mardi, novembre 29, 2005

"Cent ans de solitude" - Gabriel Garcia Marquez



Je me suis réveillée en sursaut, saisie par une sensation étouffante d’être prise au piège. Un labyrinthe fait de mailles d’histoire et peuplé d’araignées centenaires. Le cercle vicieux du temps ne semble vouloir se défaire que par les mains d’un Buendia, mais lequel ?

Une épopée ravageuse comme seule peut l’être une courte vie suivie d’une mort incertaine. Cent ans de solitude est le livre de tous les doutes, de toutes les attentes. Un songe qui ne cesse de tourmenter l’âme du lecteur, de l’amener à la source de la création et de le rejeter par la suite vers les tumultes des inventions. Pourtant le conte n’est que commencement et fin...

Un jour José Arcadio Buendia quitta, avec sa compagne Ursula, la terre natale. S’enfuir encore et toujours, quitter un sol pour un marécage, abattre des forêts et défaire les chaînes des montagnes pour arriver au bon port, le nouveau village de Macondo. Du péché originel, le meurtre de Prudencio, qui ouvrit la boite de pandore jusqu’à la naissance maléfique de l’enfant à queue de cochon, malédiction de la consanguinité et fruit de l’inceste consommé, la chronique de la famille Buendia fût prédite et relatée avec ses heures joyeuses et ses nuits ombrageuses par Melquiades, l’ancêtre des gitans. Une histoire

qui dura cent ans et qui tint dans un manuscrit en sanscrit douloureusement déchiffré par l’ultime Buendia au crépuscule de la destruction finale. Une imagination débordante et un sens de réalisme, apparenté à la vérité de l’âme humaine, aussi accru et rare que peut l’être la conscience de l’existence.

Ce livre est un passage obligé pour savoir que la vie n’est en partie que désir contradictoire de perdition et en une autre une perpétuelle quête de solitude. C’est une véritable invitation à vaguer dans les mythes de l’être humain, dans ses espérances et ses folies les plus périlleuses.

La chronique de Macondo, village don du ciel apparu en songe, de sa naissance à sa mort, de sa Genèse à son Apocalypse, est à l’image de la vie humaine : enfance, maturité, vieillesse et mort, mais aussi est à l’image de toutes les civilisations humaines, à l’effigie de l’Histoire elle-même.

Cent ans de solitude est un livre de la création, le reste est littérature...

mardi, novembre 22, 2005

Paulo Coelho : Chaque onze minutes un chemin se fait tracer...


Mon "Onze minutes"...signé!

Je l’ai vu pour la première fois à Casablanca. Dans une salle archicomble où un bon nombre de l’assistance restait debout pour manque de chaises, il s’est levé, a tendu la main vers ce public avide de le connaître enfin après s’être reconnu dans ses livres, et a dit dans son français hésitant « d’abord, je vois qu’il y a beaucoup de monde qui reste debout, alors qu’il y a une petite place ici (et il montre les trois fauteuils vides dont il en occupait un avant de se lever), je vous invite donc à venir vous asseoir ici à mes côtés, car comme vous voyez, je suis chétif et je n’occuperai pas autant de place » …

Zone de Texte: CitationsNous en avons tous rit. Il y en a qui se sont précipités pour occuper les places sur l’estrade, devant les yeux ébahis du ministre de la culture. Je n’avais pas de place non plus, mais j’étais lente à réagir, toujours fascinée pas ce grand homme de la littérature mondiale, si humble et tellement attachant.

Il a parlé de choses ordinaires, sur sa vie, ses débuts dans la littérature et la force qui l’a toujours animée pour rêver et faire rêver les autres, les inciter encore et toujours à suivre leur quête personnelle et à livrer le Bon Combat.

De Paulo j’avais commencé par lire « l’Alchimiste » où j’ai eu un plaisir immense à suivre Santiago le berger de son Andalousie natale jusqu’à une oasis dans le désert égyptien à la recherche d’un alchimiste qui lui indiquerait l’emplacement de son trésor. Une belle épopée où les leçons de la vie que nous recevons tous chaque jour, deviennent ostensibles, signes et guides sur notre chemin de son apprentissage. « Véroniqua décide de mourir », « Sur le bord et la rivière Piedra, je me suis assise et j’ai pleuré », « Onze minutes » et tout dernièrement « Le pèlerin de Compostelle » autant de petites merveilles que j’ai consommées sans modération…

Paulo est lui-même un délicieux personnage, aussi spirituel et profond que peuvent l’être ses livre, avec un sens de l’humour et une sorte de simplicité enthousiasmants.

