jeudi, juillet 28, 2011

Associations féminines tunisiennes et élections – 2


Dans mon post « Associations féminines tunisiennes et élections – 1 »  j’avais évoqué l’implication des associations féminines dans le monitoring des média pendant la compagne pour les élections constituantes en Tunisie. Cas intéressant pour plusieurs raisons, mais principalement, me concernant en tout cas, pour le fait qu’elles s’engagent dans une action citoyenne ne couvrant pas seulement la question du genre, mais s’étendant à une implication effective de la société civile dans des élections libres et transparentes, en commençant par la compagne elle-même. De la citoyenneté tout simplement. 

Dans ce billet, il s’agirait d’un autre axe : le genre et les élections. Il est donc question de l’implication des femmes dans les élections constituantes et des revendications des féministes tunisiennes. 

Il est d’abord intéressant de comprendre le background de ces revendications. Le point de départ ici est la loi électorale préparée par la Commission de la Réforme Politique en vue d’organiser des élections de l’assemblée constituante suite à la chute du Président / Dictateur Ben Ali. 

Cette loi a prévu la candidature par listes en désignant les élus d’après le système proportionnel des listes avec le plus grand reste.  Il est également établit que sur chaque liste il y alternance hommes femmes.  

A noter ici, que sous le régime de dictature de Ben Ali, les sièges réservés aux femmes étaient de 25%. Cette nouvelle loi électorale ne prévoit pas de quota pour les femmes. 

Il est vrai que cette loi avait suscité beaucoup de questionnements et de contestations,  principalement sur l’alternance hommes femmes et sa légitimité légale, mais elle a tout de même fini par être adoptée et de ce fait constitue d’emblée une première réussite pour les féministes et un autre challenge pour de nouvelles revendications.

Dans ce contexte, L’ATFD (Association Tunisienne des Femmes Démocrates) a notamment soumis à l’ISIE (Instance Supérieure Indépendante pour les Election) un Mémorandum (Mémorandum de l’ATFD sur la participation des femmes au processus électoral) contenant des revendications et questionnements relatifs à la mise en pratique de la loi électorale. 

Il s’agit principalement de remettre en question la représentativité « qualitative » des femmes dans les listes, au lieu de se limiter à une parité quantitative garantie, mais aussi de répondre aux détracteurs de cette parité. En l’occurrence ceux qui arguent « la discrimination sur la base du sexe » (point qui pourrait être valide si on considère la question de la compétence avec une vision globalisée dont le point de départ serait le militantisme au sein même du parti) pour réfuter la parité et l’alternance hommes femmes.  

Le mémorandum évoque ainsi la question de légitimité de la parité en se basant sur les accords CEDAW auxquelles la Tunisie a adhéré, mais aussi pour aller plus loin, il revient sur des revendications claires quant à la mise en pratique.

En voici quelques exemples.

 La liste est non exhaustive mais  à mon sens reprend les revendications les plus intéressantes, vu qu’elles touchent directement le volet éducationnel et aussi culturel, plus que celui légal. 

Le mot d’ordre de ce Mémorandum est « Adopter une approche thématique multidimensionnelle concernant la participation des femmes » ; dans le sens ou cette participation n’est pas réduite à la parité dans les listes mais doit  être effective : 

  • Durant  les phases préliminaires de l’inscription : prendre notamment en considération les difficultés des électrices liées à l’utilisation des cartes nationales, lieu de résidence, etc   
  • Durant la compagne et la mobilisation : L’ATFD appelle à une compagne civique où l’image de la femme ne doit pas être marginalisée par un quelconque stéréotype culturel, mais insiste également sur un réel engagement partisan à faire valoir une culture égalitaire au sein même des partis.
  •  Au niveau de l’administration électorale et mode du scrutin : présence effective des femmes dans l’administration électorale (là aussi on exhorte à adopter la parité) ainsi que le cas des analphabètes qui peuvent voter par délégation à un membre de la famille, ce qui constitue un risque de détournement de l’intention de vote, surtout pour les femmes. 
Je trouve le cas tunisiens intéressant dans le sens où cette constituante ne prévoit pas des sièges réservés aux femmes comme il est d’usage au Maroc par exemple, mais instaure d’emblée une égalité des chances. 

