Elle : Je m’en vais roupiller dans les bras de l’oreiller, enfin essayer…car seule sans lui, seule une envie demeure…veiller !
Elle : Je ne saurais te dépeindre mes sentiments, ni te décrire cette envie folle de farfouiller dans les plis des draps, tenter de chiner un cheveu perdu, une odeur à flairer.
Elle-l’autre : Tu ferais mieux de regarder le plafond et rêvasser. Barbouiller avec de l’encre noir quelques pages écarlates, ou tenter de me conter l’histoire de ce bras douillet…
Elle : Tu sais donc tout…de ce lit qui se souvient, de ce plancher qui se remémore, de tous mes murs en quête de résurgence…tu sais donc tout de ce bras, de ces mains, de ce souffle…
Elle-l’autre : Je n’en sais fichtre rien. Tu me connais, je ne fais que déchiffrer les liens…entre ce sourire narquois quand tu l’aperçois, cet autre à la cigarette pendante, et ces yeux bohémiens quand levant subitement les yeux, te nargue l’étoile du nord.
Elle : Pourquoi diable invoque-tu celui qui par son effluve m’ensorcelle ? J’aurais pu éternellement chercher des cheveux perdus dans mes draps froissés…et me revoilà convoitant l’abime d’un cheveu grisant... dans les méandres de mon imagination.
Elle-l’autre : enivrant l’été, grisonnant le poil…et c’est déjà l’automne.