Assiégé par des dizaines de fans venus lui rendre hommage, j’ai réussi tout de même à avoir sa signature sur « Onze minute », un livre sur une prostituée qui vous enseigne l’Amour, et non les amours. Un jour, je montrerai le livre à mes enfants, fière comme une dinde, en leur disant qu’un des écrivains les plus lu dans le 20ème siècle, celui qui a été le plus traduit, l’Alchimiste ayant été traduit dans 58 langues, un record, m’a laissé une petite empreinte et un doux souvenir pour toute la vie. Ceci, bien sûr, si la page signée résistait aux intempéries du temps et de mes relectures acharnées…

jeudi, novembre 10, 2005

Et si on chantait?

listennow (1K)Merci Dayzin pour le cadeau. Vous avez une voix...douce!




Me brûler encore

J'ai comme une envie de voler
Brûler ces ailes qui ne cessent de se régénérer
M'embraser de ce feu que ses yeux ont attisé

J'ai comme une envie de m'incinérer
D'amour et de passion me consumer
Entre ses prisons de bras périr incarcérée

J'ai comme une envie de m'enfermer
Dans une cage de désir me transformer
En une fée, une épopée, un torrent déchaîné

J'ai comme une envie de crier
De joie quand ses lèvres se mettent à chuchoter
Aux miennes les airs de l'Eden déserté

J'ai comme une envie d'abandonner
Ciel et terre pour, entre ses mains, me réfugier
Lui offrir mon palais, mes secrets éveillés

J'ai comme une envie de veiller
Une nuit, un jour et un jour et m'envoler
Dans la voûte de son regard ensorcelé

J'ai comme une envie de fasciner
Ses cuisses, ses mains, son torse, les atteler
A mes cuisses, mes mains, mes seins dressés

J'ai comme une envie d'ériger
Une Venise en son souvenir, me remémorer
Les cris, les pleurs, les rires, et les amours oubliés

J'ai comme une envie de toujours me rappeler
Que lui c'est moi, et moi me transformer
En un lui à jamais en moi ancré.

PS: Ayoub...mouah!

dimanche, novembre 06, 2005

Le mot et l’image… (« Miniatures » de Youssouf Amine El Alamy)


« Ce n’est pas un roman, ni un conte, ni même une histoire. Ce sont de minuscules récits qui se terminent, tous, à peine commencés. » c’est ainsi que présente Youssouf Amine El Alamy son dernier livre « Miniatures ».

Hammadi, L’Haj D’rafat, Itto, Marcel Mazel, L’Hajja Rita, des personnages singuliers à qui YAE a donné la parole, le temps de raconter une histoire de vie ou un état d’âme…

Ce livre est une belle aventure littéraire et artistique où l’auteur ne s’arrête pas au seul pouvoir des mots mais invoque les mystères de l’image. Il ne se suffit pas à inventer des personnages mais les fait vivre et respirer au gré de l’imaginaire iconographique du lecteur.

Chaque histoire, elles sont au nombre de cinquante, est un récit bref sur un personnage bien particulier, illustrée par un tableau qui vient interpeller encore plus la conscience du lecteur.

Les récits de « Miniatures » ont la particularité d’être tellement concis qu’ils laissent toujours le lecteur avec un goût d’inachevé…on a dès lors envie de prendre sa plume est de continuer l’œuvre de YAE, mais ce n’est pas tout ! Cette cinquantaine de récits illustrent la disparité et la singularité de la société marocaine…un regard amusé et amusant, mais Ô combien lucide, sur des milliers de gens que nous croisons tous les jours, sur nous-mêmes…

Natif de Larache en 1961, Youssouf Amine El Alamy est professeur à l'université Ibn Tofaïl de Kénitra . Lauréat du grand prix de littérature marocaine d'expression anglaise en 1999, il est l'auteur de "Paris mon Bled" (2002) et de nombreux textes et articles notamment sur les attentats suicides de Casablanca de mai 2003, ainsi que sur l'image, la photo et la mode.

Son livre "Un Marocain à New York" paru chez Eddif (1998) fait sa popularité et sa fiction "Les clandestins" publiée en 2000, le consacre par le prix "Grand Atlas" en 2001.

Le vernissage de l’exposition de « Miniatures » aura lieu le 8 novembre à 19h à l’IF de Rabat.

Ça serait l’occasion de connaître de près l’œuvre de YAE et surtout de rencontrer ce jeune écrivain qui aborde le roman avec une légèreté et une sincérité déconcertantes. Un romancier qui, par ses nouvelles approches et un don créatif indiscutable, se confirme comme l’un des écrivains qui feront les beaux jours de la littérature marocaine d’expression française.

 
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