La mise en pratique et l’effectivité de cette égalité, commençant  ici par la parité, nécessite certes plus d’engagement de la société civile et du citoyen, pour un changement radical de paradigme concernant la question féminine. Il n’est pas question ici d’adopter une discrimination positive à mon sens, même si certains pensent que les listes paritaires font d’emblée une discrimination préliminaire, mais il est surtout question de commencer par une chance égale, légalement (la loi électorale) et civiquement (la compagne et le combat de la société civile pour la culture de la diversité), pour aboutir à une élection réellement équitable, se basant sur la compétence de chacun, homme ou femme, et sa capacité à mobiliser les électeurs. 

La diversité du genre ici prend son réel sens. Elle se fait dans l’inclusion et la préparation culturelle pour faire en sorte que la femme puisse démontrer par ses performances propres si elle est capable de gouverner, par une réelle présence sur le terrain en face des hommes, mais aussi  et surtout en partenariat avec eux. 

Les tunisiennes sont entrain de dire au monde : « ne nous donnez pas des sièges en offrandes, nous somme capables de nous faire élire, pourvu que le terrain est ouvert d’une manière égalitariste à tous ! »

Bon vent !

mardi, juillet 26, 2011

Ilham Hasnouni, l’arbitraire de la justice





Ilham Hasnouni est une jeune femme marocaine de 21 ans, un âge où plusieurs de ses concitoyennes concentrent leurs vies autour de projets strictement personnels, des ambitions individualistes et peut être même des vétilles. 

Elle a choisi le combat pour la dignité et la liberté. Militante politique (communiste) et membre de l’UNEM (Union Nationale des Etudiants Marocains), elle faisait parti du groupe  (connu principalement comme groupe de Zahra Boudkour) qui a protesté en Mai 2008 à l’université de Marrakech suite à une intoxication alimentaire. 

Interpelée, ou plutôt kidnappée, sans mandat d’arrestation,  de devant chez elle en Octobre 2010 par des policiers en civile, elle croupit depuis en prison sans pouvoir être jugée. Son « crime » ? Vous l’auriez deviné, des chefs d’inculpation burlesques (destruction de biens de l’Etat, participation à un rassemblement non autorisé, humiliation d’un fonctionnaire pendant l’exercice de ses fonctions, l’utilisation de la force et participation à un groupement armé…), de ceux dont les marocains ont souffert pendant plusieurs décennies. Des incriminations que l’arbitraire de la justice marocaine continue à concrétiser, malgré les avancées célébrées de la nouvelle constitution en matière de droits de l’Homme et surtout malgré une histoire chargée en douleur, que le pays a longtemps essayé de dépasser, sans jamais faire un pas en avant et deux en arrière.

Ilham a besoin de la solidarité de tous les marocains, mais aussi de celle de l’opinion publique et des organisations internationales. Elle a surtout besoin que justice soit faite, ou du moins prononcée. 

Rappelons qu’Ilham n’a toujours pas eu droit à un jugement. La séance est reportée à chaque fois (5 au total), et la jeune fille, traitée comme une criminelle, perd petit à petit espoir.  Le dernier report est fait pour le 2 Aout, alors que la séance devait se tenir aujourd’hui même. 

Pour la dignité de l’Humain, pour ce droit qu’on a tous à une justice équitable, exprimez aujourd’hui votre solidarité avec Ilham Hasnouni :
  1.  Signez la pétition
  2. Mettez sa photo sur vos avatars twitter et Facebook
  3. Relayez l’information sur son cas, au moins une fois par jour et écrivez sur son affaire si vous en avez l’occasion.
  4. Et surtout, gardez là dans vos pensées car, rien aujourd’hui, ne nous met à l’abri de l’arbitraire !
Quelques articles qui ont relayé l’affaire Ilham Hasnouni : 



La FSE Liberté pour Ilham Hasnouni et ses camarades !

