jeudi, décembre 07, 2006

Au-delà des frontières


S’est tenue ce soir le vernissage de l’exposition de photographie « au-delà des frontières » à l’Institut Français de Casablanca. Une exposition organisée par l’ambassade Suisse au Maroc et dont les photos sont prises par divers photographes.
Je ne voudrais pas faire le commentaire de l’exposition. Je n’ai pas la prétention de pouvoir le faire, ni l’envie de le faire par ailleurs.
C’est qu’il faut aller voir par soi-même et apprécier. Apprécier les détails, les regards, les larmes, les visages, l’Homme. Un Homme qui a souffert et qui continue à le faire pour la simple raison qu’il y a des fous de guerre mais aussi et surtout parce qu’il existe quelque chose qui s’appelle frontière…
Frontière entre l’homme blanc et cet autre ‘ersatz’ d’homme noir, frontière entre la richesse et la misère la plus affligeante et surtout toutes ces frontières entre des peuples que tout réuni…ces barbelais qui séparent aujourd’hui les Hommes !
Allez-y voir…

PS : Devinez un peu où a été prise la photo (Najlae…shut !!!).

lundi, novembre 27, 2006

Mon regard vacille souvent entre le tangible, le perceptible et un reflet dans un miroir, sans que je puisse vraiment voir…

« Toi, au contraire, tu voudrais comprendre comment un tableau historiquement déterminé – réalisé et regardé dans telles et telles conditions matérielles et culturelles – a pu produire des effets imprévus, imprévisibles et même impensables pour son auteur et ses destinataires. »


Marc Lenot m’a offert dernièrement « On n’y voit rien » de Daniel Arasse. Je voudrais le remercier pour son geste généreux mais aussi pour cette lecture riche et excitante qu’il m’a donnée l’occasion de faire.
Daniel Arasse décrit dans son livre six tableaux de maitres en les tournant et retournant- si je puisse dire- dans tous les sens, combinant iconographie, histoire, philosophie et instinct pour aller chercher dans ces tableaux le non-visible, qui n’est autre que ce qu’on devrait voir et non regarder.
Il est vrai qu’il cède rapidement à son « démon de déduction », mais c’est un démon enchanteur qui fait revivre les regards éteints et jaillir du fond de soi une lumière nouvelle qui illumine (faute l’aluminer) tous ces recoins sombres d’un tableau, d’une peinture, de « l’acte de peindre »…
Une lecture enrichissante (je me répète là !) que je recommande à tous, les férus d’art comme ceux à qui ça importe peu. Et surtout n’oubliez pas de remercier Marc !


mardi, novembre 14, 2006

L'absence




















Absence - Dominique Houyet

Comment justifier l’absence si ce n’est en arguant le trop plein de présence ?
Tout ceci me manque. Les mots, les murmures, les rires et les envies d’écrire.
J’étais partie fouetter encore quelques chats égarés. Des Flip par ci, des Philippe par là…et j’en suis, comme qui dirait épuisée, lassée de courir pour attraper le temps qui file et plein d’autre rêves qui défilent.
Je reviendrais surement avec un peu plus de poésie dans l’âme et beaucoup de lumière dans les yeux…et dans le cœur.
M’attendriez-vous ?

lundi, octobre 09, 2006

Les ombres



















Avec les mots simples d’une petite fille
Je vais te conter mon rêve d’une nuit

Je commencerai peut être par les mots de Khayyam
Nullement complainte mais un répit de l’âme

Si tu punis par le mal, le mal que je fais
Qu’elle est la différence entre toi et moi, dis ?

Pour te narrer ensuite cette nuit sombre
Peuplée d’histoires anciennes et d’ombres

Une ombre d’un passé lointain mais vivace
Qui, à la fois, me ravive et me tracasse

Sur le chemin d’un atelier d’arts
Les histoires de marquez et les remparts

Cent ans de solitude sont cette nuit
Sans toi, sans la soupe et le pain de mie

Sur l’île de Mada, on avait ri aux éclats
Après un long chemin et des questions au tas

Quelles questions ? Quelle attache ?
Sans attache ? Quel amour dans ce cœur tu caches ?

Mon cœur a l’innocence d’une ville blanche, Alger
La casbah, Bab-louad, la tchitchi, la pâtisserie et l’étranger

Et l’ombre s’estompe et prend avec elle
Le souvenir d’un nouvel amour et de nouvelles ailes

Une autre ombre, à Paris et sur les traces de Majorelle
Des moments au goût de meringues et de miel

Une autre ombre, des dunes de sables et des mirages
Entre un lever et un coucher, une vie, la belle image

Une autre ombre qui me saisisse
Elle est belle et métisse…

Vas ! Non attends, je te raconterais la suite à mon réveil
Car là mon rêve me rattrape et m’émerveille

samedi, octobre 07, 2006

Crépuscule









Goutte d’eau qui tombe et se perd dans la mer,
Grain de poussière qui se fond dans la terre.
Que signifie notre passage en ce monde ?
Un vil insecte a paru, puis disparu.

Omar Khayyam


L’homme tirait son chien et courrait plus vite que son ombre, et son ombre suivait celle là du chien. Il parlait comme un aliéné, fiévreux, maladroit, possédé comme par une sombre lueur de folie soudaine.

Quand il franchit les portes de la médina, les ombres de ses étroites ruelles s’abattirent sur lui et il en devint coi le temps d’un souffle, puis s’élança encore dans sa course déchaînée. A son passage, les femmes et les enfants s’esclaffaient de rire alors que les vendeurs ambulants écartaient précipitamment leurs charrettes et huaient bruyamment leurs bourriques. Ils l’attendaient, avaient prévu son passage et s’y étaient préparés.

Un jet d’eau d’une fenêtre à l’ombre d’un moucharabieh. Il s’arrêta, jura et menaça puis repris son chemin.

Je demandais alors à une passante qui était cet homme étrange.

Elle me répondait que c’était Brahim le fou. Il courrait chaque jour dans la médina, laissant derrière lui le rire des uns, la stupéfaction des autres. Un mélange de sentiments. Le désarroi, la crédulité, l’angoisse, l’amusement, la pitié, la tendresse, la méfiance, l’ironie…

Je me lançais à sa poursuite sans même laisser la passante terminer sa phrase. C’est lui. Le marchant de contradictions qui jadis peuplait mes rêves !

