évite les regards longs, profonds. Nous n’en avons cure des regards, nos doigts se mêlent déjà, les jambes s’étreignent.

La music s’imprègne de la hardiesse ambiante. Le rythme s’accélère. Les mains tapent. Les cordes s’émeuvent au toucher des doigts. Les corps se lancent dans une dance effrénée, sur un sol chaud, dans un grand lit brulant.

‘Une variante ?’
‘A chaque nouveau tempo, un déhanchement différent, mais les pieds restent ancrés…sur le sol, dans les draps…’
‘Ecoute ! La guitare et la dance s’expriment désormais seuls’
‘Tes cris, des chants rauques…’

Je me relève, appui mon corps sur un coude et le regarde.

‘Oh Séville, que donnerais-je pour revenir encore une fois ?’
‘Tu y es déjà. Sa musique berce le rêve, ses danses rythment chaque réveil d’un soubresaut d’inspiration pour te noyer encore dans la contemplation.’
‘Trêve de mots, dansons !’

Fusion des sens et fustigation du temps qui passe. Il peine à couler, s’ennui de lui-même, se lasse de devoir avancer, toujours, encore, sans but.

Le temps, dans un dernier combat contre sa propre essence, cède, se fige, abdique à la chaleur humide, aux pas des danseuses, aux cris des guitares, aux exhortations de la foule, toute envie, que dis-je, tout devoir, de continuer son chemin.

La nuit se fait de plus en plus douce. Les rideaux, au vent, se livrent. Leurs corps enlacés, à la tiédeur de la nuit, abandonnés. Elle et lui, gisent désormais apaisés. Les doigts se recherchent, se retrouvent, s’entremêlent…

En bas, dans la cours, ça joue encore…


A Kamal G. ( pour l'inspiration... )

2 comments:

Doudou a dit…

Magnifique texte et très Mélo... la réalité se mélange sereinement avec de la fiction... on le lit mais on le vit aussi... j'admire les écrits qui mélangent la poésie à la fiction

Free Zone a dit…

une vraie sauterie quoi!

 
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