Pour la libération de Ilham Hasnouni

Ilham Hasnouni, plus jeune détenue politique au Maroc

Associations Féminines tunisiennes et élections – 1

J’ai assisté hier à Tunis à une conférence de presse organisé par un ensemble d’associations féministes, dont la l’ATFD (Association Tunisienne des Femmes Démocrates).

Il s’agissait de lancer officiellement le projet de monitoring des médias durant les élections constituantes prévues en octobre.

Le projet consiste à monitorer, avec deux approches, qualitative et quantitative, les médias : presse écrite, radios, télévisions, publics et privés, d’expression arabe et françaises, ainsi que les réseaux sociaux qui feront l’objet d’une analyse qualitative uniquement.

Ce qui est intriguant est que ces associations féminines, ne se penchent pas sur la seule question, on a tendance à le croire en tout cas, de la question féminine. Elles couvrent tous les acteurs politiques en incluant les femmes. Une démarche totalement inclusive, louable.

Sur d’autres aspects, le projet est soutenu par l’IMS (International Media Support) et encadré sur le plan méthodologique par l’AWG- MM (Arabe Working Group for Media Monitoring) et par l’Osservatoria de Pavia, institut de recherche et d’analyse de la communication. Le monitoring sera réalisé par des étudiants qui seront formés par les instituts plus hauts. Le cas est intéressant dans le sens ou c’est créateur d’emploi et surtout une implication directe de 35 étudiant dans une démarche citoyenne, qui leur permettra à la fois de comprendre les enjeux et l’échiquier politiques, de par la nature même du travail qu’ils auront à faire, mais aussi qui les responsabilisera encore plus par rapport au future de leur pays.

Il est aussi intéressant d’ajouter que le monitoring ne se fera pas seulement « durant » la compagne officielle, mais avant (ça commence aujourd’hui même le 25 Juillet) et après les élections. Une manière de s’assurer que les médias s’engagent dans une démarche responsable et déontologique avant même d’être régi par la loi électorale durant la compagne officielle. Aussi, à chaque étape, ‘avant’, ‘pendant’ et ‘après’ élections, deux rapports sont prévus, un premier, intérimaire au milieu de la période et un deuxième final.

L’impact ici des médias sur l’opinion publique est mesuré à sa juste valeur. On comprendra aussi la conscience générale, qu’a le tissu associatif tunisien, de l’importance d’accompagner les médias dans leur « apprentissage de la liberté » après la chute de la dictature.

Le cas de ce projet n’est pas isolé puisque plusieurs associations tunisiennes lancent des projets similaires. L’ISIE (Instance Supérieure Indépendante pour les Élections) de par sa mission officielle, monitor également les médias durant la compagne électorale en spécifiant les règles de couverture médiatiques. Selon Larbi Chouikha, présent à la conférence de presse, des lois régissant la couverture seront publiés dans les prochains jours, avec potentiellement une loi interdisant la publicité politique, qui constitue une manne publicitaire actuellement pour les journaux non partisans principalement.

Tout ceci n’est pas « exceptionnel » on soi, c’est du bon sens, un travail sérieux qui prend très au sérieux des élections cruciales pour le future du pays. Ce qui est admirable est la dynamique ambiante qui fait que plusieurs acteurs se penchent sur la même question, en coordination, en concertation et surtout dans une démarche complémentariste.

Ces associations tunisiennes prennent en main des projets que d’autres, sous d’autres cieux, laissent à l’Etat le soin de faire, au risque de revenir plus tard, beaucoup trop tard, pour réclamer des insuffisances, des erreurs et des dépassements.

Il est aussi intéressant de savoir que ceci n’est pas la première expérience de monitoring pour ces associations. Elles ont fait de même en 2004 et 2009 en prenant des risques énormes touchant à l’intégrité physique de leurs membres.

Un extrait de leur rapport de monitoring des élections présidentielles de 2009, relève l’audace dont elles font preuve dans un environnement, on le sait tous maintenant, mafieux, caractérisé par la prédation du clan Leila Trabelsi : « Ce qui est frappant aussi c’est la distinction nette que l’on observe entre l’espace médiatique consacré à Mme Leila Ben Ali et celui alloué aux autres candidats aux présidentielles par la presse et tous les autres médias. Toutes les manifestations publique de l’épouse du président sortant ont fait la Une des journaux et diffusés en prime time dans les médias audiovisuels ».