Haletante je pus enfin l’atteindre, l’arrêter le temps de lui poser une question et d’écouter sa réponse.

- Dites moi ! Qu’est ce la vie ? Qu’est ce la mort ?

- La vie c’est vouloir posséder la vie. Aller de l’avant. Oublier le temps passé, celui des amours, des amis, des rires et des pleures. Partir au loin pour se chercher, se retrouver ou ne retrouver que son ombre, une histoire de ce qu’on aurait pu être, de ce qu’on ne sera jamais.
Courir plus vite que l’ombre de son chien. Déferler le temps, défier la tempête. Prendre dans une seule poignée de main toute l’eau limpide de la source et laisser mourir les poissons, faner les roses, effacer la mémoire.
Demeurer silencieux. Errer dans l’obscurité des idées, voir une lumière et l’égarer. Mourir, renaître, d’ombre et de lumière.
La mort ? C’est un coucher du soleil.
Il est beau le coucher du soleil, triste est beau, mais le lever est une réincarnation !

Il prononça le dernier mot en regardant le crépuscule rapide d’Afrique s’abattre sur la ville et il courut…

vendredi, septembre 15, 2006

Encore des meringues...


-









- Allo !! tu prépares encore des meringues?

- Non, j’ai arrêté.

- Tu as donc trouvé une réponse à ta question.

- Non, mais j’ai découvert que ma question n’avait pas d’importance.

- Et qu’est ce qui a de l’importance ?

- Rien ! Rien de ce qui est mon histoire. L’important ce n’est pas plus le passé que ce que pourrait apporter le futur. L’important c’est d’inscrire ce moment vécu dans le présent et de le vivre tout simplement.

- Hein ?

- En clair, je n’ai pas à préparer des meringues et à continuer à le faire juste pour réponde à une question. Il faut vraiment le vouloir, le désirer et ensuite le vivre intensément.

- J’ai compris, c’est un peu comme la vie…

- Peut être…

lundi, septembre 11, 2006

Flip le chat de gouttières (5)









Résumé des épisodes précédents : Philippe est un chat appartenant à un français, M.U. , qui vient d’arriver au port de Tanger. Le chat se perd dans le port et s’en va déambuler dans la ville. Une vision d’une vie antérieure le rend confus…

La question demeura ainsi en gestation dans la tête du malheureux félin pendant un long moment. Un temps interminable pendant lequel il essaya, vainement, de trouver à manger, puisque l’imagination du poisson frais stimula son appétit, jusque là oublié, au plus haut degré.

Pendant qu’il s’afférait à la tâche de trouver un semblant de squelette de poisson dans la décharge du marché, imitant ainsi quelques chats miteux qu’il observa de loin sans oser s’en approcher, Philippe fit une découverte qui le laissa coi !

Il se rendit soudain compte que le vacarme provenant de la criée ne lui était pas étranger. Les souvenirs le tirèrent encore plus loin. Lui, Philippe Lebel, chat de M. U.

L’impression du déjà vécu s’empara de lui complètement. Il n’eut plus de doute qu’il ait déjà puisé l’une de ses sept vies à déambuler dans des marchés bruyants.

Alors Philippe, dans un sursaut de courage insoupçonné, se lança en courant vert la cohorte de chats gueux qui vadrouillaient nonchalamment sous les charrettes des vendeurs ambulants.

- Salut.

- Hey, t’es qui toi ?

- Heu…Je…je m’appelle Philippe

- Hein ? comment ? Philippe ? hey les copains, venez vite, je suis tombé sur un Flip qui se dit s’appeler…hein ? comment déjà ? ha ha ha… ouai, il s’appelle Philippe… ha ha ha…

Et toute la bande s’assembla illico autour du pauvre Philippe désarçonné. Les uns l’épiaient avec curiosité enrobée de bonté et de compassion, les autres lui jetaient des regards furtifs emprunts d’ironie et de raillerie sarcastique.

Alors que le cercle des chats rassemblés autour de Philippe s’élargissait, ce dernier ne pensait à rien. Dans son esprit se posait une seule et unique question qui commençait à se répéter dans sa petite tête de félin d’une manière obsessionnelle. « Comment se fait-il qu’ils puissent me comprendre et répondre dans la même langue ? » « Oui, j’ai trouvé la réponse, ils ont sûrement du écouter plus d’une fois…Bob Marley ! »

« Oh, non, j’ai l’impression de perdre la tête ! » S’exclama le pauvre chat en courant dans tous les sens comme s’il était entré en une transe effrénée…

vendredi, septembre 08, 2006

C'est l'extase langoureuse - Paul Verlaine










L'âme de la peau - Patrice Maranda


C'est l'extase langoureuse,
C'est la fatigue amoureuse,
C'est tous les frissons des bois
Parmi l'étreinte des brises,
C'est, vers les ramures grises,
Le choeur des petites voix.

O le frêle et frais murmure!
Cela gazouille et susurre,
Cela ressemble au cri doux
Que l'herbe agitée expire...
Tu dirais, sous l'eau qui vire,
Le roulis sourd des cailloux.

Cette âme qui se lamente
En cette plainte dormante
C'est la nôtre, n'est-ce pas?
La mienne, dis, et la tienne,
Dont s'exhale l'humble antienne
Par ce tiède soir, tout bas?

lundi, septembre 04, 2006

L'asile, le mien...











L’asile est une nouvelle fiction que j’entame sur un nouveau blog. Ce n’est pas le Hammam. C’est complètement différent (désolée pour les nostalgiques ;)).

Je garde ce petit projet au chaud depuis plusieurs mois. J’avais tenté des publications plus ou moins assidues ici mais emportée par le quotidien et la vie, le travail et la vie, les soucis de la vie…j’ai fini par le mettre aux oubliettes, jusqu’au jour où j’ai retrouvé cette envie incommensurable de continuer à l’écrire. J’ai tout simplement oublié les infos du compte de l’ancien blog !!

