lundi, octobre 09, 2006

Les ombres



















Avec les mots simples d’une petite fille
Je vais te conter mon rêve d’une nuit

Je commencerai peut être par les mots de Khayyam
Nullement complainte mais un répit de l’âme

Si tu punis par le mal, le mal que je fais
Qu’elle est la différence entre toi et moi, dis ?

Pour te narrer ensuite cette nuit sombre
Peuplée d’histoires anciennes et d’ombres

Une ombre d’un passé lointain mais vivace
Qui, à la fois, me ravive et me tracasse

Sur le chemin d’un atelier d’arts
Les histoires de marquez et les remparts

Cent ans de solitude sont cette nuit
Sans toi, sans la soupe et le pain de mie

Sur l’île de Mada, on avait ri aux éclats
Après un long chemin et des questions au tas

Quelles questions ? Quelle attache ?
Sans attache ? Quel amour dans ce cœur tu caches ?

Mon cœur a l’innocence d’une ville blanche, Alger
La casbah, Bab-louad, la tchitchi, la pâtisserie et l’étranger

Et l’ombre s’estompe et prend avec elle
Le souvenir d’un nouvel amour et de nouvelles ailes

Une autre ombre, à Paris et sur les traces de Majorelle
Des moments au goût de meringues et de miel

Une autre ombre, des dunes de sables et des mirages
Entre un lever et un coucher, une vie, la belle image

Une autre ombre qui me saisisse
Elle est belle et métisse…

Vas ! Non attends, je te raconterais la suite à mon réveil
Car là mon rêve me rattrape et m’émerveille

samedi, octobre 07, 2006

Crépuscule









Goutte d’eau qui tombe et se perd dans la mer,
Grain de poussière qui se fond dans la terre.
Que signifie notre passage en ce monde ?
Un vil insecte a paru, puis disparu.

Omar Khayyam


L’homme tirait son chien et courrait plus vite que son ombre, et son ombre suivait celle là du chien. Il parlait comme un aliéné, fiévreux, maladroit, possédé comme par une sombre lueur de folie soudaine.

Quand il franchit les portes de la médina, les ombres de ses étroites ruelles s’abattirent sur lui et il en devint coi le temps d’un souffle, puis s’élança encore dans sa course déchaînée. A son passage, les femmes et les enfants s’esclaffaient de rire alors que les vendeurs ambulants écartaient précipitamment leurs charrettes et huaient bruyamment leurs bourriques. Ils l’attendaient, avaient prévu son passage et s’y étaient préparés.

Un jet d’eau d’une fenêtre à l’ombre d’un moucharabieh. Il s’arrêta, jura et menaça puis repris son chemin.

Je demandais alors à une passante qui était cet homme étrange.

Elle me répondait que c’était Brahim le fou. Il courrait chaque jour dans la médina, laissant derrière lui le rire des uns, la stupéfaction des autres. Un mélange de sentiments. Le désarroi, la crédulité, l’angoisse, l’amusement, la pitié, la tendresse, la méfiance, l’ironie…

Je me lançais à sa poursuite sans même laisser la passante terminer sa phrase. C’est lui. Le marchant de contradictions qui jadis peuplait mes rêves !

Haletante je pus enfin l’atteindre, l’arrêter le temps de lui poser une question et d’écouter sa réponse.

- Dites moi ! Qu’est ce la vie ? Qu’est ce la mort ?

- La vie c’est vouloir posséder la vie. Aller de l’avant. Oublier le temps passé, celui des amours, des amis, des rires et des pleures. Partir au loin pour se chercher, se retrouver ou ne retrouver que son ombre, une histoire de ce qu’on aurait pu être, de ce qu’on ne sera jamais.
Courir plus vite que l’ombre de son chien. Déferler le temps, défier la tempête. Prendre dans une seule poignée de main toute l’eau limpide de la source et laisser mourir les poissons, faner les roses, effacer la mémoire.
Demeurer silencieux. Errer dans l’obscurité des idées, voir une lumière et l’égarer. Mourir, renaître, d’ombre et de lumière.
La mort ? C’est un coucher du soleil.
Il est beau le coucher du soleil, triste est beau, mais le lever est une réincarnation !

Il prononça le dernier mot en regardant le crépuscule rapide d’Afrique s’abattre sur la ville et il courut…

 
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