C’est dire que même sous le régime le plus autoritaire, la démarche citoyenne de « contrôle » est une responsabilité, un devoir que chacun devrait assumer, à commencer par la société civile…

Pour conclure, un appel : « Féministes du Maroc, vous qui êtes reconnues par ces mêmes tunisiennes comme des pionnières en Afrique et dans le monde Arabe, vous allez faire quoi pour les prochaines élections législatives, après ce grand fiasco médiatique qu’était la compagne référendaire ? »

NB: Dans mon prochain billet (Associations Féministes tunisiennes et élections – 2), une revue des revendications des associations féminines transmises à l’ISIE concernant la participation des femmes aux élections constituantes.

samedi, juillet 23, 2011

تونس ايا خضرا...


Premier jour en Tunisie et une première discussion avec un tunisien, le chauffeur du taxi…

Comment ça se passe après le départ de Benali ? 

On respire enfin. Les gens retrouvent l’espoir et l’envie de travailler pour ce pays.
Malheureusement on en pâtit économiquement, le tourisme notamment se porte mal et la situation politique n’est pas encore stable. 

Mais de toute manière les changements se feront progressivement, non ?
Le changement, dans le sens où des institutions démocratiques verront le jour et le pays connaitra une stabilité politique prendront au moins 3 ans. Les tunisiens ne sont pas dupes, ils le savent très bien et ils continuent leur engagement pour une véritable démocratie. 

D’un autre côté, les pratiques d’antan, la corruption, le harcèlement policier,  continuent en quelque sorte. Ce n’est pas évident d’éradiquer une manière d’être et de vivre du jour au lendemain. On aura besoin d’une ou de deux générations pour un changement de mentalités, pour une société qui vit dans un état de droit, sans les pratiques enracinées de corruption. 

En attendant, il faut qu’on reprenne notre lancée économique. Le tourisme a énormément souffert cette année, même si en ce mois de juillet les touristes commencent à affluer d’une manière intéressante. On pense que la reprise du tourisme se fera naturellement dès l’année prochaine. 

Que pensent les tunisiens  des élections constituantes ?

Les gens sont perdus entres les 100 partis que nous avons aujourd’hui.  Dans les médias tunisiens ces partis déclarent tous les mêmes objectifs et programmes, du coup on ne sait plus où donner de la tête.
Il faut qu’ils déclarent leurs véritables stratégies, leurs programmes et visions pour ce pays pour que le citoyen soit capable enfin de choisir. Quand ils nous servent tous le message : «  on est modéré, on ne veut que le bien de ce pays », on comprend qu’ils veulent simplement peser sur les urnes. On ne fait donc pas confiance. 

Mais le multipartisme est lui-même symbole d’une rupture avec l’ancien régime du parti unique, le RCD, n’est ce pas ?

En effet, cependant ces partis qui ne se distinguent pas les uns des autres, ne nous avancent  en rien non plus. On sait aussi que les anciens du RDC peuvent se dissimuler sous d’autres bannières politiques.
On ne peut les identifier, ni les juger tous. Comment juger trois millions de personnes, dont beaucoup étaient très influents, très corrompus mais travaillaient discrètement ?

Quel est le sentiment des tunisiens par rapport à Annahda ? 

Annahda a beaucoup de sympathisants mais les tunisiens restent sur leur garde. Les dirigeants d’Annahda se disent modérés mais nous voulons des garanties sur leur projet pour le pays. 

Il est impératif pour la Tunisie d’avoir une séparation réelle entre le religieux et le politique. Si Annahda s’engage pour une laïcité comme la Turquie à ce moment là on pourra leur faire confiance. 

Le peuple tunisien a beaucoup progressé dans ce domaine depuis l’ère Bourguiba, les libertés individuelles ont connu un réel essor et les femmes bénéficient de beaucoup de droits. On ne veut surtout pas faire une régression dans ce domaine. 

Avec ou sans Annahda, le peuple tunisien restera sur sa lancée première. Le religieux n’a absolument rien à faire avec le politique et vice versa.  