Maintenant « l’asile, le mien… » reprend (recommence) ici…et n’attend plus que vos critiques.

Meringues








- Allo ! Tu dors ?
- Non, je prépare des meringues.
- Tu reçois ?
- Pour mon plaisir propre.
- Rien que ça ?
- C’est bon, c’est sucré, ça me pousse à me poser la question ‘pourquoi des meringues ?’ !
- Tu as trouvé la réponse ?
- Non, sinon je ne serais pas encore entrain d’en faire.
- Tu pense pouvoir un jour trouver la réponse ?
- Je n’en sais rien…je sais seulement que j’ai besoin de continuer à en préparer.
- J’ai compris, c’est un peu comme la vie…
- Peut-être…

mercredi, août 30, 2006

Najib Mahfouz n'est plus...








Il n’est plus de ce monde mais restera toujours dans le cœur de ceux qui l’ont lu, qui l’ont aimé…

Le fils des deux civilisations pharaonique et islamique, venu de ce tiers monde arabe méprisé à bien des égards, avait été le premier et l’unique écrivain de langue arabe a obtenir un prix Nobel de littérature et s’est éteint aujourd’hui à l’âge de 94 ans.

Ce matin en apprenant la triste nouvelle à la radio, je me suis remémorée mes jeunes années, quand je découvrit l’auteur et fut marquée à jamais par sa célèbre trilogie "L'impasse des deux palais", "Le Palais du désir" et "Le Jardin du passé". J’ai l’impression que ça fait des siècles depuis ces douces après-midi où je flânais dans les ruelles du Caire par une chaleur ardente, pour suivre les héros de Mahfouz sur les chemins d’une vie tortueuse.

Dans mes souvenirs, dans mon cœur, dans cette avidité que j’ai aujourd’hui à vouloir lire des histoires et en raconter, Najib Mahfouz garde et gardera pour toujours une place privilégiée...

mardi, août 22, 2006

The Color Purple



Dear God,

Thank you for putting such a wonderful book on my way.
The purple is, from now on, my favorite color.

Amen,


J’ai eu un plaisir énorme à lire ‘The color purple’.

En cette étouffante chaleur du mois d’Août, ce livre est un véritable ‘air revivifiant’, comme dirait ma cousine Maya.

Je ne voulais pas le finir tellement je m’y suis sentie en bonne compagnie, des personnages et des situations qui me trimbalaient de l’émotion la plus profonde à une hilarité ravageuse.

J’avais vu le film dans une vie antérieure sans vraiment m’en souvenir. C’est absurde mais j’ai tout de même une explication ; j’ai dû être trop jeune à l’époque, ou trop ingrate, pour n’avoir été ostensiblement sensible à une histoire aussi attachante.

L’âge (je compte désormais à mon actif 26 étés passés sous un soleil torride mais assez clément) et la sagesse (maintenant que j’ai les quatre dents en question…intactes et en bonne santé) aidant, j’y suis enfin arrivé, à sentir les choses simple de la vie…à ressusciter de ma mémoire chamboulée cette Whoopi Goldberg si touchante et cette autre Oprah déjà imposante.

Au bout d’un long périple sur les fleuves russes de mon amour de Feodor qui m’ont transporté de St. Pétersbourg jusqu’à Macondo, le village de la création de ce dieu vivant Marquez, je suis tombée cet été dans les filets d’une Alice Walker qui fait raconter à Celie dans une piètre langue anglaise (une torture plaisante que de lire les lettres de Celie…mais non je ne suis pas sadique !) une histoire tellement banale et vraie qu’elle en devient débordante d’humanisme.

La couleur pourpre est un véritable régal. Il faut juste se rappeler combien c’est beau d’être naïf, pour le savourer entièrement et rire de ce rire sonore d’une fillette aux longs cheveux tressés…


PS : Kam, je suis amoureuse de la St. Pétersbourg russe et non de cet autre ersatz américain de St-Petersburgh…
Dis, un tour sur la Volga ? :)

vendredi, août 04, 2006

Les noms de Eve











Houses in Lebanese villages by Joseph Matar


Eve est une bloggueuse libanaise dont le talent et la délicatesse ne cessent de me fasciner.

J’ai choisi de traduire son dernier texte ‘Assamina’ (nos noms) et de le poster sur mon blog, car il regorge de beauté et de sensibilité. Une beauté qui n’a d’égale que celle des villages libanais….

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Assamina

Tu sais ce qui me dérange aussi ? c'est comment ils prononcent nos noms avec leurs accents occidentaux. Ton village et le mien, tous ces endroits où mon père nous emmenait nous balader. Comme ça, à tout va go, comme un étranger qui t'informe que ton amour ancien s'est marié ou est mort ou s'est suicidé, sans qu'il se rende compte de cette douleur que tu as dans les yeux.

Cela m'énerve comme les mots sont déformés dans leurs bouches…comme ils essayent de prononcer ces mots mais sans grande réussite…et comme ils lisent…ils n'essayent même pas de demander ce que signifie tel ou tel nom.

A de pareils moments, je ne pense plus qu'à prendre la télécommande, la leur jeter à la figure : « son nom est '3aita ach cha3b’, ‘3aita ach cha3b' nom de Dieu ! ou 'Majdel Selm', ou ' Maroune errass, ou '3ein ebel'… » D'accord, n'en dis rien. Je sais que c'est difficile de porter un regard comme le notre propre sur nos lettres, nos noms, notre langue…tout en nous ! Mais moi je suis amoureuse de la dureté même de notre alphabet et ta voix rauque quand tu prononce du fin fond du cœur : « 3aytaroun » !

Mais attends, tu ne vois pas comment ils parlent du fleuve 'allitani' ? Comme si on n'avait pas l'habitude d'y aller avec notre bande d’amis, étendre nos serviettes colorées, jouer aux cartes, et toi me porter, m'immerger dans l'eau !

