Photo by Christian MALLET
D’un pas hésitant je rentrais dans cette joaillerie de luxe sise Place Vendôme. Un air frais s’en était échappé quand une jeune femme richement habillée en était sortie, toute ravie de ses emplettes. Cet air revivifiant qui contrastait avec la chaleur ambiante de Paris au mois d’Aout, m’insuffla l’idée de m’aventurer sur le pas d’une des plus belles enseignes de Paris. La vitrine, élégamment, affichait quelques belles œuvres d’art qui me donnaient le tournis à leurs éclats saisissants et m’invitaient à la découverte.
Je franchis, enhardie par un courage que je ne me connaissais point, le pas de la boutique et tombais net sur une vendeuse, des plus snobs, qui me regardait avec un air narquois, comme pour dire « que fait cette fille défraichie dans notre tendre fraicheur ambiante ? ».
Je n’ai nullement donné suite à son regard scrutateur et me suis avancée comme si elle devenait subitement transparente. Je marquais alors une pause devant une belle bague sertie d’une aigue-marine de toute beauté. Son bleu pur ressemblait à celui que reflète la mer à l’entrée de la grotte bleue de Capri par un soleil resplendissant.
« Je parie que la couleur de vos yeux a son bleu si ce n’est le bleu des cieux » chuchota une voix douce de derrière mon cou.
Son souffle chaud jouait des quelques mèches collées, de sueur, derrière mon oreille, et le timbre de sa voix au mot ‘cieux’ avait la résonnance d’une chanson d’automne.
Je me retournais, doucement, langoureusement presque, comme une femme qui se réveille sur un ‘bonjour amour’ prononcé par son amant, l’enlaçant de tout son corps.
Ses yeux sombres, son beau visage halé, ses cheveux noirs, son expression profonde, lui donnaient l’air d’un mythique méditerranéen, un grec.
« Je regarde cette pierre avec des yeux incolores. Ils sont de quelle couleur à votre avis, mes yeux ? »
« Ils sont très beaux »
Je souris et affronte son regard longuement, lascivement, amoureusement, avant d’éclater d’un rire sonore en lui prenant subitement les mains.
Il avait l’air surpris mais ravi, et il attendit…
« Elles sont douces vos mains »
« Je suis sertisseur de métier et de vocation »
« Dommage alors ! A manier ces pierres précieuses à des températures insoutenables, vous ne pouvez sentir mes mains brûlantes ! »
« Je peux néanmoins sentir leurs effleurements quand elles insistent… »
Et c’est là que j’appuyai subtilement, délicatement sur ses doigts fins avant de les prendre un à un dans ma bouche pour les lécher…
6 comments:
Humm...ça me rappelle des lointaines nuits de jeunesse passées à lire des Harlequin en cachette!
Tu sais quand tu t'apprêtes à déguster un plat sucré et tu es confondue par un goût légèrement salé ... bah, je suis dans ce cas là.
Je ne trouve pas mes mots. Continue ... et pas que dans le salé, mais surtout à me confondre.
Oups! serais-je entrain de retomber dans l'enfance? (oui j'étais précoce...enfin pour les harlequins ;))
7didnane, je te confondra!
il est beau ton sertisseur c'est vrai mais il y a comme une tâche qui gâche le précieux et le rends glaceux...
ceci dit continue à écrire sans trop réfléchir, tu as de ces talents qui ne réussissent pas à se cacher :)
on a déjà vu coup de foudre a nothing hill, coup de foudre à Rhode Island et là tu nous fais le coup de foudre à paris, mais au moins dis moi, est il bogoss ton sertisseur ou pas?
Waaayli, merci pour les roses ;) Sa beauté ne tardera pas à se dissiper...dans un vers de whisky ;)
Farid, comme un dieu de l'olympe...mais attend, qui a parlé de coup de foudre?!
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