Il fait chaud dans cette voiture. Je suffoque du manque de fraicheur et ma tête aspire vers un brouillard moins étouffant.
J’avais pris la route en espérant oublier cette chaleur qui m’asphyxie tellement elle s’engrène dans chaque petite particule de l’air ambiant. Chaque objet m’entourant me nargue avec un sourire noir, les murs m’encerclent de leur étanchéité indifférente, et les cris de joie des enfants jouant dans la cours de l’immeuble se muent en un vacarme insoutenable.
J’ai besoin d’air.
Il continue à faire chaud dans cette voiture, combien même la vitesse atteinte donne le tournis, combien même l’air chaud et bruyant s’enlise effrontément par les quatre vitres ouvertes. L’air doux, discret, frais et délicieux me manque.
Il est midi. Un midi de désert sur cette route tertiaire reliant deux bourgades inconnues. Une route oubliée que j’ai empruntée par un pur hasard, pour découvrir qu’elle ressemblait tant à mon cerveau vide, valsant entre deux mondes méconnus. Le mien propre, celui que je reste seule à pouvoir effleurer, et celui des autres, auquel je reste étrangère. Une marginale dans un monde d’établis, une aliénée dans un monde de sages ou le contraire, je ne saurais dire.
Quand j’étais passée devant le premier village entamant cette route, j’avais ressenti l’excitation de celui qui se lance dans l’aventure, de celui qui s’en va errer sans but autre que découvrir l’inconnu. Un brin de fraicheur s’en était saisi de moi le temps d’une rêverie sournoise, le temps de dépasser quelques charrettes de fortune, quelques maisonnettes délabrée et un jardin meurtri par la chaleur.
Sur la route, nulle âme vivante, de loin en loin quelques paysages de cartes postales défilaient à grande vitesse devant mes yeux embrumés de rafales de vent, laissant une image diffuse dans ma mémoire, incessamment écrasée par les roues de ma voiture, jonchant l’asphalte brulant à grande vitesse.
Pas le temps de souffler, ni de faire avouer ce vent envahissant ses vertus de fraicheur. Il fait toujours aussi chaud, et je continue à suffoquer.
Ma vision et ma mémoire se confondent, et doucement mon esprit se libère, donne les règnes impétueusement à mon imagination prolixe. Que de mirages alors ! Que d’images, toutes aussi confuses les unes que les autres !
Des images de champs brûlés, des mirages de flaques d’eau inondant la route déserte. Un ciel bleu à l’horizon, et à l’horizon soudain l’océan.
Ma vision de plus en plus trouble, mon esprit de plus en plus léger, je me résigne à réduire la vitesse, me déconnecter de la réalité en réduisant les risques en quelque sorte, et flâner sur la route au lieu de la dévaler.
Et c’est seulement là que je découvre avec grand étonnement…que l’été est là. Il voulait annoncer son arrivée, s’imposait à cet air que je respirais, m’étouffait pour ensuite me libérer…
L’été est déjà là et je ne m’en suis pas rendue compte, car je roulais à grande vitesse.
J’avais pris la route en espérant oublier cette chaleur qui m’asphyxie tellement elle s’engrène dans chaque petite particule de l’air ambiant. Chaque objet m’entourant me nargue avec un sourire noir, les murs m’encerclent de leur étanchéité indifférente, et les cris de joie des enfants jouant dans la cours de l’immeuble se muent en un vacarme insoutenable.
J’ai besoin d’air.
Il continue à faire chaud dans cette voiture, combien même la vitesse atteinte donne le tournis, combien même l’air chaud et bruyant s’enlise effrontément par les quatre vitres ouvertes. L’air doux, discret, frais et délicieux me manque.
Il est midi. Un midi de désert sur cette route tertiaire reliant deux bourgades inconnues. Une route oubliée que j’ai empruntée par un pur hasard, pour découvrir qu’elle ressemblait tant à mon cerveau vide, valsant entre deux mondes méconnus. Le mien propre, celui que je reste seule à pouvoir effleurer, et celui des autres, auquel je reste étrangère. Une marginale dans un monde d’établis, une aliénée dans un monde de sages ou le contraire, je ne saurais dire.
Quand j’étais passée devant le premier village entamant cette route, j’avais ressenti l’excitation de celui qui se lance dans l’aventure, de celui qui s’en va errer sans but autre que découvrir l’inconnu. Un brin de fraicheur s’en était saisi de moi le temps d’une rêverie sournoise, le temps de dépasser quelques charrettes de fortune, quelques maisonnettes délabrée et un jardin meurtri par la chaleur.
Sur la route, nulle âme vivante, de loin en loin quelques paysages de cartes postales défilaient à grande vitesse devant mes yeux embrumés de rafales de vent, laissant une image diffuse dans ma mémoire, incessamment écrasée par les roues de ma voiture, jonchant l’asphalte brulant à grande vitesse.
Pas le temps de souffler, ni de faire avouer ce vent envahissant ses vertus de fraicheur. Il fait toujours aussi chaud, et je continue à suffoquer.
Ma vision et ma mémoire se confondent, et doucement mon esprit se libère, donne les règnes impétueusement à mon imagination prolixe. Que de mirages alors ! Que d’images, toutes aussi confuses les unes que les autres !
Des images de champs brûlés, des mirages de flaques d’eau inondant la route déserte. Un ciel bleu à l’horizon, et à l’horizon soudain l’océan.
Ma vision de plus en plus trouble, mon esprit de plus en plus léger, je me résigne à réduire la vitesse, me déconnecter de la réalité en réduisant les risques en quelque sorte, et flâner sur la route au lieu de la dévaler.
Et c’est seulement là que je découvre avec grand étonnement…que l’été est là. Il voulait annoncer son arrivée, s’imposait à cet air que je respirais, m’étouffait pour ensuite me libérer…
L’été est déjà là et je ne m’en suis pas rendue compte, car je roulais à grande vitesse.