Comme si jamais il y a eu d'enfants qui jouaient sous ses arbres. Comme si jamais plus il n'y aurait encore plein d'enfants qui joueraient sous ses arbres…

Tu entends comme ils parlent de 'lkhiam' ? Comme si jamais je n'y avais passé de vacances, ou q'un des enfants des voisins y avait l'habitude de se moquer de moi ! Comme si elles n'avaient jamais porté en elles ces voix qui hurlaient la nuit de souffrance, torturées dans leurs geôles ! Comme si jamais on ne leur a chanté, à chaque fois qu'on a demandé à celui 'qui part vers mon pays " اللّي رايح صوب بلادي" de transmettre nos salutations.

Et là, maintenant, quand ils disent 'Baalbak', ont-ils la moindre connaissance de son histoire, de ses histoires ? Savent-ils que ses rochers sont plus vieux que tous leurs pays réunis ?

Tu sais ? Finalement, après tout ce qui s'est passé, pour une fois le monde entier entend parler de nos noms…des noms que nous-même ignorions. Il faut que tu voies comment ils prononçaient 'deir 3amess’ il y a quelques instants, ou 'deb3al' ou 'rachkananay'. Ils le faisaient comme celui qui attend qu'on vienne le secourir d'un effrayant ogre.

Soit ! On est ainsi, il ne se souviennent de nous qu'ainsi. Ils ne nous connaissent que tels : des experts de misères et de guerres. Ils ne savent pas qu'autant on a expérimenté la tristesse, autant on a appris à rire…même si souvent on rit de nous même.

Tu sais à quoi je pense aussi ? Je voudrais embrasser cette grand-mère et ce grand-père qu'ils filment avec leurs caméras, qui leur disent, avec leurs accents du sud « Monsieur, je ne vais pas m'enfuir d'ici ! »…même s'ils traduisent bien ces mots, penses-tu qu'ils comprennent réellement ce que veux dire « Jamais nous ne laisserons notre maison seule la nuit, dans le noir ! » ?

Toute cette dévastation...et nos noms, à leurs yeux, ne sont pas plus qu'un journal télé.

mercredi, août 02, 2006

Tyr…jeune tu as résisté, six fois millénaire tu résisteras













"Tyr, où, selon la légende, fut découverte la pourpre, fut la grande cité phénicienne maîtresse des mers, fondatrice de comptoirs prospères comme Cadix et Carthage. Son rôle historique déclina à la fin des croisades. Elle conserve d'importants vestiges archéologiques, principalement de l'époque romaine. " (source : www.unesco.org)

Inscrite au patrimoine mondial de l’humanité depuis 1984, Tyr (Sour) est aujourd’hui bombardée par la machine de guerre sioniste sans relâche. Une hégémonie faisant fi de toutes les lois humaines et divines.

Mais Tyr résistera, comme elle a résisté au siège des Babyloniens treize ans durant, elle résistera aux crimes de cette poignée de scélérats israéliens…

Culture Liban











Ils veulent le tuer, le détruire...
Ils pourraient essayer indéfiniment.
Le Liban survivra !

Ce blog se consacrera les jours qui suivent au Liban. Edward Said disait qu’on ne peut échapper à la politique. Soit ! Il serait question de Liban, le Liban dans toutes ses « cultures » !

Nos cœurs sont sur le front et ce qui reste de nous…a honte !

mardi, août 01, 2006

Dit-il en Javanais


"On a tous besoin à un moment ou un autre d'être seul avec soi et rester juste tranquille, juste à réfléchir, juste à contempler les choses qui nous entourent, les apprécier, les détester, les aimer ou tout simplement les ignorer..."

jeudi, juillet 20, 2006

Le rocher de Tanios - Amin Maalouf

Par les temps qui courent, par cette déflagration de haine, d’injustice et d’hégémonie sioniste, je voulais apporter une contribution à la considération de la lutte libanaise, cette lutte de la dignité et de la gloire.

Je le fais avec mes mots, avec mes très modestes moyens, avec ces pensées profondes d’admiration pour ce peuple tenace et digne dont le pays croule aujourd’hui sous les bombes.

Je le fais en pensant à un livre, en vous parlant d’un livre. Le livre d’un libanais, un des plus connus, Amin Maalouf, qui n’est plus à présenter par ailleurs.

Dans ‘Le rocher de Tanios’, Amin Maalouf aborde les thèmes qui ont le plus influencé son être et le plus caractérisé sont œuvre. Le Liban profond, celui des dissemblances et des ressemblances, celui de la quête acharnée de liberté, de la recherche de son identité propre dans un pays où religions et langues diverses se côtoient et s’influencent mutuellement, où le citoyen lambda est le produit à la fois pur et métisse de divers systèmes de valeurs, d’une multitude de cultures. Ce Liban tellement beau par ces contradictions…

Puis vint l’exil, celui de Tanios ou de Maalouf, on ne saurait dire. L’exil qui reste la seule issue de celui qui cherche son identité dans le tumulte des disparités, ou cet autre qui fuit un destin tragique. L’exil, tel qu’en parle Maalouf : « " A quoi bon ? Ce n'est pas ainsi qu'on prend la décision de partir. On n'évalue pas, on n'aligne pas inconvénients et avantages. D'un instant à l'autre on bascule. Vers une autre vie, vers une autre mort, gloire ou oubli. Qui dira jamais à la suite de quel regard, de quel parole, de quel ricanement, un homme se découvre souvent étranger au milieu des siens ? Pour que naisse en lui cette urgence de s'éloigner, ou de disparaître ". »

Le rocher de Tanios, relate l’histoire de Tanios, l’enfant illégitime de la très belle Lamia et du Cheikh de Kaferyabda, un village libanais chrétien. Une épopée qui le porte des montagnes libanaises jusqu’à Chypre et qui lui fait lire le texte de la déposition de l’émir des montagnes, celui-là même qui aurait exécuté son père après que ce dernier ait assassiné le patriarche.

Ce livre est un essaim d’événements qui se suivent dans une logique toujours surprenante, une profondeur des sentiments, des sensations et des émotions, et surtout un Amin Maalouf qui fait avouer aux mythes l’histoire du réel…


PS : Merci à Fadwa et Wail de m’avoir offert ‘The rock of Tanios’ et tous mes vœux de bonheur à vous deux.

mercredi, juillet 19, 2006

Ouvert 24/24h 7/7j (ou presque...)