Quelle était la principale différence entre Benali et Bourguiba ?

Il n’y a pas lieu de comparer Bourguiba et Benali. On aimait le premier et on l’aime toujours.
Bourguiba était un avocat, instruit, cultivé et homme de valeurs. Il n’a pas hésité à faire « dégager » son propre fils quand il le fallait. Alors que Benali était un militaire, largement inférieur en culture et en éducation et entouré  de surcroit d’une famille de voleurs tous aussi incultes. 

Mais n’étaient-ils pas tous les deux des dictateurs finalement ?

C’est vrai qu’ils ont géré tous les deux le pays d’une main de fer, mais chacun à sa manière et avec un objectif et un résultat différents. Bourguiba a travaillé pour le pays, il a construit la Tunisie moderne, a éduqué le peuple et donné aux femmes leurs droits. 

Benali de l’autre côté a pillé le pays, lui et sa famille. Il a aussi abusé de nos progrès en termes de liberté individuelles. Qui est-ce pour oser interdire aux femmes de porter le voile ? C’est un inculte je vous ai dis. 

On arrive à destination et la discussion s’achève sur cette dernière phrase. 

Je garde de cette discussion une certaine amertume quand je compare de pareilles discussions avec des chauffeurs de taxi à Casablanca, et une phrase clé : « Bourguiba 9errana (nous a éduqué)» !

En attendant les prochaines rencontres, je vous laisse écouter ceci...





lundi, juillet 11, 2011

Le regard de l'âne



La plage était déserte. Le vent soufflait en puisant sa force dans la mer, le ciel et le sable. Ces innombrables grains de sable qui venaient s’engouffrer dans les méandres du corps, piquetaient l’âme d’une force éolienne, mystérieuse en laissant comme des  baisers aériens sur chaque recoin du souvenir.

Il fallait vaguer avec le vent, suivre les directions de son grès,  naviguer selon son bon vouloir, se laisser aller tout simplement.

Au loin l’horizon se profilait incertain, confus. Et comme dans une nébuleuse, mélange de brise, de vagues, de sable et d’un vent se jouant de tous, la rive se faisait découvrir à petites bribes, telle une histoire, un roman en gestation.

 Dans ce roman, celui imposé par la force du destin, de ses houles et de ses vents, les personnages restent volatiles, fragilisés, comme propulsés par une force inconnue…la vie, peut être, qui ne leur laissât aucunement le choix d’être.  Elle les inventât de toutes parts et menaçait de les chasser de son paradis romanesque à n’importe quel instant.
Elle leur fit don cependant d’instants, innombrables, eternels, contradictoirement inscrits dans une durée transcendant l’essence même du temps. Elle fit son don et disparu le temps de le leur faire savourer.

Les personnages. Quoi de mieux qu’une femme et un homme, pour créer l’Histoire, ou juste une histoire, le temps d’un roman, de plusieurs nouvelles, de quelques essais sur un printemps qui s’en va déjà ?

Une femme et un homme, tous deux perdus sur cette plage déserte, prisonniers de rêves chimériques, d’espoirs inassouvis, d’envies de vies, oui, de plusieurs vies. Une seule ne suffirait-elle donc pas ?

Les têtes tantôt baissées pour épouser les courbes du vent, tantôt se rejoignant dans un baiser défiant la lumière éblouissante d’un soleil, discret mais constamment présent derrière les nuages.

Ils marchaient, sans but précis, sans point de mire, seuls, avec un silence éloquent qui défiait les exhortations du vent. Ils avaient marché pendant longtemps, quelques heures, des éternités se renouvelant avec chaque soupir, chaque sourire partagé.

Ils se perdirent dans des idées et des idéaux, dans des tempêtes de sables et des vagues d’eau fraiche, se retrouvèrent ensuite dans des regards furtifs, échangés à l’insu du monde et de leur propre volonté.

Au tournant d’un rocher improbable, un âne. Insolite la rencontre, improbables l’animal et son regard pénétrant.

Et comme pour défier un regard, le plus banal des regards, ou peut être le plus insolent, celui d’un âne inventé de toute pièce sur une plage déserte. Ils s’aimèrent…

 
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