Petits et moins vieux, oubliez les pétitions, les réclamations et les supplications !

Vous avez gagné, je rouvre mon blog, quoique je n’ais pu atteindre les 200 commentaires qui me prient de revenir et les 32 mails de mes funs qui menacent de quitter à jamais ce monde baroudeur et récalcitrant des blogs…

Je reviens après m’être essayée à écrire ailleurs (en cachette… :s). Je voulais retrouver l’inspiration que j’ai perdue sur ce blog…

Ce pauvre petit chou de blog auquel j’ai infligé les plus tristes poèmes (sachant que faire rire est plus difficile que faire pleurer, j’avoue que je m’en veux énormément pour ce choix de la facilité). Tenez, il y a Larbi qui vient de poster un commentaire et que je lis comme une réponse à ce que je viens d’écrire… Sacré Larbi !

Donc, je disais que mon blog (celui-ci et non pas cet autre ou encore celui-là) a terminé de prendre son grand congé et que la boutique ouvre ses portes, ses fenêtres et ses ailes…pour s’envoler dans un air de pure fraîcheur.

PS: Pour les inconditionnels de moi-même (15 commentaires tout de même de supporters... ça donne la grosse tête ;)) je blog également sur maroc-it.

vendredi, juin 23, 2006

Fermé!

Ce blog va prendre un très long congé ou peut être il sera fermé pour de bon.
Merci.

vendredi, juin 02, 2006

Quand elles parlent de voyelles...


Femmes bleues - Didier Weissenstein

A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes

Voyelles - Arthur Rimbaud

Elle : que de couleurs qui s’enluminent dans ma tête et consomment mes consonnes…

Elle-l’autre : détrompes toi l’amie, ce sont tes voyelles qui, dans ta petite tête, raisonnent.

Elle : fichtre ! Qu’en sais-tu petite intrépide, des amours qui bouleversent l’être ?

Elle-l’autre : j’en sais peut être plus que ne laisse entendre un A suivi d’un O, môme piètre !

Elle : ah ! Quel baragouinage !

Elle-l’autre : souvent tu en fais des enfantillages…

Elle : explique morveuse !

Elle-l’autre : quand sonne l’heure du départ, un A renversé, nous embaume d’une Volupté savoureuse…

Elle : mais encore !

Elle-l’autre : Le E se meut en Euphorie, utopie de l’être, sacrée ceinture d’or…

Elle : balivernes !

Elle-l’autre : dans mon Immense monde, mes I, mes Idioties, ces heures Insaisissables où la solitude hiberne.

Elle : tu m’émeus, le sais-tu ?

Elle-l’autre : attends de voir tous mes O, mes Odes, Ode à la mer*, Ode à une beauté nue*…

Elle : qu’elles sont belles…les voyelles !

Elle-l’autre : tu es belle, telle une consonne, sur terre, perturbée par une voyelle, se donnant des ailes…

Elle : te revoilà devenue mégère !

Elle-l’autre : non, je te raisonne comme une mère

Elle : tu m’exaspère encore…attention, je te jette un sort !

Elle-l’autre : soit, il y aura toujours l’amour des êtres et celui des corps…

* : poèmes de Pablo Neruda


lundi, mai 29, 2006

Flip le chat de gouttières (4)



L’image marqua Philippe au plus profond de son âme, et c’est ainsi que ressurgirent les souvenirs…

Il avait d’abord l’impression d’avoir vu cette scène quelque part dans le temps passé, mais ensuite, les images devinrent plus claires, les visages plus limpides, les voix criardes plus familières.

Le Bel, pensait devenir fou. En lieu et place de cette femme au foulard décrépi et de son chenapan d’enfant, il vit s’installer devant lui l’image d’une femme attendrissante, d’un enfant capricieux, pleurant à chaudes larmes pour un jouet, pour lequel, Philippe le ressentait de plus en plus intensément, il vouait le plus grand amour.

Philippe resta cloué à sa place pendant un long moment, la femme et son enfant s’éloignèrent et avec eux leur vacarme strident, mais les images s’incrustaient de plus en plus dans la petite tête, qu’il croyait perdre, du pauvre chat désarçonné.

Une lumière, une brèche de lucidité, incita soudain Philippe à chasser ces images perturbantes, à respirer lentement et à réfléchir plus calmement.

Quand il reprit ses esprits, Philippe se retrouvât submergé par des souvenirs lointains, il se vit vivre dans une maison ensoleillée, peinte en un blanc flambant qui contrastait avec le bleu azur des fenêtres. Une femme habillée d’une longue robe à capuchon telles celles qu’il a vues au port et chaussée de ces mêmes chausse-pieds en forme de triangle, rentrait, un panier regorgeant de légumes, de fruits et d’autres friandises, à la main, fermant la porte avec douceur, l’appelant- comment déjà ?- avec sa voix chatoyante pour lui servir un poisson cru sur son assiette…

Philippe n’en revenait pas. La scène portait en elle tant de détails, tant de vérité, qu’il était certain de l’avoir déjà vécue !

Une idée saugrenue lui vint inopinément à l’esprit. Il avait entendu dire qu’un chat disposait de sept vies qu’il pouvait dissiper à loisir, jusqu’à la dernière, son ultime chance, mais dont il gardait peu, ou prou, le souvenir.

Serait-ce bien l’une de ses vies antérieures qui s’impose ainsi à son présent, un présent qui n’est d’ailleurs guère rassurant et qu’il sacrifierait sans remords à un souvenir d’un délicieux repas au poisson frais ?

Le voleur de Crésus















L’incident s’était produit au VIème siècle de l’ère chrétienne, un malin voleur s’était introduit dans le palais de l’homme le plus riche de son temps, Crésus roi de Lydie (actuelle Turquie) en lui dérobant une broche et une pièce de monnaie…

Evidemment Crésus n’a pas tiqué, mais le musé turque d’Usak si !

Deuxième version des faits : le musé d’Ankara vient de se rendre compte qu’une broche et une pièce de monnaie du trésor de Crésus avaient été remplacées par des reliques.

L’histoire peut paraître au premier abord assez banale. Combien d’objets d’art de valeur inestimable ont été volés au fil des siècles, sans jamais être retrouvés, me diriez-vous ?

Mais attendez, les objets volés faisaient partie d’une collection que le musé métropolitain de New York avait acheté dans les années 60 et qu’il a dut céder au musé turque après 30 ans de batailles juridiques...tout en sachant qu’il y avait deux reliques dans le fameux trésor de Crésus !

Et maintenant c’est au tour du musé d’Usak de le découvrir !

C’était juste pour dire, qu’à vouloir atteindre la lune on s’écrase, la tête première, sur le sol dur, ou pour être plus limpide, il ne sert à rien de chercher à être riche comme Crésus si l’on est con comme la lune…


Houda…lunatique et fauchée

mardi, mai 23, 2006

Femme de lumière


Emilie du Châtelet

Dans sa dernière livraison, « The economist » m’a fait découvrir pour la première fois Emilie du Châtelet. L’article évoque une femme qui était non seulement l’amante de Voltaire, mais un des esprits les plus brillants des lumières.

L’article se base particulièrement sur l’étude faite par un certain David Bodanis et publiée dans son livre « Passionnate Minds : The Great Enlightenment Love Affair ». Il présente Emilie comme une des plus intelligentes femmes de son temps. Elle a, notamment, traduit les ‘principia’ de Newton et a démontré plusieurs de ses théorèmes qui ne l’avaient pas été.

Il parait même que la fameuse c² (célérité de la lumière), Einstein l’aurait directement tirée de des recherches d’Emilie pour nous pondre la célébrissime formule E=mc².

Voilà ce qu’il en est de l’article, sans aller trop dans les détailles de la vie d’Emile, morte à l’âge de 42 ans d’une infection suite à une grossesse. Elle était enceinte de son amant, un jeune poète, après qu’elle ait « largué » Voltaire, le froid, le frigide, le trop brillant Voltaire.

Cet article n’a fait qu’attiser ma curiosité, j’ai donc fais illico presto ma petite enquête !

Après avoir parcouru quelques liens…j’ai découvert que je suis une grande INCULTE !!! Comment ai-je fait pour ne jamais en avoir entendu parlé ?

Bref, je m’en vais de ce pas…chercher un peu de lumière pour la former en halo autour de ma petite tête !

Houda…dans l’obscurité.

lundi, mai 22, 2006

Cours Forest cours!



No no, pas de Forest cette fois…que des hlima, fatima, souad, siham, nadia,…Nawal !

Les femmes marocaines ont couru ce dimanche dans les grands boulevards de Casablanca, pour le fun, pour marcher (courir?) entre copines, pour chanter à 20 000 voix, pour scander des « sla ou slaam 3la rassoullah » en courant (exclusivité marocaine !), pour se déhancher devant les caméras du monde entier (on a même vu une caméra PBS )…mais aussi pour former le plus grand rassemblement exclusivement féminin, si ce n’est un Boudarbara qui a toujours le vent en poupe (le nombres d’autographes signés faisant foi) et un Bassir 'hou hou' (désolée je ne peux pas m’en empêcher) !

Bref, c’était drôle et surprenant…et pour le garçon manqué que je suis souvent, c’était une occasion en or de retrouver cette part féminine désinvolte, amusée et amusante…

Vivement l’année prochaine…

…Et merci qui ?


(Merci à Nawal El-Moutawakil bande d’ignares :))

PS : Ne cherchez pas, je suis pas sur la photo…mais mon téléphone si ;)

mardi, mai 16, 2006

Flip le chat de gouttières (3)



Il courut et continua à le faire sans connaître vers quoi il allait, mais savait pertinemment ce qu’il fuyait et ça lui suffisait pour puiser dans des sources d’énergie inépuisables.

Philippe fuyait un destin certainement macabre mais allait vers un autre incertain et nébuleux. En courant avec un effroi qu’il n’avait connu auparavant, il ne remarqua pas qu’il en fût arrivé à quitter le port et avec, cette cohorte d’hommes et de femmes pour le moins dire étranges, qui peuplaient les quais telles des sauterelles affamées dans un champ de blé.

Quand il repris conscience du monde autour de lui, Le Bel n’entendait plus que les battements affolés de son cœur. Cela lui prit un bon moment pour pouvoir ouïr le vacarme de cette rue bondée de charrettes et de vendeurs ambulants. Il a sûrement du atterrir encore au mauvais endroit. Désormais, Philippe savait qu’il n’arriverait probablement pas au bout de ses peines, ou plutôt de cette mauvaise aventure qui prend plutôt l’allure d’un cauchemar abominable.

Il se résignât cependant à marquer une pause pour essayer de reprendre ses forces sous la douce tiédeur de l’ombre d’un arbre gigantesque. Il resta là de longues minutes à contempler les gens qui allaient et venaient dans un tourbillon de poussière, faisant ressembler la vaste place à un véritable champ de bataille.

Une scène retint particulièrement son attention.

La femme était vêtue d’une sorte de sac l’enveloppant toute entière, avec sur la tête un foulard dont les couleurs avaient disparu à coup de soleil tapant sur le crâne. Elle tirait par les bras un môme qui criait et pleurait dans un vacarme faisant tourner la tête à tous les passants. Le garçon pleurait des yeux, des narines et même de sa bouche sortait un liquide telle l’écume...

vendredi, mai 12, 2006

Se ressourcer...


Poème manuscrit de Louis Aragon

Françoise Sagan me fait me ressourcer en envie d’écrire, en rêveries solitaires, en mots, en situations amusantes et surtout en un peu de moi.

J’ai terminé il y a quelques jours « derrière l’épaule », un livre où Sagan s’éloigne de ses histoires d’amour, des ses histoires de vies insolites et de personnages chargés d’émotions pour raconter l’histoire de ses livres.

Elle aborde avec un style doux et amusant, la chronologie de ses livre, depuis le premier qui a fait son succès, si ce n’est carrément la légende ‘Sagan’, « Bonjour Tristesse » en passant par ces innombrables romans, des plus réussis, aux échecs retentissants.

Je ne vais pas m’évertuer à résumer son livre (qui raconte tous ses livres), car ça serait juste de la répétition médiocre et ennuyeuse.

Je voudrais par contre parler de moi, de ces histoires que je n’ose encore raconter, de ces livres dont je ne trouve toujours pas les personnages, ni les événements. Mais là aussi, je suis incapable de le faire, pour une raison logique simple. Si je pouvais en parler je l’aurais d’abord fait…chose qui n’est pas !

Néanmoins, j’ai dans l’esprit des mots d’émerveillement, d’envie de lire encore, de m’imprégner complètement de l’œuvre de Sagan et ne plus en sortir.

Je me souviens de mon premier contact, si l’on puisse dire, avec Sagan. J’ai eu un mal fou à finir la dernière page de « Bonjour tristesse », car pendant l’heure où j’ai connu Cécile, ses sources de tristesse, de bonheur, elle m’a acquise, m’a ensorcelée et a tout simplement fait de moi une âme errante dans l’univers de son histoire que je ne voulais plus quitter.

L’autre jour par contre, j’éprouvais une joie immense en finissant « derrière l’épaule »…durant toute ma lecture, je n’avais qu’une envie…laisser mes doigts se balader sur mon clavier sans retenue aucune.

J’avais un désir pressant…d'écrire !

Chanson sans mémoire
Amour imité
Comme un vin sans boire
Comme un coeur jeté
(Aragon)

jeudi, mai 11, 2006

Comme une envie



Voler encore
Voler toujours
Vers le refuge de son corps
De nuit comme de jour

La nature humaine aussi limpide peut-elle être, par moment, cache des secrets insondables.

On se pose souvent la question de ce qu’on a pu acquérir, de ce qu’il nous reste à conquérir, mais on oublie continuellement de s’arrêter sur ce qui est à portée de notre main, ce qu’on néglige parce qu’on le croit déjà acquis.

Mes doigts tapotent sur le clavier sans grande détermination, sans idées claires, sans ambition aucune d’écrire un texte cohérent, mais ils continuent à cliqueter dans un flux ininterrompu.

Il se fait que mon cerveau communique directement avec mes doigts sans trop me demander mon avis.

J’aurais voulu écrire des sentiments, décrire des sensations, mais mon sur-moi (ou alors le fait que je sache que je ne suis pas une inconnue pour tout le monde…) m’empêche de le faire. Devrais-je peut être inventer un autre Hammam ? Ah qu’il me manque mon hammam, toutes ces femmes devenues mes amies, mes confidentes…ou le contraire.

Je vous le disais bien que la nature humaine était étrange.

Je vais probablement m’inventer un nouvel espace pour raconter cette étrange sensation de me sentir étrange.

Si je disparais…ne cherchez pas trop, je serais quelque part confinée dans un joli blog avec comme seule compagnie…des vers.

mercredi, mai 10, 2006

Je me souviens des jours anciens…


'Tipaza' - Luc BOIVIN

…et je souris.

Je souris au souvenir d’un récent voyage sur la route des milles kasbah…

Je souris à un souvenir plus lointain d’un autre voyage sur la route des milles kasbah…

Et je continue à sourire pour tous les souvenirs.

Mais là je laisse voguer mes yeux, mon sourire et mes rêveries de fillette endormie au souvenir d’un Alger, d’un port, de quelques lumières sur la baie, d’un téléphone et d’un amour qui naît pour envahir mon cœur de bonheur…

Il y a tant de souvenirs qui m’accompagnent et me rejettent dans une profonde solitude…

Je pourrais écrire un livre sur la solitude. Cette solitude que je suis allée chercher au loin pour sceller le pacte secret de toujours nous tenir loin, elle loin de moi, moi encore plus loin d’elle.

Loin de moi amie solitude. Tu as été mon autre moi, ma confidente, la voix douce d’une conscience qui se meut au rythme du soleil. Tu m’as remplie d’un bonheur exquis, savoureux et tellement insolite. Bonheur d’être face à moi-même, plénitude de planer au dessus de mon propre corps pour m’observer vivre.

Aujourd’hui, je voudrais vivre sans trop m’observer.

Je voudrais juste savourer…

…en me souvenant des jours anciens, en me délectant du moment présent !


Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l'heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure

lundi, avril 24, 2006

A-15 done!



Il se fait que la vie prenne souvent des chemins inattendus…

Un beau jour elle nous fait recevoir un mail…un autre, elle nous fais partager un jus d’orange sous de tendres rayons de soleil…et elle fini par nous réunir d’abord devant une pizza, ensuite dans une librairie, et puis tout les jours à partager des rêves…

Et une chatoyante journée d’avril, elle nous fait se réunir pour la vie…

Le 15 Avril…la vie nous a fait regarder dans les yeux l’un de l’autre pour dire notre vie, à lui et à moi, commence…

Ps : Kam, tu as demandé à ce que le moment venu je commente ton post-it...
J’ajoute A-15 done :)!

mercredi, mars 29, 2006

Comme un printemps



Des sanglots longs

Des larmes diamants

Des violons

Au son d’un piano

De l’automne

Temps monotone

Au souvenir d’unVerlaine

Mon printemps rayonne

En soie et laine

J’attends l’hirondelle

Le goût du miel

Soleil chatoyant

Au bout d’un crayon

Se dessine un avenir

Comme pour me dire

Les feuilles mortes

De ça, de là

Renaissent là.

mardi, février 07, 2006

Le Hammam...c'est fini.



Voilà, le Hammam c’est fini.

C’était agréable de raconter des histoires de femmes imaginées, de sa raconter parfois…

C’était agréable de rêver et de faire rêver…

Merci à tous ceux qui ont lu, ceux qui ont commenté et tous les autres qui sont passés en silence.

vendredi, janvier 27, 2006

Flip le chat de gouttières (2)



Quand ses pieds frôlèrent le sol de cette terre de maures sauvages, les rais du soleils pénétrèrent avec une telle force la pupille de Philippe qu’il en resta abasourdi pendant de longues interminables secondes. Une fois les yeux ouverts et habitués à la lumière foudroyante du jour, Philippe ne put décerner la longue silhouette de son maître à ses côtés, il constata avec horreur que sa laisse avait été lâchée et qu’il errait seul parmi la marrée humaine qui dévastait les quais du port.

Désespéré, en panique et en sueur, Philippe courrait aux quatre coins du port à la recherche de cette forme longiligne qui caractérisait le corps frêle de son maître, il chercha son couvre-chef, sa canne à tête d’oiseau, son costume morose de fossoyeur qui contrastait âprement avec la chaleur ambiante, mais en vain. Il dut alors se résigner à revenir sur le bateau dans un dernier espoir de retrouver les siens, mais le pauvre félin ignorait la valeur de ses semblables et le traitement qui leur est réservé chez ces maures à la peau tannée et aux cheveux sombres telle la nuit. Il ignorait le nombre incommensurable de coups de pieds qu’il allait recevoir sur le derrière en essayant d’atteindre la passerelle du navire avant d’échouer l’estomac retourné sur un coin puant le moisi du poisson.

Le Bel, qui dans un moment de lucidité retrouva ses forces et ses facultés d’analyse réputées être des plus pointues chez les quadrupèdes, décida se rendre au bureau des objets trouvés. Certainement un illuminé de ces malotrus arabes aura l’infime lueur d’intelligence de lire sur son collier le nom et l’adresse de M. U.

A peine fût-il sorti de ce coin miteux à l’abri tout de même du soleil et de ces énormes pieds chaussés de vulgaire chaussures en cuir jaune et à la forme triangulaire, Philippe croisa une cohorte d’enfants sales et piètrement habillés qui courrait haletants derrière un ballon dégonflé.

Les enfants le regardèrent avec des yeux de chasseurs nés et s’arrêtèrent net. On dirait qu’ils avaient pensé tous à la même chose au même moment. Philippe ne put douter des mauvaises intentions de ces diables qui, au lieu de poursuivre cet ersatz d’un ballon, se sont simplement mis à sa poursuite. Le pauvre chat ne sût comment réagir mais son instinct de survie le poussa à courir le plus vite qu’il pût. Les chenapans avait en effet, une seule idée, meurtrière cela va sans dire, derrière la tête, s’amuser au jeu du pendu, non ce jeu distingué consistant à jongler avec les mots, mais un autre bien plus réel, mettre à exécution cette scène des milliers de fois vue et appréciée au cinéma à deux sous du coins, qui consistait à tirer une chaise de sous un malheureux pour le voir suffoquer une grosse ficelle à la gorge, jusqu’à ce que mort s’en suive...

lundi, janvier 23, 2006

Flip le chat de gouttières (1)



Philippe fut nommé ainsi en hommage au roi de France Philippe Le Bel, non pas qu’il fut d’une quelconque beauté mais pour la déconcertante raison que son propriétaire M. U. se disait un des derniers descendants du fameux roi de marbre.

D’ailleurs M. U aimait à se pavaner en ramenant ses amis, en visite à Avignon, en péniche à la tour de Philippe le Bel sur l’autre rive du Rhône, jusqu’au jour fatidique où un ami lui posa une question saugrenue : « Mais dites donc cher ami, vous seriez donc un des Capétiens maudits par Jacques de Molay jusqu’à la treizième génération ? », tous éclatèrent de rire, sauf le pauvre M. U. qui ne savait que nenni concernant les Capétiens et cette histoire de Jacque Molay, mais que le chiffre 13 ébranlât jusqu’aux plus éloignés recoins de sa conscience.

M. U. décida dès ce jour là d’adopter un chat noir et de le nommer Philippe le Bel, à l’effigie de son ancêtre damné, pour conjurer la malédiction.

Philippe le chat n’avait rien d’exceptionnel. Il était banal et passait inaperçu dans la majorité des cas, même si son maître s’évertuait à lui mettre les plus jolis colliers de chats qu’on aurait pu façonner pour un cou aussi maigre.

Philippe mangeait énormément, ou plutôt le forçait-on à manger pour afficher une bonne santé et cette bourse bien remplie de son maître extravaguant. Rien à y faire. On aurait dit que Philippe était d’une race qui arborait fièrement ses origines de chats miteux et chétifs jusqu’à les emporter dans la tombe.

Philippe était pourtant de bonnes mœurs, il savait se comporter en public, marchait en se dandinant de son petit corps de chat anémique et miaulait d’une voix douce et chatoyante sans jamais sortir les griffes que pour se gratter le derrière. Philippe fût un chat modèle. Pas beau, même un peu laid, quoiqu’on se raille à l’appeler le Bel devant son candide de maître, mais attendrissant et reposant car inaperçu. Durant les longues journées dans la riche demeure de M. U. le quotidien de Philippe était plutôt morne et sans grandes histoires si ce n’est cet amour fou et désespéré d’une jolie birmane, aux longs poils blancs comme la neige, appartenant aux voisins. Amour qu’il porta en secret dans la solitude de sa conscience jusqu’aux derniers jours de sa septième vie…

Philippe souffrait déjà de l’insupportable idée de ne jamais pouvoir atteindre sa belle depuis quelques mois déjà quand un autre prétendant, un extraordinaire highland fold qui brisait à souhait les cœurs les plus enhardis, commençât à roder autour d’elle.

Philippe était au désespoir le plus sombre. Son idylle devenait de jour en jour une stérile rêverie solitaire qui envahissait son cœur d’un vent de Sibérie et arrachait en passant même les tendres moments de désespérance amoureuse. Il se fanait encore plus, même si on ne pouvait imaginer état plus avarié que le sien dans des circonstances normales, et même sa voix, la seule bonté divine apparente chez le pauvre le Bel, devenait faible, presque inaudible.

Le salut vint alors comme une deuxième vie, sachant que Philippe le chat en a sept à épuiser dans cette longue et dure existence terrestre. M. U. dut effectuer un voyage au pays du soleil pour assister au mariage de sa cousine qui allait épouser un riche héritier, mais ô combien grotesque, arabe!

Le voyage fût sans surprises, une traversée Sete-Tanger des plus banales, mais quand Philippe posa son pied sur cette terre chaude et inondée de soleil il eut l’impression qu’il allait vivre la plus intrépide de ses vies…

 
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